Après une trentaine de livres publiés, on apprend à ne pas trop espérer des
recensions publiées (ou pas) dans les médias.
J’attribue ça à la « double déception ». Déception de voir que de moins en moins d’espace
est accordé dans les « grands médias » (radios, télés et journaux) aux
critiques de livres. Doublée de la
déception de constater que les « critiques » littéraires sont de plus
en plus superficielles.
Je « guillemetise » le mot
critique, car en fait, ce qui est présenté comme critique n’est souvent qu’une simple recension. Un texte où on
se borne à résumer l’histoire et y accolant un ou deux qualificatifs usés: "un incontournable", "à mettre entre toutes les mains", "délicieuse lecture".... Encore pire, dans certains cas, la « critique »
se réduit à un simple copié-collé du communiqué de presse émis
par l’éditeur. Pour une appréciation de
livre éclairée, nuancée ou fouillée, faudra repasser.
D’où mon plaisir de découvrir, il y a deux
ans, le site de Sophie lit, entièrement consacré à la littérature jeunesse. Un site où les critiques de livres dépassent le
simple résumé et offrent une analyse du ton, du style, de l’originalité d’un
roman, etc. Sans faire dans la critique,
assassine, Sophie Gagnon ne se gêne pas pour débusquer les clichés, relever les
stéréotypes ou noter les faiblesses d’une intrigue mal ficelée. Ses textes sont clairs et concis, ses
opinions franchement affirmées. Elles sont rares, dans notre paysage médiatique,
les critiques de livres aussi nourrissantes.
Le blogue de Sophie lit est d’autant plus
méritoire que son auteure l’alimente de façon quasi quotidienne, sans que la
quantité ne nuise à la qualité. Plus de 760 billets rédigés depuis janvier
2011, c’est toute une réalisation, preuve de la trempe de cette blogueuse qui allie
discipline et persévérance. Un tel rythme de lecture et un tel engagement pour
la promotion de la littérature jeunesse suscitent l’admiration, surtout quand
on sait que la blogueuse, en plus d’être jeune maman et enseignante à temps
partiel, ne reçoit pas un sou pour entretenir son blogue très substantiel.
Connaissant la passion, la rigueur et la
vaste culture livresque de Sophie Lit, j’attendais avec un peu d’appréhension la
recension de mon nouveau roman. Et ben voilà,
Sophie a statué. Sur La plus grosse poutine du monde, elle
écrit :
« J’ai
donc été agréablement surprise par le savant mélange d'humour et d'émotions de
ce roman. Côté récit, les personnages principaux sont vraiment intéressants.
Dès la scène initiale où Thomas va se faire photographier en haut d'un château
d'eau pour impressionner les jeunes de son équipe de foot sur Facebook, on
croit en cet adolescent. (…) le graphisme est attrayant, présentant un mélange
de narration, de textos, de courriels et d'autres trouvailles qui cassent la
monotonie du récit et gardent le cerveau alerte. Une intrigue bien cuisinée qui
sait émouvoir, mais qui laissera aussi au lecteur une furieuse envie de
poutine! »
Son verdict final :
Et moi, je me sens comment après avoir lu
ça?
Comme lui.
Et moi je fais quoi après avoir lu ça?
Je fais ceci :
Et je fais ceci:
Et je fais cela:
Et aussi cela: