vendredi 24 avril 2009

Quand c'est bon, on veut tout de suite une suite



Voici les livres dont je parlerai demain matin, entre 9h30 et 11h, à ma chronique littéraire aux Divines Tentations.

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates. Mary Ann Shaffer et Annie Barrows. Nil. 396 pages.

Très mauvais titre pour un très bon livre. Mon coup de foudre du mois, assurément. Le livre porte un bandeau bleu très visible avec une phrase d'Anna Gavalda claironnant: "Absolument délicieux". Ce type de tactique publicitaire racoleuse m'agace, mais je dois avouer que la dame Gavalda a absolument raison. Voilà un roman épistolaire et historique qui se lit tout seul, qui nous apprend un tas de choses sur un épisode mal connu de la 2e Guerre Mondiale, qui nous fait rigoler et qui nous tire les cordes sensibles. Un signe de qualité qui ne trompe pas: dès que vous avez terminé la lecture de ce bouquin, vous voulez tout de suite une suite.

La bande à Ti-Paul: humour de moeurs. Claude Meunier. Glénat Québec. 48 pages.
J'étais une fan de Ding et Dong, mais ce premier album de bédé de Claude Meunier déçoit. On trouve, ça et là, quelques joyeux éclairs de l'humour absurde de Ti-Mé, mais les dessins sont d'un amateurisme désolant et trop de gags tombent à plat.

Tarmac. Nicolas Dickner. Alto. 280 pages.
Une histoire éclatée, intellectuelle dans le propos, élégante dans le style, élliptique dans le ton et d'une originalité indéniable.

Le sumo qui ne pouvait pas grossir. Eric-Emmanuel Schmitt, Albin Michel, 112 pages
Ce petit conte de l'un des auteurs français les plus lus dans le monde est moins complexe que Lorsque j'étais une oeuvre d'art et n’a pas la charge émotive de Oscar et la dame en rose, mais offre une leçon de vie toute simple, assortie d'une finale forte et bouleversante de beauté.

mercredi 22 avril 2009

Mon rendez-vous raté avec le taïchi



J’ai toujours aimé l’idée du taïchi. J'aimais cette notion de méditation en mouvement, cette promesse d'apaisement de l'esprit... J’étais séduite par le vocabulaire poétique des mouvements. Saisir la queue de l’oiseau. La grue blanche déploie ses ailes. La gueule du tigre.

J’ai été encore plus charmée en 1998, l’année où je suis allée en Chine chercher notre fille aînée. J’ai vu, à plusieurs reprises et dans plusieurs villes différentes, toujours au petit matin, des Chinois faire du taïchi dans un parc public, avant d’attaquer leur journée de travail. J’ai vu des ados et des grands-mères, des maigrichons et des grassouillets, mais tous avaient le même air concentré et serein, en se livrant à cette étrange mais gracieuse chorégraphie.

J’ai ressenti la même admiration, la même envie, deux ans plus tard, lors de mon deuxième séjour en Chine, pour aller chercher notre fille cadette.

Bien des années plus tard, j'ai ressenti une troisième fois la même émotion, après une nuit blanche passée à marcher au bénéfice du Relais pour la vie une troisième rencontre, magique celle-là. Ce n’était plus tout à fait l’aube mais pas tout à fait le jour. Un brouillard étendait sa ouate sur la pelouse où quelques douzaines de marcheurs se sont rassemblés pour faire un peu de taïchi. Autour de nous, des milliers de luminaires (allumés en hommages aux personnes atteintes de cancer) clignotaient encore dans la lumière hésitante. J’ai imité maladroitement les gestes gracieux de la spécialiste du taïchi qui nous guidait. Je devais avoir l’air d’un pingouin pataud, mais j’ai senti une paix profonde, la conscience très forte de ma chance d’être là, d’être en vie.

Récemment, je me suis inscrite à un cours de taïchi, avec une copine. Un coup de tête, rien de réfléchi, simplement la vague idée de concrétiser enfin ce rendez-vous avec le taïchi que je me promettais depuis des années.

On était une quinzaine rassemblés dans une salle éclairée au néon. Notre instructrice n’était pas aussi gracieuse que la grand-mère chinoise et expliquait trop peu les mouvements. Au bout de quinze minutes, j’avais mal à l’épaule, je pensais à mon manuscrit en chantier, aux trois brassées de lavage, à mes livres de bibliothèque en retard… Je regardais ma montre après chaque mouvement. Encore 35 minutes avant la pause.

