samedi 24 août 2013

Heureusement qu’il y avait une pince-monseigneur sur la plage de Biscarosse



Petite histoire où j’apprends quelques grandes leçons de vie 

Autant le sable est doux, autant le sable est traître.  Hypocrite le sable, qui avale vite et en silence ce qu’on a le malheur d’y laisser tomber.

Mais commençons par le début. Le début de cette aventure, qui a pourtant bien démarré,  c’est une balade à vélo sur la piste cyclable qui longe l’océan Atlantique, entre Biscarosse et Arcachon.  Des kilomètres et des kilomètres d’une bucolique piste dans la forêt des Landes.  Moi et ma gang (mon chum et mes deux ados), on roule en ahanant, sueur au front, gracieuseté de ce soleil d’après-midi qui, dans l’Aquitaine, aime bien nous taper sur la tête. 

Première leçon de vie : apprécier plutôt que râler
La selle trop dure, le vélo trop petit,  la chaleur agressive, la sueur qui pique les yeux… arrête de râler ma vieille.  Depuis mon arrivée dans cette douce France, trois Français, dans trois villes différentes, m’ont déclaré : « Les Français sont des grands râleurs… »  

Donc, je pédale en me répétant : ferme ta gueule et apprécie ma vieille.  Apprécie ces paysages immortalisés par Mauriac.  Apprécie ces pins des Landes, si majestueux, si élégants. Apprécie le chant strident des cigales.  Apprécie tes vacances en France. Apprécie de pouvoir pédaler en toute liberté. Apprécie le moment. Là. Maintenant.   
Apprécier plutôt que râler.  

Quinze kilomètres et une heure plus tard,  pause-Orangina à la plage Lagune de Biscarosse.  Nous verrouillons les quatre vélos avec notre seul et unique cadenas.  Et hop, on va se trainer les pieds dans le sable blanc de la plage.   


Deuxième leçon de vie : le sable est traître
Autant le sable est doux, autant le sable est traître.  Essayez de retrouver une clé de cadenas sur une plage de sable.  Essayez voir.  On cherche, on cherche, sans trouver bien sûr.  Le sable a avalé la clé. Pour toujours et jusqu'à l'éternité.

Nos quatre vélos cadenassés,  faudra-t-il marcher les 15 kilomètres jusqu’à Biscarosse? 


Troisième leçon de vie : ne partez jamais sans votre pince-monseigneur
Je demande de l’aide au quinquagénaire basané qui vend des Esquimaux dans un kiosque en bois sur la plage.  Notre clé volatilisée le fait rigoler : « Vous êtes les troisièmes à qui cela arrive cette semaine! » s’exclame-t-il.  Heureusement, il a une pince-monseigneur.  Une pince énorme, ancienne… mais efficace.



Dernière leçon de vie : mieux vaut en rire que de râler
Pendant tout ce temps perdu à chercher une clé perdue… je n’ai pas râlé.  Pas de reproche, pas d’impatience, pas de « t’aurais dû ceci » ou « pourquoi t’as pas fait cela? »
J’ai décidé que ni le traitre sable, ni le soleil agressif, ni mes muscles endoloris, ni la clé perdue n’allaient faire de moi une râleuse.
Je me suis forcée à en rire.  
Du coup, nos déboires m’ont semblé plus légers, plus faciles à supporter.

Avant même de réenfourcher nos vélos, je savais que cette mésaventure rigolote allait venir enrichir le patrimoine de nos souvenirs de famille.  Le genre d’histoire qui dans 10 ans, nous fera dire : Te souviens-tu de la pince-monseigneur sur la plage de Biscarosse?



9 commentaires:

  1. Anonyme06 h 19

    Bravo tu n'iras pas râler en tôle.....
    xoxoxo à vous tous.
    POPO

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  2. Tu es mon modèle de patience. XXX

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  3. Bravo, Andrée! Et diantre que c'est beau, là-bas!

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  4. Bravo! Tu as su lâcher prise!
    Traître, le sable, mais belle, la plage!
    C'est vrai, ce que tu dis: les histoires de voyage qu'on raconte, 10 ans plus tard, sont les mésaventures qui, sur le coup, peuvent gâcher notre plaisir.

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  5. N'empêche, j'aurais bien aimé savoir comment cette clé s'est retrouvée dans le sable. Dans dix ans, tu nous conteras!

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  6. Marie18 h 47

    Que la vie est belle lorsqu'on sait l'apprécier. Que de bons souvenirs aussi. Je le sais bien; mes grands me parlent encore de la fois qu'on a marché au beau milieu de nul part, la nuit, en plein hiver parce que leur mère a décidé de prendre un raccourci en auto sur une piste de moto-neige.

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  7. Hé, les filles, pourquoi tous ces bravos?
    Juste parce que je n'ai pas râlé?
    Serais-je donc une râleuse qui s'ignore?

    Claude: c'est mon chum (pour ne pas le nommer) qui a simplement échappé la clé dans le sable. La clé était dans sa poche et a dû tomber quand il a sorti son porte-monnaie...

    Marie: ohlala, ça semble être toute une aventure, votre histoire de marche en pleine nuit sur une piste de motoneige...

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  8. Jean Michel06 h 41

    Et moi qui râle tout le temps pour un oui pour un non,parce qu'il fait trop chaud, trop froid,parce que j'ai mal au petit doigt de pieds, ou parce que mon porte monnaie est vide....j'en tiré une belle leçon d'optimisme ! Jmichel

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