lundi 28 septembre 2009

Les milliards de la honte


Il y a des chiffres qui nous jettent à terre.
Qui nous indigne.
Nous estomaque.
Nous révolte.

Mais ce « nous » dont je parle n’est pas un groupe assez gros, ni assez fort, ni assez contestataire pour renverser ces chiffres.

Ces chiffres qui me jettent à terre, je viens de les lire dans un article du magazine Tikkun.

Le texte est signé par un professeur de philosophie aux États-Unis, John Sanbonmatsu, qui se livre à une charge aussi passionnée qu’éloquente contre les ravages du capitalisme.

Au cours de la dernière année, les principaux pays capitalistes de l’Asie, de l’Europe et de l’Amérique du Nord ont dépensé plus de 10 $ trillions (en dollars américains) pour soutenir leurs régimes financiers. Dix trillions, c’est dix milliards de milliards! C’est une somme d’argent tellement astronomique que je ne peux même pas m’imaginer ce que cela représente.

Pour montrer l’absurdité incommensurable de ce dix milliards de milliards, John Sanbonmatsu lui oppose un autre montant. D’après les Nations Unies, il faudrait seulement 194$ millions pour éradiquer la plupart des morts reliées à la pauvreté, la malnutrition et la malaria, dans les pays en développement.

Et de dire encore Sanbonmatsu:
« Le montant d’argent engagé pour sauver le capitalisme est déjà 50 fois plus grand que ce qu’il faudrait pour sauver des dizaines de millions d’être humains d’une mort prématurée. Si les nations riches investissaient ces dix trilliards dans les économies, les systèmes de santé et les infrastructures des pays du Tiers Monde, plutôt que de les transférer dans les institutions financières privées, ils pourraient faire naître une nouvelle époque de l’histoire de l’humanité, une communauté mondiale où chaque être humain aurait la garantie d’une vie vivable. »


Combien de manifestations, de contestations ou de mobilisation internationale faudrait-il pour transformer ces milliards de la honte en milliards de l’espoir?

7 commentaires:

  1. La race humaine est ,dans son immense majorité individuelle, trop centrée sur son nombril pour qu'il en soit autrement...
    Heureusement il pousse de temps en temps, sur ce tas de fumier, une rose qui sort ses épines et pour laquelle il est important de prendre son temps...
    ... Michel

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  2. Ah Michel,
    Tu es toujours aussi poète...
    Andrée

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  3. Anonyme16 h 33

    et pourtant, Andrée, il y a tellement de femmes et d'hommes qui font du bien sur cette Terre, mais de ceux-là et de celles-là, personne n'en parle. Comme ils ne brassent pas des trillions de dollars, leur actions font comme une bulle d'eau minérale. Nombrilisme et individualisme sont les mamelles de notre ère dite moderne. Où est l'homme vrai que cherchait Diogène ?

    J'imagine qu'on trouve ton live dans toutes les (bonnes) librairies ?

    Dominique

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  4. Dominique,
    Nombrilisme et individualisme... oui, oui, c'est vrai. Mais une fois qu'on a fait le constat, comment fait-on pour combattre cet égocentrisme?
    Voila d'ailleurs une des question que je me pose, à chaque jour, comme parent... Comment on enseigne l'empathie?
    Andrée

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  5. les enfants sont sensibles à l'immédiat,à ce qu'ils peuvent appréhender dans leur sphère...un animal qui soufre...un quéteux qui ne l'est que parce qu'il a faim...la souffrance et la faim, concepts qu'ils connaissent même si ils ne l'ont heureusement pas expérimenté jusqu'au bout... c'est le début de la reconnaissance de l'autre dans une dimension différente, de l'empathie...

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  6. il va y avoir un reportage sur la faim dans le Monde demain mercredi sur SRC 18h -18h30...

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  7. Cher l'encre,
    Merci de me le signaler mais malheureusement, je l'ai raté. Je vais tâcher de voir si je ne pourrais pas le regarder sur le Web.
    Andrée

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