mardi 28 août 2012

Ne pas se plaindre est douloureux...



Ma valise est défaite.
Les vêtements sales ont été lavés.
Les chocolats belges ont été distribués.
Le courrier a été dépouillé.
Mais le blues persiste…
Blues du retour-à-la-routine.

Pourtant, durant mes trois semaines au Château du Pont d’Oye, je me répétais, tous les matins, comme un mantra.  « C’est trop, c’est trop, c’est trop beau. Je suis choyée, trop choyée, trop choyée! »
Et je me disais : Après une résidence d’écriture aussi fabuleuse, Poulin, tu as perdu le droit de te plaindre pendant au moins six mois.

Se plaindre étant l’un des passe-temps préféré de nombreux auteurs : pas assez de temps pour écrire, pas assez bon ce que j’écris,   pas assez de redevances, pas assez de respect, pas assez de reconnaissance et blablabla et blablabla…

Bon, je m’étais dit : six mois sans te plaindre Poulin.
Un an, m’a répliqué une amie auteure,  pas de geignement pendant au moins un an.

De retour au pays depuis à peine une semaine et me voici déjà prête à geindre et à pleurnicher.
Veut retourner ici.
Veut manger de nouveau ceci.
Veut revivre cela.

Mais j’ai promis de me la zipper.
Et de ne pas chigner.

Constat : Ne pas se plaindre est douloureux.
Question : Pourquoi la gratitude est-elle si fugace?

7 commentaires:

  1. Que je te comprends ! Revenir au quotidien est difficile quand on a vécu de si merveilleuses choses ! Pour ma part, quand je reviens chez moi après un séjour d'écriture ou après avoir donné des ateliers à l'autre bout du pays, j'ai juste hâte de repartir... Alors, j'envoie des dossiers un peu partout, espérant que l'on me sélectionne. Et je rêve de fabuleux voyages...

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  2. Bon, le waterzooi, tu peux t'en faire...

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  3. Ta gratitude est si grande que tu voudrais être toujours en état de gratitude, mais pour être en état de gratitude, il faut que tu aies les conditions idéales.

    Moi, à ta place, je me le pardonnerai en me disant, c'est ma manière d'apprécier ce que j'ai eu d'y penser encore. Un petit peu d'indulgence pour toi ne ferait pas de tort. Dézippe ... et ça va finir par passer. En te battant "contre" le souvenir de bien-être, tu donnes de l'attention et de l'attention, c'est de l'énergie. :-)

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  4. Anonyme07 h 22

    se plaindre c'est parler de soi avec pudeur.
    POPO

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  5. Édith: alors je te souhaite de fabuleux départs pour bientôt.

    Andrée-Anne: Ah, je vois bien là ton côté pratique... Pis arrête de te plaindre Poulin...

    Venise: Wow... c'est à la fois beau et complexe et vrai ce que tu écris là. Tu as bien raison de parler des conditions idéales pour la gratitude... je vais m'en souvenir.

    Popo: il me semble que se plaindre, c'est plutôt un manque de pudeur non?

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  6. Anonyme10 h 21

    Plaignons nous un peu chère Andrée, c'est si bon comme sport! Et ça entretient en plus.
    Mes amitiés
    Claire

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  7. Katia Canciani09 h 57

    Bon retour, Andrée !

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