vendredi 9 octobre 2009

Livres au cou


Aussi précieux que l’or et le diamant
Le livre est un bijou
Pourquoi ne pas le porter au cou?

mardi 6 octobre 2009

«Traverser le seuil magique… »



Affiche créée par Pundit Kitchen...

J’avais déjà exprimé mon enthousiasme à son égard ici.

Au risque de passer pour la plus flagorneuse des groupies, je dis – et redis encore – à quel point j’admire Obama. Pour s’être rendu là où il est. Pour occuper avec dignité et panache l’une des fonctions les plus sauvagement difficiles (surtout en cette période où les hurlements hystériques de la droite sont à rendre maboul…) Et aussi pour avoir fait ressortir le facteur «cool » des bibliothèques.

Avant même de devenir président des USA, Barack Obama décrivait, avec son éloquence habituelle, l’influence magistrale que pouvait avoir une bibliothèque dans la vie d’un enfant: «Dès l’instant où l’on réussit à convaincre un enfant, n’importe quel enfant, de traverser le seuil, c’est-à-dire le seuil magique d’une bibliothèque, on change leur vie pour toujours et pour le mieux». a-t-il déclaré au congrès annuel des bibliothèques américaines, en 2005.

dimanche 4 octobre 2009

Une bibliothèque à dix jambes



(photos: Scott Dalton pour le New York Times)

Voici une fabuleuse histoire, qui ressemble à un conte de fée, sauf que la fée porte un chapeau de cowboy et se promène à dos d’âne.

Voici une fabuleuse histoire qui mélange des ingrédients incongrus : des bouquins et des baudets, de la passion et de la persévérance.

Voici une fabuleuse histoire, celle d’un homme qui voyait clairement l’immensité des problèmes mais qui a refusé l’impuissance. Et cet homme ordinaire a fait quelque chose d’extraordinaire.

Chaque fin de semaine depuis plus de dix ans, Luis Soriano, un enseignant de la petite ville de Gloria, en Colombie, prend la route. Accompagné de ses deux ânes, Alfa et Beto, chargés de livres de toutes sortes, Luis apporte de la lecture aux enfants des paysans. À défaut de disposer d’un bibliobus, il a inventé la "biblioburro" (le mot burro signifie âne).


Quand Luis arrive dans un village, il lit quelques histoires, prête des livres aux familles et revient quelques semaines plus tard pour apporter de nouveaux livres. Ce père de famille s’est lancé dans cette aventure en 1998, de façon très modeste, en prêtant d’abord ses propres livres, environ 70 bouquins.

Puis, un jour, Luis entend l’auteur/journaliste colombien Juan Gossaín à la radio. Impulsivement, il écrit à l’écrivain et lui demande s’il offrirait une copie de son récent roman pour sa bibliothèque à dos d’âne. Lorsque le romancier fait connaître l’initiative de Luis Soriano à son émission de radio, les dons de livres affluent. La petite maison de l’enseignant déborde maintenant de bouquins : plus de 4000.

En octobre 2008, Luis Soriano confiait à un journaliste du New York Times: « Ceci a commencé comme une nécessité; puis c’est devenu une obligation; et ensuite, une habitude. Maintenant, c’est une institution. »


Des dangers menacent cependant cette bibliothèque à dix jambes. Les routes que sillonne Luis sont escarpées et parfois périlleuses. Récemment, il s’est cassé une jambe en tombant d’un de ses ânes. Il y a quelques années, des bandits ont arrêté Luis et l’ont attaché à un arbre. Comme le bibliothécaire ambulant n’avait pas d’argent, les brigands lui ont volé un livre de Paulo Coelho.

Même s’il reçoit désormais un peu d’appui d'ONG et d'entreprises privées, Luis continue de faire ses tournées dans les écoles de sa région. Car lors de ses visites, les enfants lui demandent: “Tu reviens quand?”