La copine et moi, on s’est esquivées à la pause. Fini d’essayer d’attraper la queue de l’oiseau. J’ai pris la poudre d’escampette, la queue entre les jambes.

J’aime encore l’idée du taïchi. Ce premier rendez-vous était royalement raté. Il faudra que je me reprenne, plus tard, quand j’aurai plus de temps, plus de rides, plus d’appétit pour le calme intérieur, plus de désir d’être plutôt que de désir de faire.

mardi 21 avril 2009

De l’utilité d’avoir un frère célèbre…

La demie-sœur de Barack Obama, qui s’appelle Maya Soetoro-Ng, publiera prochainement un album illustré. Candlewick Press, une importante maison d’édition américaine, spécialisée en littérature jeunesse, a annoncé en grandes pompes la signature d’une entente de publication avec la sœur du président des États-Unis. Le livre n’a pas encore été écrit mais le titre a été choisi : Ladder to the Moon.

Maya Soetoro-Ng est enseignante dans une école secondaire d’Hawaï.
Elle a plusieurs diplômes, dont un doctorat.
Elle n’a jamais publié de livre jeunesse.
Aucun illustrateur n’a encore été choisi pour illustrer le futur album.
La date de publication n’a pas encore été fixée.

La nouvelle a cependant déjà fait le tour du monde, annoncée dans des médias comme CNN, le New York Times et le Guardian. Sans compter les innombrables mentions sur divers sites et blogues sur la Toile. Tout ce bruit, toute cette publicité pour une histoire qui n’est même pas encore écrite.

Si j’étais la sœur de Stephen Harper, mes livres se vendraient-ils plus?

lundi 20 avril 2009

L'exultation qui fait gambader...




Voici quelques meilleurs moments de mon Salon du livre de Québec :

Meilleure sensation de délivrance :
Survenue au moment où j’ai remis le manuscrit de mon roman pour ados à mon éditrice. À ce stade, je ne sais pas si ces deux cent pages bien remplies deviendront un livre, mais j’ai au moins l’euphorie (très vive) et le soulagement (encore plus vif) d’avoir ENFIN terminé cette histoire que je traînais depuis plus d’une décennie! Sentiment d’exultation et de libération qui m’a fait gambader comme un agneau de printemps sur les plaines d’Abraham.

Meilleure découverte :
Dans les salons du livre, les enfants aiment collectionner les signets.

Meilleure citation:
Elle me vient de l’auteur François Gravel qui a dit, comme ça, mine de rien, au beau milieu d’une séance de signature. « Pour écrire et pour tout ce qui vient avant la publication d’un livre, il faut avoir un gros ego. Pour tout ce qui vient après la publication du livre, il faut un petit égo.» Et pan! En plein dans le mille.

Meilleure entrevue:
Celle que j’ai faite avec Camille Bouchard sur la littérature engagée, sujet de mon prochain article pour la revue Lurelu. Auteur engagé et passionné s’il en est un, Camille est convaincu que les livres peuvent changer le monde. « À partir du moment où tu renseignes avec tes livres, tu changes la personne. À partir du moment où tu fais des meilleurs adultes, tu viens d’améliorer la planète. Je dis souvent aux enseignants, je fais le même métier que vous : j’aide à bâtir le monde de demain, un monde meilleur. »

Meilleur scoop :
Celui de Géronimo Stilton, avec qui j’ai partagé la scène au Salon, pour la durée d’une courte entrevue sur nos nouveautés. En coulisses, avant de monter sur scène, je lui ai demandé un scoop. Le journaliste-rongeur m’a révélé que son prochain livre, qui sortira cet automne, parlera de magie et que le bouquin sera rempli de bonnes odeurs et de puanteurs. Je peux confirmer que ce gentil rat ne pue pas.

Meilleur repas:
Une soupe de courges, un filet de mérou couvert d’une purée de tomates et accompagné d’attiéké, dans un minuscule restaurant africain, La Calebasse (quartier St-Sauveur), en compagnie de deux amis très chers, avec qui on a parlé jusqu’à minuit des choses-importantes-de-la-vie.