vendredi 23 décembre 2011

Je vous souhaite un Noël vert ou blanc, serein et vivifiant


Vraiment, ils se font désirer cette année les flocons.
Moi je les espère nombreux, en bande ou en rafale, à poser des bisous doux sur vos joues et une nappe blanche sur nos gazons gris.
À défaut de flocons, il reste toujours l’imagination.
Et les livres.
Que votre Noël soit vert ou blanc ou multicolore, je vous le souhaite joyeux, serein et vivifiant.

mercredi 21 décembre 2011

La loterie de la vie


Campagne publicitaire Lottery of life pour l’organisation Save the Children. Cette campagne a été primée, en 2011, par les Nations Unies.


Noël approche et je suis plus consciente que jamais d’avoir gagné à la loterie de la vie.
Née dans un pays riche, dans une famille pas pauvre.
Les études universitaires, la carrière, l’orthodontie pour mes enfants, les voyages annuels, le piano dans le salon, j’ai tout ça.
Non par mérite mais par hasard.


J’ai eu de la chance à la loterie de la vie.
Mais j’aurais tout aussi bien pu naître à Kandahar, à Kinshasa ou à Cap Haïtien.
Je ne pourrai jamais rien faire pour me soustraire au soulagement (immense) et à la culpabilité (incrustée) d’avoir eu de la chance.
À la loterie de la vie.

lundi 19 décembre 2011

Ce petit rouquin que je n’arrive pas à oublier (prise 2) ou « le silence fait mal »


Photo pour la campagne Silence hurts menée par APAV, une organisation portugaise en appui aux victimes.

Vous avez été nombreux à me dire d’agir, alors j’ai agi.

Tout a commencé il y a quelques semaines, avec ce petit garçon de 8-9 ans qui m’a déclaré, en pleine classe, devant tout le monde : « Moi, ma mère a pleuré quand Steve l’a pris par le collet et l’a frappée contre le mur. »

J’en ai parlé ici et vous avez été nombreux à réagir. Des commentaires sur Facebook. Des suggestions sur mon blogue. Et aussi des courriels personnels. Plusieurs enseignantes ont réagi. Aussi un ancien directeur d’école. Des amies auteures. J’ai même eu deux commentaires anonymes, mais constructifs.

Tous, poliment, gentiment, diplomatiquement, vous m’avez dit : agis. Appelle. Fais quelque chose. Enweille. Déguédine.

Je voulais bien appeler à l’école du petit rouquin (culpabilité, quand tu nous démanges) mais j’étais très gênée d’avoir attendu si longtemps pour le faire (trois semaines après ma visite à cette école). Gênée aussi de ne pas connaître le nom de l’enseignante, ce qui m’obligeait à appeler la direction de l’école. Gênée surtout, de ne plus être certaine de savoir dans quelle classe était le petit rouquin. Faut comprendre qu’en une journée d’animation, je vois trois fois des groupes doubles donc six classes et que souvent, les enseignantes me disent bonjour sans se présenter.

Finalement, une amie auteure et enseignante m’a fait une excellente suggestion, qui a été le dernier coup de pied dans le popotin dont j’avais besoin. Cette amie m’a dit : « Vaut mieux crier au loup que de ne rien faire du tout. Appelle le psycho-éducateur ou l’intervenant social de l’école.».

J’ai donc appelé à l’école et on m’a passé la TES. Après lui avoir raconté le commentaire du petit rouquin, j’ai ajouté :
- Je crois, mais je ne suis pas certaine, qu’il est en première année.
- Il est en deuxième année, a répondu la TES. Je connais l’enfant et sa situation familiale.

Bonjour soulagement. Non seulement la TES savait de qui je parlais, mais il y avait réellement un problème et quelqu’un s’en occupait. La TES m’a remerciée d’avoir appelé et m’a indiqué qu’elle ferait un suivi. Par la fermeté de son ton, je savais que je pouvais avoir confiance.

Ce qui m’a fait grand plaisir, dans toute cette histoire, c’est vos réactions. Nombreuses. Inquiètes. Empathiques. Concernées. Pas vrai que l’indifférence règne en reine.

Comme cerise sur le sundae, il y a ce beau commentaire, réconfortant et fortifiant, d’une amie-auteure : « Les écrivains dans les écoles, ça sert aussi à ça... La lecture, ça sert aussi à ça. À donner une voix à ceux que l'on n’entend pas habituellement, à ceux qui ont mal ou peur. »