lundi 3 mai 2010

« Sois brave. Travaille fort. Étudie bien à l’école »


En naviguant sur le fascinant site web de l’écrivain Chris Cleave, je suis tombée sur l’histoire derrière l’histoire. C'est-à-dire le fait vécu qui lui a inspiré son époustouflant roman Et les hommes sont venus, dont j’ai parlé ici.

L’histoire de Manuel Bravo est du drame pur, pas distillé, pas nuancé, mais brut et brutal.
En lisant ça, je n’ai pu m’empêcher d’avoir peur de l’intensité des sentiments.
Ils devraient être bien puissants, les sentiments de ce Manuel, pour le forcer à faire un tel geste.
Et quels sentiments?
Le désespoir?
L’amour pour son fils?
Les deux?

Alors voici l’histoire en question.
En 2001, un Angolais du nom de Manuel Bravo quitte son pays et se réfugie en Angleterre. Il y demande l’asile en disant que lui et sa famille seront persécutés s’ils retournent en Angola. Les autorités britanniques le font poireauter pendant quatre ans.
Quatre ans d’incertitude et d’angoisse, à se demander s’il avait un avenir et où?

Le 15 septembre 2005, Manuel Bravo et son fils de 13 ans sont saisis à l’aube et internés dans un Immigration Removal Center, dans le sud de l’Angleterre. On leur annonce qu’ils seront déportés en Angola le lendemain matin.

Cette nuit-là, Manuel Bravo se pend dans une cage d’escalier.
Les gardes qui vont réveiller le jeune fils dans sa cellule doivent lui annoncer la mort de son père.

Manuel Bravo était au courant du règlement selon lequel un mineur non accompagné ne peut pas être déporté de la Grande-Bretagne.
Il s’est enlevé la vie pour sauver celle de son fils.
Ses derniers mots pour son fils ont été: «Sois brave. Travaille fort. Étudie bien à l’école.»

3 commentaires:

  1. Ouf, Andrée! Pourquoi tu me fais commencer la journée par des larmes? Allez, je ne t'en veux pas. C'est une histoire magnifiquement touchante.

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  2. J'ai le coeur à l'étroit. Toujours dur de constater que, sur cette planète, les naissances sont loin d'être toutes égales.

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  3. Andrée-Anne, Karuna,
    Oui, cette histoire est dure, mais je pense qu'il faut en parler... de celle-là et d'autres semblables... Il faut en parler, sensibiliser les gens et ainsi amener du changement... C'est mon côté militant...
    Andrée

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