mardi 24 novembre 2009

L’art perdu de la patience

S’il y a une qualité que j’admire en grand, c’est la patience. Peut-être parce que je l’ai en si petite quantité. Je m’exaspère vite. Dans une autre vie, j’ai dû avoir un lien de parenté avec Antigone, celle qui voulait tout, tout de suite.

Avec une fabuleuse économie de mots, ce petit film de Constantin Pilavios illustre en images cette indéniable maxime de Musset: «L’homme sans patience, c’est comme une lampe sans huile.»

Ici, le personnage si patient du père me fait chavirer.
J’aime son émerveillement sans cesse renouvelé devant le pépiement du moineau.
J’aime comment il veut à chaque fois pouvoir nommer cette musique.

J’aime sa patience devant l’impatience de son fils.
J’aime la façon dont il le fait taire, d’un geste apaisant de la main.

J’aime sa placidité inébranlable en face la colère de l’autre.
J’aime qu’il ressorte son journal intime comme on brandit un trophée.

J’aime le voir offrir à son garçon cette belle leçon sur l’art perdu de la patience.

8 commentaires:

  1. Pas eu la patience de regarder la vidéo!!! Je pense tout de même qu'on peut être patient pour certaines choses et moins pour d'autres. C'est selon. Il faut aussi accepter son tempérament. Quelqu'un de flegmatique peut aussi être impatient devant certaines situations. C'est encore selon.
    Mais j'ai la patience de lire tout ce que tu écris parce que c'est bien dit.

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  2. Claude,
    Merci de ta patience pour ma prose, mais tu aurais dû donner une chance au vidéo de Pilavios. Surtout que la finale nous arrive comme un dard au coeur. Vlan! En plein dans le gras des émotions!
    Andrée

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  3. Finalement, ai écouté ou plutôt lu et vu. Ou bien c'est l'anglais ou bien c'est les relations père-fils mais je n'ai pas été émue outre mesure.

    Je n'ai pas tout à fait compris non plus l'idée que la scène vécue avait déjà été écrite dans un livre??

    J'ai plutôt été émue par ce texte:
    http://www.chezmaya.com/sc/qui-vois-tu.htm

    Peut-être suis-je plus sensible aux relations mère-fille!

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  4. Moi, j'ai été très touchée. Merci, Andrée.

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  5. Claude,
    Très beau - et très juste - ce texte de Chez Maya.
    Merci.
    Andrée

    Andrée-Anne,
    Quand mes filles sont impatientes avec moi (comme ce sont des ados, ça arrive souvent...) je rêve qu'elles aient cet éclair de lucidité qui tombe sur le fils à la fin du petit film.
    Andrée

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  6. Andrée, elles sont trop jeunes encore... Il nous faudra attendre encore quoi... 20 ans?

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  7. J'ai écouté cet extrait hier, et il m'est resté dans la tête. La patience mène à la persistance, disons que c'est deux très bonnes copines.

    J'ai de la patience avec les êtres humains mais un peu moins avec les objets.

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  8. Venise,
    J'aime beaucoup cette idée de faire copiner patience et persistance. Dieu sait qu'on en a besoin quand on écrit, des romans, des bandes dessinées et même des blogues...
    Andrée

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