mardi 12 avril 2011

Parfois, les enfants me font peur…


Bébé 81, survivant du tsunami de 2004 en Asie du Sud-Est.

Dans la même journée, dans la même école primaire, trois épisodes qui m’ont chamboulée.

1.
Mon animation dans la classe est commencée depuis 30 minutes. J’ai parlé d’inspiration, d’écriture, de révisions, de publication, tout ça avec une foule d’anecdotes reliées à mes livres. Puis, je prends un de mes albums et je montre la page couverture aux élèves, pour leur expliquer le travail d’un illustrateur. Un élève, assis dans une des premières rangées, examine la couverture, lève la main et demande: « C’est qui Andrée Poulin? »

2.
Par le biais d’une présentation Power Point, je présente aux élèves une série d’images qui portent sur Les Impatiences de Ping. Devant une des photos, celle d’une Chinoise âgée, un garçon s’exclame : « Une Chinoise, yark! »

3.
Je raconte aux élèves comment je me suis inspirée d’une histoire vraie pour écrire Une maman pour Kadhir. C’est l’histoire d’un bébé de trois mois qui a miraculeusement survécu au tsunami de 2004 en Asie. Le poupon a été trouvé dans les débris et amené à l’hôpital, où on l’a surnommé « Bébé 81 ». Dans les jours qui suivirent, neuf couples ont affirmé que ce bébé était le leur.

Le problème de l’identité des parents a été résolu par un test d’ADN, mais ça, je ne le dis pas tout de suite aux élèves. Je leur demande plutôt : « Comment va-t-on faire pour savoir qui, des neufs couples, sont véritablement les parents du bébé? » Un garçon lève la main et me lance, avec un sourire moqueur: «On coupe le bébé en neuf et on donne un morceau à chacun des neuf parents. »

Parfois, les enfants me font peur.

3 commentaires:

  1. That was just in one day. Imagine what us teachers hear and see every day of every week of our careers. But, almost all of these little mukmuks turn out to be pretty good people, and your workshops certainly help them on this path.

    We should be scared of these kids; they are the ones who will be taking care of use in 25 years!!

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  2. Aïe! Pour éviter la peur, il ne faut pas prendre ça au premier degré. L'enfant qui dit une connerie devant les autres a probablement besoin d'attention, d'affection, etc.. Essaie de voir ce que cet enfant vit, à la maison peut-être, pour lancer de telles choses en classe... Mais ça aussi, ça fait peur...

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  3. Roy,
    Tu as raison au sujet de la vie tumultueuse des profs... J'ai beaucoup d'empathie pour eux.

    Andrée-Anne,
    Tu as sans doute raison. Ce garçon voulait sans doute de l'attention... Mais il a tout de même dit ça impulsivement... et c'est que j'ai trouvé inquiétant.

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