jeudi 28 mai 2009

D'un romantisme à faire frémir un menhir



J’ai un album qui sort cet automne dans la collection Contes classiques, aux éditions Imagine. Ma version bien modeste de… Blanche-Neige. Les illustrations, signées par la talentueuse Gabrielle Grimard, sont terminées. Elles sont d’un romantisme à faire frémir un menhir.
En voici deux, en primeur.
La première est toute de douceur, des joues rosies de Blanche-Neige au regard attendri des nains.
La seconde est toute de brutalité, du vert poison de la robe au sourire sardonique de la cruelle belle-mère.
J’envie les illustrateurs. Ils arrivent à transmettre tant d’émotions d’un simple coup de crayon…

dimanche 24 mai 2009

Les bébelles ont été achetées, mais pas les livres (sniff sniff)…



En fin de semaine, il y avait une vente de garage dans mon quartier. Le genre d’événement où tout le monde sort son bric-à-brac, ses vieilles fripes et autre brocante, dans l’espoir qu’une bonne âme (ou un illuminé?) voudra payer pour les en débarrasser.

Mes filles se préparaient à cette vente depuis un mois. Elles avaient rassemblé dans de grands bacs tous les jouets, bébelles, poupées et toutous qu’elles souhaitaient vendre. Elles s’imaginaient déjà avec des liasses de billets verts en poche…

Emportée moi aussi par cette frénésie d’élagage, j’ai fais une razzia dans leurs bibliothèques débordantes. J’en ai sorti des piles et des piles d’albums illustrés. Comme l’aînée a déjà entamé l’adolescence et que la cadette y entre de plein pied, ces livres ne seraient plus relus chez nous.

Avec un mélange de fierté et de regret, j’ai donc sorti dehors mes boîtes d’albums, la plupart à l’état presque neuf, pour cette fameuse vente de garage. Avec de tels trésors, j’étais convaincue que nous serions les « vendeurs » les plus populaires du quartier. Pantoute!

Les bébelles de mes filles, les PetShop, les Barbies et autres cochonneries en plastique totalement insignifiantes (à mes yeux d’adulte) ont trouvé preneurs. Mais pas les albums. À mon grand désespoir. Pas parce que je voulais absolument faire quelques sous, mais plutôt parce que je voulais absolument voir des yeux pétiller devant tous ces livres aguichants, qui m’ont offert des moments de bonheur pur avec mes filles.

Les enfants qui passaient ne regardaient même pas les livres. Quant aux parents, certains y jetaient un coup d’œil distrait, au passage, sans même avoir le désir d’en ouvrir un et de le feuilleter.

J’aurais dû m’y attendre. Après tant d’années à frayer dans le domaine de la littérature (comme étudiante, journaliste, critique littéraire, auteure, animatrice…), je devrais pourtant avoir perdu toute naïveté et saisir lucidement la place du livre dans notre société. Ben oui, je le sais, mais sur ce sujet, j'imite l'autruche... et lorsqu'il me faut sortir la tête du sable et faire face à la musique... je me désole, me lamente et m'indigne (comme en ce moment...)

Assise devant les piles d’albums ignorés, je n’arrêtais pas de me poser la question: pourquoi ces parents qui passent devant nos tables ne montrent-ils aucun intérêt pour ces livres? Ont-ils connu ces moments magiques que procure la lecture d'un album avec son enfant? La joie de s’allonger dans le lit avec son enfant et découvrir, ensemble les images et paysages d’une histoire. Quel délice plus délicieux que ce moment de complicité partagée, d’évasion vers des contrées imaginaires, joue contre joue, bien callés dans les oreillers? Il n’y a pas grand-chose qui peut accoter ça…

Je ne prêche pas seulement pour ma paroisse (celle de l’auteure qui veut qu’on lise ses livres) mais je prêche pour le simple – l’IMMENSE – plaisir de la lecture.

Entéka. J'ai toujours, dans mon garage, deux pleines boîtes d’albums illustrés, que je me refuse à rentrer dans la maison (les considérations d’espace l’emportant sur la nostalgie).

Si jamais il y a un prof (dans l’Outaouais) qui lit ce blogue et qui pourrait faire bon usage de ces albums (quelques romans aussi, donc environ une cinquantaine de livres) je les donnerai avec plaisir à une classe ou à une bibliothèque scolaire. Si ça vous intéresse, faites-moi signe à l’adresse de courriel affichée sur ce blogue. Premier arrivé, premier servi.

P.S. Ni les bébelles, ni les jambes sur cette photo ne sont les miennes...