mardi 29 novembre 2011

L’écran est-il le clou dans le cercueil de la lecture?



Pessimiste, l’écrivain Philip Roth estime que le monde de demain sera un monde sans lecteurs. «Le roman ne disparaîtra pas. Ce qui a déjà a commencé à disparaître, ce sont les lecteurs », disait-il à un journaliste du Globe and Mail.

Roth blâme le pouvoir hypnotique des écrans. Écrans de cinéma et de télévisions. Et les écrans d’ordinateurs surtout, qui sont le clou dans le cercueil de la lecture.

Récemment, je me pointe dans une école pour faire des animations sur le métier d’auteure. Avant de commencer ma présentation, je demande à l’enseignante : « Est-ce que vos élèves ont lu un de mes livres?" (J'en ai publié plus de 25, pour tous les âges, certains de mes bouquins ayant 800 mots et d'autres, 200 pages...) Et l’enseignante de répondre : « On n’a pas eu le temps d’en lire un. Mais on a regardé toutes les pages couvertures de vos livres sur votre site web. »

Roth a-t-il raison?
L’écran est-il le clou dans le cercueil de la lecture?

9 commentaires:

  1. Oui, tout compte fait, le débat est peut-être plus à ce niveau... et non seulement aux questions du numérique versus papier.
    C'est quand même triste de ne pas au moins faire lire un livre aux enfants avant de faire venir l'auteure!

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  2. En fin de semaine, lors d'une séance de signatures, un jeune m'a demandé si mon livre était numérique. Pour lire dans l'autobus disait-il! Il ne m'a pas acheté la version papier, celle-ci ne l'intéressait visiblement pas.
    Un autre exposant a passé sa fin de semaine le nez sur son i-phone.
    J'ai bien peur que Roth soit plus réaliste que pessimiste.

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  3. Ouf! Je suis sans mot! Ici, je ne crois pas que la "compétition" soit contre les écrans. C'est peut-être plus contre une peur d'être "en retard sur son programme", qui est en fait le guide pédagogique. Certains ont besoin d'un manuel à suivre et c'est impensable qu'après la page 21, on laisse tomber la page 22 pour faire autre chose qui aurait sans doute plus de sens pour les élèves...
    La volonté de bien faire était là, au moins!
    Je sais, je sais, je porte un jugement rapide sans vérifier les faits.
    *tape sur les doigts*

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  4. France21 h 54

    Je regarde les bidule électronique plus petit que certain roman et aucune attirance. J'aime tourner une vrai page et lire un bon roman qui prend de l'espace dans mon sac mais qui m'accompagne matin et soir dans l'autobus et avant l'heure du coucher. De plus où irait les dédicace sur un roman électronique?

    Et pour mes enfants ne pas lire un livre avec eux avant l'heure du dodo est une véritable punition. J'espère qu'ils aimeront lire autant que moi.

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  5. Marie03 h 18

    Je trouve la question des dédicaces très intéressantes. Les éditeurs et programmeurs ont probablement déjà fait une réflexion à ce sujet. Si non, ils doivent s'y attarder maintenant. Le numérique est là et tant mieux. Ce n'est qu'un autre format et si celui-ci est plus attrayant pour certains, donnons-leur et célébrons la lecture.

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  6. Daniel Sernine09 h 54

    «Pas eu le temps de lire, mais on a regardé les couvertures sur le Web.»
    Et ça, c'est une enseignante qui prend la peine d'inviter une auteure. Imaginez celles qui ne manifestent même pas ce minimum d'intérêt...

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  7. Claude et Idmuse: bien d'accord avec vous.

    Julie: tu as raison, il y avait là de la bonne foi... mais tu sais, lire un album, ça ne prend même pas dix minutes, en fin de journée... j'sais pas moi...

    France: j'aimerais bien être un petit oiseau et voir l'heure du coucher chez toi.

    Marie: le problème n'est pas le numérique, mais le peu d'intérêt ou de temps accordé à la lecture, la vrai, celle qui demande du temps et un peu d'attention soutenue...

    Daniel: Je n'ose pas imaginez ce que tu nous proposes d'imaginer...

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  8. C'est toujours un débat sur lequel on revient... En même temps, on dit que les gens ne lisent pas, mais les bibliothèques sont pleines à craquer et les salons du livre toujours achalandés (trop à mon goût si bien que je n'y vais même plus...)
    Je ne veux pas être aussi pessimiste que Roth. J'ose espérer que la lecture se poursuivra, malgré la prolifération des écrans...
    Je ne suis absolument pas réfractaire aux bidules électroniques. Pour moi c'est complémentaire. Reste à chacun à gérer son temps entre les différents médias. Cependant, il y aura toujours des gens "qui n'auront pas le temps de lire"...

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  9. Comme Allie, je penche du côté de l'optimisme. Je n'ai pas d'enfant, mais quand je fais des cadeaux aux enfants dans mon entourage, ce sont généralement des cadeaux culturels (livres, après-midi au ballet, etc.), et je constate que ça porte fruits. Les petites en parlent et en redemandent.
    Qu'on lise sur papier, sur écran ou sur une liseuse, cela reste de la lecture. En ce sens, le débat numérique versus papier est, à mon sens, déjà dépassé. Le virage est bien amorcé. Je suis moi-même déçue maintenant quand je ne trouve pas les ouvrages que je veux en format numérique (alors qu'il y a moins de trois mois, je ne pouvais m'imaginer prendre un jour plaisir à lire sur un «bidule électronique»!).

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