mardi 29 mars 2011

Vite, vite, l’action, au diable les descriptions…


Ils ont été étaient très respectueux (et passablement courageux…) ces élèves de 6e année de Val-des-Monts. Quand je me suis pointée dans leur classe pour faire une animation, ils m’ont expliqué ce qu’ils avaient aimé et pas aimé dans quatre de mes romans. Poliment, diplomatiquement même, ils m’ont déclaré qu’ils avaient trouvé La Disparition du bébé chocolat, trop lent.

Si j’ai bien compris leur message, c’était vite vite l’action, au diable les descriptions…

Après cette rencontre, de retour à l’écriture de mon roman en cours, j’étais très consciente du rythme de mon récit. J’ai fais pirouettes et contorsions pour commencer l’histoire sur un haut moment d’action. J’ai cherché la façon la plus « active » de présenter les personnages pour donner envie au lecteur de grimper illico dans le livre.

Tout en faisant ça, je me disais in petto, c’est plate d’être obligée de sauter si vite dans l’action, de ne pas se permettre de bien décrire, de digresser, de se donner le luxe de la lenteur et des détours. Parce qu’on a peur de perdre l’attention du lecteur, on s’impose un rythme plus commercial, moins «littéraire».

Cette semaine, dans le Globe and Mail, un auteur américain qui a publié plus de 15 romans policiers, déplorait que le rythme se soit autant accéléré dans le monde des polars. Est-ce une exigence des éditeurs ou des lecteurs? Difficile de savoir. Et Don Winslow de dire « : Je crois qu’on sous-estime les lecteurs. On sous-estime leur patience et leur désir d’apprendre des choses ou de passer du temps avec des personnages, même quand l’accent n’est pas mis uniquement sur l’intrigue. »

Après ma rencontre avec les élèves de Val-des-Monts, j’ai relu la page 86 de La Disparition du bébé chocolat. J’ai eu beau lire et relire, je n’ai pas trouvé ce qui leur faisait dire que l’action commençait à cette page.

2 commentaires:

  1. France21 h 12

    J'aime relire mes livres. Sans doute parce que la première lecture je la fais avec impatience en voulant connaître la fin le plus rapidement possible. La 2e lecture c'est celle qui compte, celle où j'apprécie vraiment le livre, celle ou je découvre ce que j'ai raté la première fois.

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  2. France,
    Moi aussi, c'est pareil! Encore faut-il du temps pour relire alors qu'il y a tant de nouveaux livres à lire!

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