mardi 2 juin 2009

Vive l’indignation



J’aime les gens qui s’indignent, qui dénoncent, qui gueulent, qui s’égosillent pour une cause, qui clament leur empathie et leur ardent désir de changement.
J’aime les gens qui n’ont pas peur de monter aux barricades, de porter leur idéal en bandoulière et de tirer sur tout ce qui ressemble à de l’apathie. J’aime l’indignation qui met de l’huile dans l’engrenage du changement.

Voici quelques-uns de mes célèbres indignés préférés:
- Barak Obama (Il s’indigne avec tant d’élégance et d’éloquence qu’on a de suite envie de suivre dans ses traces.)
- Stephen Lewis (Il s’indigne avec tant de clarté et d’érudition qu’on en ressort plus instruit chaque fois qu’on l’écoute.)
- Richard Desjardins (Il s’indigne avec tant de poésie que son lyrisme outré nous reste en tête comme une chanson qui tourne en boucle.)
- Thierry Lenain (Il s’indigne avec tant d’éclat que les adultes devraient le lire autant que les enfants.)
- Françoise David (Elle s’indigne avec flair et finesse en demandant pour les femmes du pain et des roses.)

Voici quelques-unes de mes indignations récentes :
- L’état des bibliothèques scolaires au Québec.
- Les millions de tonnes de plastique qui polluent les océans et font mourir tortues, baleines, mouettes, alouette…
- Les parents qui laissent tourner leur moteur lorsqu’ils viennent chercher leur enfant à l’école.
- Le Canada qui diminue son aide aux pays les plus pauvres de l’Afrique.
- Les fonctionnaires qui ne répondent pas aux courriels du citoyen (payeur de taxes).

Sur ces sujets, j’ai gueulé, rouspété, dénoncé. Parfois publiquement. Parfois dans mon for intérieur. Parfois auprès de mon entourage immédiat. Et ça dérange. Et je vois des sourcils levés. Et je note des regards ennuyés. Et j’entends des soupirs irrités. Et je remarque des haussements d’épaules résignés.

Alors en corollaire de l’indignation viennent les questions :
Comment faire pour dénoncer sans avoir l’air arrogant?
Comment faire pour persister dans l’indignation même quand on sait qu’on tape sur les nerfs du monde?
Comment faire pour ne pas laisser s’éteindre la flamme de l’indignation?

5 commentaires:

  1. Anonyme15 h 17

    merci Andrée de vous indigner en compagnie de cette charmante tortue. Sur tous vos points d'indignation, je suis d'accord avec vous. Il m'arrive de m'indigner aussi. Je n'ai jamais fait partie du troupeau. Il faut faire attention de ne pas s'user, rien n'est pire que la force d'intertie...

    Dominique B.

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  2. Anonyme15 h 19

    j'ai oublié d'ajouter que cette charmante tortue est en train de bouffer du plastique et qu'elle risque d'en mourir...

    Dominique B.

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  3. Dominique,
    L'inertie... ouache. Mot déprimant pour gens déprimés.
    Vous avez bien raison pour la tortue, je l'ai choisie pour ça...
    Andrée

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  4. J'admire aussi. Pourtant, je n'en ai jamais fait partie. Peut-être un peu, des fois, devant des annonceurs qui ne voulaient pas corriger leurs anglicismes sous prétexte qu'ils payaient. Mais si peu autrement. Je n'aime pas les tensions. De la peur? de la lâcheté? de la paresse? J'encourage, je regarde, j'appuie, mais je ne participe pas.
    Par écrit parfois, à écrire des opinions, des lettres, pour les autres. J'arrange leurs phrases, je connais le style percutant, j'évite les mots blessants. Mais par écrit, est-ce aussi valable? N'est-ce pas se cacher un peu?
    Je me sens si petite goutte d'eau qui ne fait pas grand remous.
    Mes batailles sont peut-être d'un autre ordre. Et l'injustice peut-être pas ma blessure à soigner.

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  5. Claude,
    Haha, vous venez de vous trahir. Si vous dites "mes batailles"... c'est que vous avez dû vous indigner, à un moment donné. Je ne pense pas qu'il y a de "petites" batailles...
    A.

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