lundi 26 octobre 2009

Une histoire au bout du fil

Rares sont les gens qui ont du plaisir à entendre leur voix en enregistrement. Je m’inclus dans ce groupe. Je n’aime ni mon timbre, ni mon ton, ni ma diction, ni ma façon de dire le «oir» ou le «an». Sans doute un vieux complexe tenace de Franco-Ontarienne qui a grandi en milieu minoritaire et qui trouve le français des autres toujours plus élégant, plus éloquent et mieux déclamé que le mien.

Faisant fi de ma résistance, le Rat-Conteur a bien voulu m’inviter dans sa fabuleuse boîte à histoires. Le temps d’un récit, je me transforme en Souris Coquine pour raconter comment un papa ingénieux s’y prend pour chasser le chagrin de sa petite fille. Et si vous osez faire un tour ici, vous apprendrez même qui a inventé la poubelle et dans quelles circonstances.

Depuis 2002, ce Rat-Conteur beau parleur s’active dans les rayonnages de la Bibliothèque municipale de Gatineau. Il bouffe des livres en quantité mais n’a encore mordu personne. En racontant ses histoires au téléphone et sur le web, cet érudit rongeur a cependant conquis des milliers de lecteurs. Plus de 13 000 « écoutes » par année, ce qui n’est pas négligeable, pour un si modeste mammifère.

Pour un jeune enfant, imaginer comme ça peut être captivant de signaler un numéro de téléphone et de se laisser envoûter par une voix mystérieuse qui raconte une histoire à l'autre bout du fil. Pas d’images. Que la musique des mots et l’enchantement du récit. Un autre exemple probant de la puissance de la littérature.

7 commentaires:

  1. Tu es trop drôle Souris la coquine! Belle voix, belle élocution. Tu n'as pas dit et cui cui cui mon histoire est finie!
    M.

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  2. C'est vrai que tenir les enfants au bout du fil, c'est tout un exploit ! Quand on a pas l'enfant devant soi, pas facile non plus, car sa réaction nourrit la lecture.

    Je ne l'ai pas écoutée jusqu'au bout, je veux me garder le punch puisque je veux l'acheter pour mes nièces.

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  3. Je ne crois pas que ce soit le fait que tu sois franco-ontarienne. Je n'aime pas non plus ma voix, quand je l'entends sur le répondeur ou n'importe où. Je ne me reconnais pas, unpoint c'est tout, ce n'est pas comme ça que je m'entends.
    Mais la n'est pas ton propos je crois.

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  4. Moi, je te trouve très chouette au micro. Ton sourire engendre le sourire!
    Nous avons un programme du genre à la bibliothèque de Toronto. Malheureusement, ce sont des anglophones qui lisent les contes en français et souvent la magie de l'histoire n'est pas au rendez-vous. J'ai offert mes services comme lectrice mais on m'a dit non. Quel beau projet! Quelle mauvaise exécution...

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  5. À Montréal aussi il y a ce projet. Mais les voix sont ennuyantes! Bravo d'offrir à l'auteure de le faire elle-même. Et ne t'en fais pas Andrée, personne aime sa voix! Moi, je la trouve très bien ta voix! Mais je déteste m'entendre... ha ha!

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  6. Martine,
    Cui cui cui mon histoire est finie. Ciel. Ça me ramène quatre décennies en arrière... Je suis un vieux crouton...

    Venise,
    Comme tu as de la discipline, t'arrêter avant la fin de l'histoire!

    Mireille,
    Ça me gêne de penser que tu m'as écoutée, toi la professionnelle de la Voix. Les gens de la Bibliothèque de Toronto ne savent pas ce qu'ils manquent... Hé, tu pourrais enregistrer toi-même des extraits de tes livres, et les poster sur ton site... Ça donnerait peut-être envie à des gens d'acheter tes livres...

    Claude et Andrée-Anne,
    On pourrait démarrer un Club... le Club des auteures qui n'aiment pas leurs voix...
    Andrée

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  7. L'idée est merveilleuse! Je trouve ça très intéressant! Bravo Andrée pour y participer! (Je pense que personne n'aime entendre sa propre voix...)

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