dimanche 18 octobre 2009

Le livre préféré de Stephen Harper...


Mais que lit Stephen Harper? Yann Martel. 264 pages. XYZ éditeur.

J’admire et je salue bien bas le courage de Yann Martel, qui depuis deux ans, ose tancer publiquement le Premier Ministre du Canada pour son manque d’intérêt à l’égard des arts. Cette remontrance, Martel la fait avec humour, élégance, passion et érudition dans son essai Mais que lit Stephen Harper? Et en prime, il nous donne très, mais TRÈS, envie de lire!

Depuis deux ans, l’auteur de L’histoire de Pi envoie à toutes les deux semaines, un livre et une lettre au Premier Ministre du Canada. Ces missives ont été réunies dans un recueil édifiant et diversifié. Martel y présente ses impressions de lectures sur divers romans, essais, poèmes, pièces de théâtres, œuvres classiques et modernes.

Il trace de fascinants recoupements entre la politique et la littérature, soulignant que « toutes les deux peuvent transformer le minerai le moins prometteur en un métal pur. » Il met en parallèles les lectures de Barack Obama, grand consommateur de fiction, de poésie et de philosophie et celles de Stephen Harper, qui a déclaré que son livre préféré était le Livre Guinness des records.

Après plus d’une soixantaine de lettres, Yann Martel n’a toujours pas reçu de réponse de Stephen Harper; que de lamentables accusés de réception du bureau du PM.

Ceux qui aimeraient lire les lettres cultivées et raffinées de Martel sans acheter le bouquin peuvent le faire ici.

Voici les autres livres dont j’ai parlé samedi matin, à l’émission à Radio-Canada. La chronique peut-être écoutée sur la page web de l’émission Les Divines Tentations, ici.


Le mort du chemin des Arsène. Jean Lemieux. 454 pages. Éditions de la Courte Échelle.

Signé Jean Lemieux, ce polar psychologique intelligent, prenant et pas sanglant du tout, offre de mirifiques descriptions des paysages des Iles de la Madeleine. Ça donne envie de sauter sur le traversier en direction de Cap-aux-Meules. J’y ai glané cette très jolie phrase sur le paradoxe de la vie d’artiste:«Les artistes veulent être quelqu’un, mais pour être vraiment quelqu’un, il faut rester soi-même.»




Voyeurs, s’abstenir. François Gravel. Éditions Québec Amérique.
Auteur prolifique, maintes fois primés, François Gravel présente ici un roman hautement original, une sorte d’exercice de style qui est tout à la fois une biographie fictive, un roman dans un roman ainsi qu’une réflexion très fine (et souvent ironique) sur le sexe, le pouvoir, l’argent, et la religion. Lecture déstabilisante mais qui titille la curiosité.




Miam miam fléau. Marsi. 64 pages. Éditions la Pastèque.
À mi-chemin entre la fantaisie et le réalisme, ce premier album de Marsi (contraction de Marc Simard) raconte les péripéties qui surviennent quand le goûteur du Roi s’évade du Royaume… Rien qu’à lire les noms des personnages, on rigole: Petissime Taraboum, Coco Météore, Pouette, Sire Pétuche, Demi-Gueule. Voici donc une bande dessinée gorgée d’humour (aussi bien dans les jeux de mots que dans les dessins) et d’une belle élégance visuelle.

9 commentaires:

  1. J'aime beaucoup Yann Martel et son initiative me ravit. Il faut du courage et l'envie de faire bouger les choses, tout en restant courtois et pacifique, pour faire ce qu'il fait.
    Je trouve simplement très attristant de voir que du côté du Premier Ministre, il n'y a pratiquement pas de réponse (sauf des réponses "toutes faites")...

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  2. Ce matin, Didier Fessou villipendait Yann Martel en lui reprochant de ne proposer au Premier Ministre qu'un minimum de livres en français.

    Je ne sais pas si quelqu'un pourrait aviser Didier Fessou du fait que Stephen Harper est anglophone.

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  3. Allie,
    Vous avez tout à fait raison. Stephen Harper, et son équipe, ratent là une très belle occasion de montrer que le Premier Ministre s'intéresse à la culture et croit à l'importance de sa contribution dans une société.

    Camille,
    Je viens d'aller lire Didier Fessou. Tu as bien raison de souligner l'aspect inapproprié de sa critique. J'ai l'impression qu'il n'a pas lu l'excellent essai de Martel. Sa réaction me semble réductrice et revancharde.

    Andrée

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  4. Marsi23 h 12

    Merci infiniment pour votre critique sur les ondes de Radio-Canada. J'avoue que l'enthousiasme que vous avez mis à définir l'album m'a fait chaud au coeur ! J'espère vous rencontrer au salon du livre de Montréal.

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  5. Marsi,
    Oui, oui, je viendrai vous serrer la pince au Salon. Et dire bonjour aussi à Venise.
    Au plaisir,
    Andrée

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  6. J'ai-tu mis un si avec des "rait", moi là ?

    Si je pourrais corriger mon commentaire, je le ferais.

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  7. Cher Camille,
    Tu t'inquiètes pour rien... Dans ce cas, ton "rait" est tout à fait acceptable. Ne me demande pas de l'expliquer, mais si tu avais écrit "si quelqu'un pouvait"... ça n'aurait pas le même sens.
    Donc, trêve de "j'aurions dû..."
    Andrée

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  8. Andrée a raison...peu importe le flacon, pourvu qu'on est l'ivresse...
    c'est bien pour le contenu que nous venons vous voir...

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  9. ah bin chtrouff alors! j'peux pas croire ...
    j'ai écris autre chose que ce que je voulais dire...
    «...peu importe le flacon,pourvu qu'on ait l'ivresse...» est le bon sens bien sûr...
    ...comme quoi il faut quand même faire attention à la "couleur" du verre de la bouteille en question...

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