jeudi 22 octobre 2009

Terres froides et MalentenduEs


Dans le cadre de la Semaine des bibliothèques publiques, deux auteures de l’Outaouais ont animé des causeries à la Bibliothèque de Gatineau. À cette occasion, je leur ai demandé ce qui, dans l’écriture, les faisait vibrer.
Claire Boulé, auteure de recueils de nouvelles et de poésie. Lauréate du Prix littéraire Jacques-Poirier 2007.

Pourquoi écrire?
Pour établir et affiner constamment mon rapport au monde, pour mieux l'appréhender et peut-être en conjurer le tumulte avec les mots...Rendre palpables des réalités fuyantes, des beautés furtives.

Ce qui m'inspire?
L'espace principalement. Tout pour moi s'inscrit d'abord dans un lieu. Pour Calendrier des terres froides, je me suis justement inspirée de dessins et de gravures de femmes inuites reproduites sur un calendrier. Chaque fois que je changeais de mois s'offrait à moi une œuvre splendide issue de l'imaginaire boréal. Cela m'a donné le goût de découvrir la beauté de la taïga, à défaut de me rendre dans la toundra.

La littérature me fait vivre de mille vies, tout simplement. Je peux méditer longtemps à partir d'une belle page. Je reprends à mon compte cette phrase célèbre: « Il n'est pas de chagrin qu'une heure de lecture n'ait consolé. »

Extrait de Chute, première partie du recueil Calendrier des terres froides.

Une entaille vermeille
incise désormais la chair du jour

Il fallait pourtant recoudre
empêcher que le blanc n'afflue
refouler le manque
à la lisière du froid

Poursuivre le rêve
une feuille intacte
posée sur la première



Loïse Lavallée, poète, nouvelliste et romancière. Lauréate du Prix littéraire Jacques-Poirier 2008.

Pourquoi écrire?
J’écris depuis que je suis en âge de lire et d’écrire; d’abord mon journal, puis de la poésie. La poésie est d’ailleurs mon premier terreau, et tous les genres que j’aborde sont porteurs d’un certain souffle lyrique. J’aime jouer avec eux, les faire respirer, les rendent porteur de sens et d’émotion. L’écriture est intrinsèque à ma vie. Je ne serais pas qui je suis sans elle.

Ce qui m’inspire?
La vie et ses chemins de traverses ont guidé mon imaginaire et, bien malgré moi, mes livres sont hybrides, c’est-à-dire composites au niveau du genre. Aucun d’eux n’est d’un seul genre littéraire. Quant à mes thèmes, ils touchent aux grands interdits que sont Éros et Thanatos : la sexualité et la mort. La nature et ses cycles sont aussi pour moi source d’inspiration, la terre, les oiseaux, les pierres également. Mon écriture privilégie l’authenticité des liens et la lucidité.

13 malentenduEs, la part manquante des Évangiles découle de mon incompréhension face à la place réservée aux femmes dans une religion qui se veut basée sur l’amour. Les femmes existent en pointillé, se situent à l’arrière-plan, sont des suivantes et des servantes. Dans ce livre, je leur redonne la place qu’elles ont probablement dû occuper; je me fais exégète de la Parole de l’Enseigneur et la redonne aux femmes.

2 commentaires:

  1. Anonyme09 h 01

    pour en savoir beaucoup sur les premières femmes chrétiennes, lire dans la revue Science et esprit, de nombreux articles de l'historien Émilien Lamirande.

    Bonne lecture... savante!

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  2. Anonyme08 h 42

    Il existe en effet de nombreux textes «historiques» qui relatent les premiers balbutiements de ce qui allait devenir l'Église que nous connaissons. J'en ai pris connaissance pour alimenter le contexte historique de mon livre... Les 13 MalentenduEs dépassent cependant l'histoire en ce sens qu'ils se veulent roman historique, exégèse et essai tout a la fois; ils traitent de sujets comme la vérité, le péché, la pureté, le non-dit....etc.
    Il est fascinant de constater que la Parole de ce visionnaire qu'était Yeshoua, fait encore couler beaucoup d'encre.
    Loise Lavallée

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