samedi 14 février 2009

Manger du soleil pour tromper la faim...

Voici les livres dont j'ai parlé ce matin à ma chronique littéraires aux "Divines Tentations".

- Andréi Makine, La vie d'un homme inconnu, éditions du Boréal
- Jean-Paul Mari, Sans blessures apparentes, éditions Robert Laffont
- Michel Pageau, Trappeur. J'ai entendu pleurer la forêt, éditions du Seuil
- Neil Bissoondath, Cartes postales de l'enfer, éditions du Boréal

On peut en écouter un extrait à l'adresse suivante:

http://www.radio-canada.ca/regions/ottawa/Radio/divines.shtml

Le Makine est un chef d'oeuvre et je pèse mes mots. Certains passages de ce roman sont d'une beauté à couper le souffle...

Au coeur du livre se trouve un chapitre bouleversant sur le siège de Leningrad par les Nazis. Dans un passage sublime, Makine raconte comment les orphelins de guerre trompaient la faim en mangeant du soleil. Ils s’installaient devant une fenêtre givrée de frimas, mais où se faufilaient des rayons de soleil, et mordaient dans la lumière en faisant semblant de mâcher et d’avaler. Après avoir lu ça,on a envie de tout lâcher pour se faire pacifiste.

vendredi 13 février 2009

Sur la barbe de Monsieur Jésus

Y’a pas que Céline Dion qui signe des autographes. Les auteurs jeunesse aussi. Et quand on fait des animations en école, la séance d’autographes prend parfois des allures de marathon. D’où l’importance d’avoir la main leste et le poignet exercé.
Après une animation dans une classe, il faut être prêt à signer à pleine vitesse, avant la fin de la période et le début de la récré. Cela peut vouloir dire soixante signets (deux classes) en moins de deux minutes. Si on a le malheur d’oser prendre un raccourci, on s’expose au blâme des mécontents, qui s’exclameront d’un ton outré : «T’as juste mis tes initiales!»
Et l’auteur jeunesse a intérêt à ne pas faire la fine gueule et accepter de signer sur toutes les surfaces : du bout de carton en passant par la serviette de table. Je me souviendrai toujours de ce garçon de quatrième année qui m’a tendu un stylo rouge et son avant-bras d’un beau brun chocolat en m’ordonnant : «Signe là.»
Je n’oublierai jamais non plus ce gamin d’une école de Papineauville qui m’avait demandé d’autographier son signet! Après avoir examiné attentivement le signet en question, j’ai demandé au garçon:
— C’est qui, sur l’image?
— C’est Monsieur Jésus.
J’ai donc signé mon nom sur la barbe de Jésus.

jeudi 12 février 2009

Obama mousse la littérature jeunesse



En plus de sortir les États-Unis de la dèche, de stopper le changement climatique et de ramener la paix en Afghanistan, le président Barack Obama trouve le temps de faire la promotion de la lecture chez les jeunes. Ne le niez pas : cet homme est un héros.

La semaine dernière, il s’est rendu dans une école primaire de Washington, avec sa femme, pour lire un album illustré intitulé The Moon Over Star. Dans les jours qui ont suivi, les ventes du roman sont montées en flèche sur le site d’Amazon.

Le jour où Stephen Harper ira lire un album dans une école primaire… les poules auront des dents, les livres seront plus populaires que YouTube et les écrivains seront très riches, très lus et très dodus…

mardi 10 février 2009

Urgence d'écrire

D'après Wikipédia, il se publie, dans le monde entier, de
250000 à un million de livres par année. Oublions le million... 250 000 est déjà monumental, "everestien"...

Pourtant, chaque matin, en me levant, je me dis: vite, vite, va écrire Andrée.
Chaque jour, constamment, je cherche à grapiller du temps pour écrire.
C'est qu'elle est fichument forte, cette pulsion de jeter sur papier toutes ces histoires qui tourbillonnent dans ma tête. Qui me congestionnent l'esprit.
Pourtant, il se publie des centaines de milliers de livres par année.
Alors pourquoi en rajouter un de plus?
D'où vient cette urgence d'écrire?
Cette question me hante depuis des années.
J'attends que la réponse me tombe dessus, comme une pluie rafraîchissante et longtemps attendue.

dimanche 8 février 2009

La puissance d'une histoire


Je me suis inspirée d’une histoire vraie pour écrire mon album, Une maman pour Kadhir.
Cette histoire vécue est celle de Bébé 81, le miraculé du terrible tsunami de 2004.

Chaque fois que je vais faire une animation d’auteure dans une classe, chaque fois que je raconte l’histoire de Bébé 81, chaque fois, je me retrouve devant la même réaction de la part des élèves. Et chaque fois, je reste médusée…

Lorsque je montre la photo du célèbre bébé sri lankais, que j’explique comment on a retrouvé ce poupon sur la plage après le tsunami, que neuf familles revendiquaient le bébé… chaque fois, le silence se fait dans la classe. Un silence si profond qu’on pourrait entendre respirer une fourmi. Les yeux des enfants se fixent sur moi, attentifs, concentrés et curieux, en attente de la suite du récit… Et à chaque fois, devant leur intérêt si vif, leur avidité de savoir, je m’émerveille de la puissance d’une histoire.