vendredi 11 mai 2012

Comment raconter la crasse et les bobos des enfants chiffonniers?



Comment raconter la misère sans tomber dans le misérabilisme?
Comment exprimer l’empathie sans verser dans la condescendance?
Comment susciter l’indignation sans tomber dans la manipulation?
Comment montrer la crasse et les bobos des pauvres sans avoir l’air de dire : "Regardez bien, je vous montre la crasse et les bobos de ces pôvres pauvres!"





J’ai écrit une histoire sur les enfants chiffonniers.
J’ai tripoté longtemps le texte.  

 J’ai enlevé un brin de drame, rajouté plus de lumière, atténué un peu la laideur, mis la pédale douce sur la poisse, éliminé toute trace de morale...
J’ai travaillé fort pour éviter le piège, sans savoir si je suis tombé dedans.
Comment raconter la misère sans tomber dans le misérabilisme? 



mercredi 9 mai 2012

Tous les trucs sont bons pour faire lire les enfants!


 
Voici une affiche créé par Diane Girouard, une dynamique technicienne en documentation de la région de Mirabel, où j’ai donné récemment une animation à bibliothèque de Saint-Hermas.

Cette passionnée de livres a eu l’idée de créer ce type de document après s’être rendu compte que lorsque les enfants lisaient une série, ils aimaient "cocher" après avoir lu un des bouqins de la série. Cocher leur donnait un sentiment d'accomplissement personnel.  Genre : j’ai lu trois livres dans cette série, donc je coche ici, ici et là.  Une façon simple et concrète de mesurer le chemin parcouru, le progrès accompli.

Dans le cadre de mon animation à la bibliothèque, Diane Girouard  a donc remis à chaque enfant présent l'affiche ci-haut, qui regroupait toutes les pages couverture de mes livres.   Ceci dans le but d’inciter les jeunes à revenir à la bibliothèque pour emprunter d’autres livres de l’auteure et éprouver la satisfaction  (petit plaisir automotivant…) de pouvoir cocher.  Tous les trucs sont bons pour faire lire les enfants!

Noter en plus l’ingéniosité de cette futée technicienne en documentation,  qui non seulement présente l’œuvre de l’auteure, mais en profite pour « ploguer » l’organisme qui subventionne la visite de l’écrivaine  (l'UNEQ),   ainsi que pour rappeler des informations utiles (adresses et heures d’ouverture) sur la bibliothèque.  Côté graphisme, ce n’est pas un mince exploit que d’arriver à caser autant d’info sur une seule page!

Il devrait y avoir une loi (ou une formule magique) permettant de cloner les techniciennes en documentation aussi ingénieuses.

lundi 7 mai 2012

Donnez-moi des œillères



Tant d’idées.  Tant d’embryons d’histoires. Tant de choix.
Tous ces sentiers. Si séduisants.  Lequel prendre?
Choisir devient déchirement.  

Il me faudrait des œillères.
Pour bloquer les tentations latérales.
Pour me forcer à écrire droit devant.
Pour m’éviter l’égarement dans mille et un chemins de traverse...