mardi 17 novembre 2009

Certains livres nous font rougir de notre nombrilisme


Trois tasses de thé, Greg Mortenson et David Oliver Relin. Glénat Québec.

Certains livres nous font rougir de notre nombrilisme.
Certains livres nous confrontent à notre confort et notre indifférence.
Certains livres nous donnent envie d’être meilleur.
C’est le cas de Trois tasses de thé.

En 1993, Greg Mortenson s’est perdu en redescendant de K2, le deuxième plus haut sommet du monde. Cette erreur allait changer sa vie… À tel point que cet infirmier de formation et cet alpiniste par passion a été mis cette année en nomination pour le prix Nobel de la paix, remis à qui l’on sait.

Donc, perdu dans les montagnes du Pakistan, ce jeune Américain est secouru par les habitants d’un village isolé. Ému par l’accueil chaleureux de ce village musulman et par le dénuement des gens, il promet de revenir pour construire une école.

Trois tasses de thé est l’histoire de cette promesse, de sa réalisation et de la façon dont elle a bouleversé la vie de Mortenson.

Construire une école, ce n’est pas si compliqué, pensez vous. Ouais. Sauf qu’on parle ici d’une des régions les plus isolées et les plus dangereuses de l’Asie, d’une région où au mieux, on se méfie des Américains et, au pire, on les déteste.

Pour tenir sa promesse de construire une école, Mortenson vivra dans son auto pendant des mois afin d’épargner de l’argent. Il se fera kidnapper, recevra des menaces de mort, acceptera d’être séparé de sa famille pendant de longues périodes. Parce qu’il avait désormais une mission, plus importante que son confort personnel: promouvoir la paix à travers l'éducation.

À force de nuits blanches, d’efforts, d’entêtements et d’humiliations (il a dû en faire des courbettes devant les donateurs), Greg Mortenson a réussi à créer une ONG, le Central Asia Institute, qui a construit, à ce jour, plus de 130 écoles au Pakistan et en Afghanistan.

Le grand intérêt du livre, c’est de voir Mortenson évoluer au fur et à mesure que son projet avance. Au début, il débarque au Pakistan comme un chien dans un jeu de quilles, pressé, hop, hop, allons-y, construisons l’école. Mais il développe la patience et l’humilité. Il apprend à respecter les différences culturelles et le rythme des Pakistanais.Il apprend surtout à ne pas faire l’erreur d’arrogance, si souvent répétée en coopération internationale, qui est de déclarer aux locaux:«Nous allons vous aider. Nous savons de quoi vous avez besoin.»

Le titre du récit est inspiré d’un proverbe Balti (un groupe ethnique du Pakistan) qui dit : la première fois que vous prenez le thé avec un Balti, vous êtes un inconnu. La deuxième fois, vous êtes un ami. La troisième fois, vous faites partie de la famille. Malgré son statut d’étranger et d’ « infidèle », Greg Mortenson a réussi cet exploit d’être accepté comme un membre de la famille, dans des dizaines de villages musulmans du Pakistan. Il a réussi à force de patience, d’écoute et de respect.

Le journaliste David Olivier Relin, qui a écrit l’histoire de Greg Mortenson, nous le montre comme un homme ordinaire qui a accompli l’extraordinaire. On nous présente ici un héros pétri de défauts. Il est timide, s’habille mal et est toujours en retard. Ça le rend irrésistiblement humain.

Et ça nous fait réaliser, avec encore plus d’acuité que l’impuissance n’est pas une excuse. Que l’inaction n’est pas une option. Malgré l’ampleur du défi, Mortenson n’a pas dit « C’est trop gros, je ne peux rien faire… » Il a retroussé ses manches et il a mordu dans l’éléphant, une bouchée à la fois…

Outre le bouquin pour adultes, on a publié deux autres moutures, pour enfants, de la fascinante histoire de Greg Mortenson.



6 commentaires:

  1. Anonyme09 h 49

    Bonjour Andrée,

    je ne rougis pas, je ne suis pas nombrilisme. J'ai vécu au Maroc, je connais la condition des femmes de ces pays... Mais il m'arrive de rougir pour les autres !

    C'est très bien de ta part de signaler ce livre. Merci. Dominique B.

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  2. Merci Dominique.
    C'est bon de ne pas avoir à rougir... tout aussi bon que de ne pas se regarder le nombril. Hihi.
    Andrée

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  3. Anonyme10 h 50

    et Dieu sait, Andrée, s'il y en a du nombrilisme dans certains blogues que je lis MOI/JE JE/MOI, etc. sans compter les fautes grammaticlaes!

    Je m'amuse !

    Dominique

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  4. Anonyme10 h 52

    voilà que je m'y mets aussi ! GRAMMATICALES!

    D.B.

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  5. monette14 h 28

    Ce week-end j'ai lu avec passion "trois tasses de thé " quelle leçon d'humanité , de bonté et de détermination ! d'humilité aussi ...

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  6. Chère Monette,
    Oui, oui, entièrement d'accord!
    Andrée

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