vendredi 19 novembre 2010

N'ayez pas peur d'approcher les écrivains: ils ne mordent pas


Si vous vous promenez au Salon du livre de Montréal ce weekend et que vous voyez un écrivain qui s'ennuie à sa table (ce qui n'est pas rare), n'ayez pas peur de lui faire un brin de jasette. Les écrivains mordent parfois leur stylo, mais jamais un lecteur potentiel.

Vous comptez faire un saut au Salon ce weekend? Rien ne me ferait plus plaisir que de vous serrer la pince. Mon horaire ressemble à ceci:

Samedi
- 10h - 11h Miss Pissenlit Québec Amérique Stand 232
- 11h45 Animation sur la scène de l’Agora Van Houtte.
Éteins ton cellulaire! (6 à 8 ans) Animation sur mon album Mon papa n’écoute pas
- 12h30 à 13h30 Mon papa n’écoute pas! Isatis Stand 117
- 15h à 16h La classe de madame Caroline Dominique et Compagnie Stand 137
- 16h à 17h La corde à linge magique Imagine Stand 213

Dimanche
- 10h à 11h Miss Pissenlit Québec Amérique Stand 232
- 11h30 à 12h30 La corde à linge magique Imagine Stand 213
- 13h à 14h Mon papa n’écoute pas! Isatis Stand 117

mercredi 17 novembre 2010

Les joies intenses nous rajeunissent…


Il y a longtemps que Noël ne m’excite plus.
Au risque d’avoir l’air blasée, il n’y a plus beaucoup d’événements, à mon âge, qui me donnent cette trépidation que je ressentais, petite fille, la veille de Noël.
C’est qu’elle était forte, quand j’avais huit ans, l’effervescence du 24 décembre.
Avec ce désir fou de chanter à tue-tête.
Cette fébrilité émue.
Cette euphorie qui engendrait une joyeuse insomnie.

J’ai publié plus d’une vingtaine de livres.
Chaque fois que j’ai un nouveau manuscrit est accepté, je soupire de soulagement.
Ouf. Je peux encore.
Puis je me réjouis.

Récemment, j’ai reçu un OUI sur un manuscrit.
Ce OUI ressemblait à un 24 décembre de mon enfance.
Pour une histoire à laquelle je tenais beaucoup.
Un texte qui avait d’ailleurs essuyé quelques refus.
Et qui a été finalement accepté par une maison d'édition où je n’ai jamais publié auparavant.
Une maison d'édition qui fait de superbes albums.


Cent bonhommes de neige. Tel sera le titre de ce nouvel album.
Et l’illustratrice a commencé les esquisses.
Et me voilà redevenue petite fille à la veille de Noël.
Avec ce désir fou de chanter à tue-tête.
Secouée par une fébrilité émue.
Agitée par une euphorie qui a engendré une joyeuse insomnie.

Et je redécouvre, avec un étonnement ravi, comment on se sent jeune quand on vibre…

lundi 15 novembre 2010

De vieilles (mais précieuses) confitures


Je venais de terminer mon animation à la bibliothèque publique de Blackburn Hamlet devant trois classes d’enfants gentils-polis-jolis. Comme ça arrive souvent, il y en avait une douzaine autour de moi. L’un venait me poser une question, l’autre voulait un signet ou me raconter l’histoire qu’elle avait écrite…

J’ai remarqué la dame qui attendait à l’arrière. Elle tenait un sac dans les mains. Elle a patiemment attendu que j’ai signé tous les signets, parlé aux profs et aux parents. À la fin, quand il ne restait plus personne, elle s’est approchée. Elle a ouvert le sac et m’a tendu un pot de confitures maison en me demandant :
- Reconnaissez-vous l’écriture ?

Même si je n’avais pas reconnu l’écriture, l’étiquette disait tout.
C’était un pot de confitures fabriquées par ma tante Huguette.
Huguette : la sœur de mon père, qui avait enseigné aux adultes.
Huguette : une ancienne religieuse, sévère pour deux et généreuse pour trois.
Huguette : décédée en 2003.

- Mais… mais pourquoi avez-vous gardé le pot toutes ces années?
- Votre tante a été mon enseignante. On avait gardé contact. Elle était spéciale, a-t-elle répondu.

Je voyais que la dame était émue.
Elle a insisté pour que je garde le pot de confiture.
J’étais moi-même un peu remuée.
Et émerveillée de constater qu’il y a des enseignantes qui marquent à ce point leurs élèves.

J’ai couru chez nous avec une seule envie: appeler mon père au plus vite pour lui raconter cette histoire.
Pour lui rappeler que sa sœur avait été une enseignante appréciée.
Et que sept après sa mort, une de ses étudiantes pensait encore à elle.