lundi 14 décembre 2009

«Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien.»



Espoirs: 365 clés de la pensée occidentale. Olivier et Danielle Föllmi, Collection Sagesses de l'humanité Éditeur de la Martinière.

À la fois album photos et recueil de pensées, ce luxueux bouquin offre 365 citations, une pour chaque jour de l’année. Les auteurs ont vendangé les pensées les plus brillantes de divers poètes, philosophes ou écrivains. En voici deux que j’ai aimées:
«Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » Martin Luther King.

Et celle-ci, qui s’accorde bien avec mon état d’esprit ces jours-ci: « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. » Socrate. (399 av. J.C.)






Michèle Matteau, Du chaos pour une étoile. Éditions L’Interligne, 264 pages

Après sa trilogie À ta santé, la vie, Michèle Matteau nous revient avec un roman un brin mélancolique, illuminé ça et là de clignotements d’espoir. Cette auteure d’Ottawa nous montre un village de campagne qui se vide de sa vie, en parallèle avec le questionnement existentiel d’une quincagénaire. L’écriture est fluide, avec juste le bon dosage de lyrisme et de réalisme. Posant l’éternelle question : «quel est le sens de la vie?», Michèle Matteau a l’élégance de ne pas offrir de réponse toute faite.

J’y ai relevé ce passage assez intéressant et plutôt comique, où l’auteure (par la bouche d’un de ses personnages) égratigne les écrivains, les jugeant trop souvent imbus d’eux-mêmes: «Tu vois, les musiciens, les comédiens, les danseurs, ce sont des artistes qui doivent côtoyer sans cesse d’autres talents et faire équipe avec eux. Ils ont besoin des autres pour se produire. (…) Les écrivains sont de grands solitaires qui jonglent avec des mots dont l’effet leur échappe. Leur public reste la plupart du temps muet. Les applaudissements sont rares pour un livre. Il leur faut donc se rassurer sans cesse: les plus fragiles revêtement l’armure du triomphalisme et les plus naïfs se gonflent d’une prétention qui frise parfois l’indécence.»




Les jumelles de Highgate. Audrey Niffenberger. Oh Éditions. 413 pages.

L’auteure américaine Audrey Niffenberger a connu un succès bœuf avec son premier roman The Time Traveller’s Wife, titré en version française Le temps n’est rien, cette histoire un peu abracadabrante mais très accrocheuse d’un homme souffrant d’une maladie génétique unique qui le fait voyager dans le temps malgré lui.

La revoici cinq ans plus tard avec un deuxième roman, pour lequel elle a reçu une avance de 5$ millions. C’est dire à quel point son livre était attendu. Elle plonge de nouveau sa plume dans le surnaturel, avec l’histoire d’un fantôme qui hante ses proches. Le style n’a rien d’extraordinaire, il y a plusieurs longueurs, le thème n’est pas aussi romantique que son premier roman mais malgré ses défauts, « Les jumelles de Highgate » dégage un petit quelque chose d’envoûtant qui nous accroche.



À voix basse, Charles Aznavour, Éditions Don Quichotte, 226 pages.

À 85, Charles Aznavour a encore de l’énergie pour écrire. La preuve en est ce bouquin qui n’est ni une biographie, ni des mémoires (been there, done that), mais un journal hybride où il rédige souvenirs, confidences, réflexions sur la vie de star et surtout, des conseils aux artistes en devenir. Après avoir joué dans plus de 60 films, composé plus de 1000 chansons, chanté dans cinq langues et vendu plus de 100 millions de disques à travers le monde, Aznavour est sans conteste le chanteur français le plus connu dans le monde. Ce monstre sacré offre ici son testament, égrenant quelques perles de sagesse et nous offrant de poétiques moments d’écriture où l’on reconnaît bien le lyrisme du parolier de La bohême.

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