lundi 30 avril 2012

On peut parler de pipi-caca et rester littéraire


 
Ça parle de pipi, de caca, de morve, de sperme. C’est parfois cru, parfois dégoûtant, souvent désopilant mais jamais, JAMAIS ennuyant!  C’est le nouveau livre de Daniel Pennac et c’est du grand Pennac! 

On connait Pennac pour sa saga de la famille Malaussène  (Au bonheur des ogres, la Fée Carabine, la Petite Marchande de prose) et bien sûr, pour son incontournable essai sur la lecture, Comme un roman,  qui a connu un grandissime succès.  Le voilà qui vient de nouveau nous brasser, nous étonner, nous charmer et nous faire monter les larmes dans les quenoeils avec son hyper-rigolo-hyper-émouvant  Journal d’un corps.  J’en ai parlé récemment aux DivinesTentations.

Le titre le dit clairement : on lira ici le journal d’un homme,  journal où il parle beaucoup et surtout de son corps. Au début, vous êtes un peu perplexe… Mais déyousque qu’il nous amène ce Pennac avec ses histoires de poils d’aisselle et de pets sous les draps?  Mais vite, très vite, on est complètement, totalement, absolument accroché. 


De l’âge de douze ans, en 1935, jusqu’à sa mort  à 87 ans, on suit ce personnage qui raconte son corps. Qui raconte les peurs, les accidents, les plaisirs, les douleurs, les maladies, les gourmandises, les douleurs, les bonnes et les mauvaises surprises d’un corps. On s’attache au personnage, sans doute parce qu’on s’identifie beaucoup (tellement!) à ce qu’il raconte… On y est tous passé par ces bobos, ces angoisses, ces frustrations corporelles décrites ici avec autant d’acuité et de verve.  

Pennac ose parler ici de ce dont on ne parle pas, jusque dans les détails les plus intimes et parfois les plus dégueulasses. Voilà donc un journal très impudique mais jamais vulgaire.  Et ce sacré Pennac, qui a un sacré talent, nous montre qu’on peut parler de pipi-caca et rester littéraire. 

Comme dans tous les Pennac, c'est bourré à craquer d'humour.  Bien que le dernier quart du livre (sur le vieillissement) soit profondément émouvant, j'ai ri souvent et tout haut, au fil de ma lecture.    

Côté style, Pennac reste fidèle à lui-même : élégant et vif. Ça pétille du Pennac! Avec son fabuleux sens de la formule, ses mots d’esprits, son humour coquin, ses envolées poétiques,  Pennac nous offre en bouquet un tas de phrases marquantes qu’on s’empresse de noter pour s’en souvenir. 

À la fois drôle et dérangeant,  léger et profond,  Journal d’un corps, est un livre ambitieux, important, un de ces livres qui nous aide à mieux comprendre et à mieux vivre la vie.  À classer dans la catégorie des Incontournables.  Et la dernière chose que vous devriez faire, c’est vous priver de cette sublime lecture.


Journal d'un corps,  Daniel Pennac, Gallimard, 2012, 390 p.

3 commentaires:

  1. Et dire qu'il sera à Sherbrooke dans 17 jours et que je manquerai ça...

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  2. Anonyme15 h 51

    J'ose me permette de penser que mon nom t'est venu a l'esprit quand tu as ecrit ce blogue. :) J'ai ajoute le livre a ma liste evidemment!
    Daniele

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  3. Julie: je sais, je sais, moi aussi je m'en tord le chignon de désespoir!

    Danièle: J'ai pensé à toi tout au LONG de la lecture du livre. Faut que tu le lises, c'est sûr!

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