mercredi 16 octobre 2019

Invitée d'honneur au Salon du livre de Montréal 2019



Le Salon du livre de Montréal 2019 arrive à grand pas.
J'y serai l'une des invitées d'honneur.
Je vais mettre élans et énergie pour faire honneur à ce bel honneur! 




mercredi 9 octobre 2019

Enterrer la lune


Incroyable mais vrai : 4,2 milliards de personnes sur la planète n’ont pas accès à des toilettes. Mon nouveau roman, Enterrer la lune aborde cet enjeu très sérieux, dont les médias parlent peu.

La petite Latika habite un village en Inde où il n’y a pas de toilettes. Et personne au village ne veut parler de ce problème honteux. Aussi audacieuse que courageuse, Latika décide de passer à l’action… 


Majestueusement illustré par Sonali Zohra, ce roman graphique présente l’Inde dans toute sa beauté et sa complexité. Le récit est raconté en vers libres. Rien de mieux que la poésie pour aborder un sujet tabou avec délicatesse et subtilité.

Dans cette histoire où se mêlent le rire et les larmes, les enfants d’ici pourront découvrir comment vivent les enfants d’ailleurs.

De tous les romans que j’ai publiés dans les dernières années, je crois que Enterrer la lune est mon livre le plus puissant et le plus poétique.

mercredi 2 octobre 2019

Donner - album à paraître au printemps prochain







Illustrations de mon album Donner, à paraitre ce printemps aux éditions de La Bagnole

Les autres illustrations du livre sont toutes aussi fabuleuses. 
Yves Dumont, t’es vraiment trop bon!

vendredi 20 septembre 2019

Leçon d’écriture 10 – Pour réussir, t'accomplir, t'épanouir... éteins ton Internet!


10 leçons d’écriture
ou
La folle histoire de l’enfantement d’un roman


Voici ma dixième et dernière leçon, la plus importante de tout. Comme toi, je vis entourée d’écrans : ordi, télé, tablette, téléphone intelligent. Et comme un grand pourcentage de la population, je ne cesse de sautiller d’un écran à l’autre. Les chercheurs affirment d’ailleurs que la capacité de concentrer serait la compétence la plus recherchée du 21e siècle.

Tout au long des deux années d’écriture de J’avais tout prévu sauf les bélugas, j’ai éprouvé d’énormes difficultés à concentrer. Au moindre blocage, à la moindre question, je m’évadais sur Internet pour vérifier ceci ou cela. Je cliquais sans arrêt sur ma souris, comme une puce qui a bu trois bouteilles de Coke. Je passais de Twitter à Facebook aux sites de nouvelles et hop, on recommence. Chaque petit détour sur le Web me coûtait un temps précieux pour reprendre le fil de mon récit et retrouver ma concentration. L’Internet était mon plus délicieux divertissement. L’Internet était aussi ma drogue et mon pire ennemi. 



Devant autant d’extrême indiscipline, j’étais frustrée, découragée et déçue de moi-même. Si je ne changeais pas vite ma façon de travailler, il me faudrait 10 ans pour terminer ce roman. Aux grands maux les grands remèdes. J’ai sorti des boules à mites un vieil ordinateur où je n’avais pas d’accès à l’Internet. J’ai installé ce dinosaure sur une petite table dans ma chambre à coucher. J’ai coiffé mes oreilles d’écouteurs antibruit. Je me suis ainsi créé une bulle de silence, loin des clics et des pings, loin du gouffre sans fin d’Instagram.

Petit à petit, ma capacité de concentrer est revenue. Grâce à ce rituel, j’arrivais enfin à travailler en profondeur. Je réussissais à faire 3 ou 4 heures d’écriture par jour, sans interruption. Après un avant-midi dans ma bulle, je retournais dans mon bureau pour répondre aux 202 courriels accumulés et m’évader sporadiquement (et joyeusement…) sur la Toile.

Leçon d’écriture 10: Ici, la leçon d’écriture devient aussi une leçon de vie. Un message que j’aimerais écrire en lettres géantes et hurler dans un mégaphone. Tu veux être un bon auteur, un bon joueur de hockey, un bon guitariste, un bon danseur de tango? Éteins ton Internet de temps en temps! Ceux qui s’épanouissent et s’accomplissent, ceux qui brisent des records, ceux qui jouent joliment du piano, ceux qui courent un marathon ou cuisinent de succulents gâteaux, sont ceux qui savent s'éloigner de leurs écrans.

jeudi 19 septembre 2019

Leçon d’écriture 9 – Sur la puissance et l’importance du titre



10 leçons d’écriture
ou
La folle histoire de l’enfantement d’un roman

Le titre d’un livre, c’est l’hameçon, l’appât, l’irrésistible leurre…Un bon ou mauvais titre peut faire en sorte que ça passe ou ça casse. Avant de publier La plus grosse poutine du monde, je n’avais pas réalisé à quel point le titre était important… et puissant.  De la cinquantaine de livres que j’ai publiés, ce titre est assurément mon plus fort. Je n’ai qu’à dire le titre et sans même avoir vu le livre, petits et grands, jeunes et vieux sont intrigués. Vu la popularité du premier titre, je savais ce que ce serait difficile de trouver un titre aussi accrocheur que la suite…

Au début, mon manuscrit s’intitulait platement Poutine 2. Puis, un beau matin, je me suis réveillée avec un titre en tête : Une suite sans frite. J’aimais la sonorité et l’étrangeté de ce titre. Pendant plus d’un an, j’ai travaillé avec ce titre et l’ai même annoncé à l’équipe de Bayard. Mais quelques semaines avant la publication, j’ai pensé que le mot « suite » dans le titre allait nuire, car tous les acheteurs qui n’avaient pas lu le premier roman n’achèteraient pas celui-ci. Alors que l’histoire des bélugas peut très bien être lue sans avoir lu La plus grosse poutine du monde.  
J’ai donc retroussé mes manches, j’ai remue-méningé et concocté une liste de titres. Puis j’ai testé des idées. Finalement, après de nombreux échanges avec mon éditrice, on a convenu du titre suivant : Trois bélugas, deux babouins et une poutine. Mais la saga n’était pas terminée, l’équipe des ventes de Bayard jugeant ce titre trop long et trop enfantin. Retour à la case zéro. Deuxième remue-méninge. Deuxième liste de titres qui ressemblait à ceci :

Avec le mot poutine dans le titre 
La poutine ne guérit pas tout  
La plus petite poutine du monde
La poutine ne console pas de tout
La poutine n’est pas une aspirine
La poutine n’est pas une vitamine

Avec le mot « du monde » dans le titre, pour faire écho à La plus grosse poutine du monde
L’idée la plus stupide du monde
Le gars le plus triste du monde
Le gars le plus grognon du monde
Le gars le plus seul au monde
Le gars le plus malheureux du monde

Avec le mot béluga dans le titre 
Tout le monde aime les bélugas sauf moi 
Ma mère, les bélugas et moi 

Titres portant sur la relation de Thomas avec sa mère
Ma mère dit qu’elle n’a pas d’enfant 
Recette pour engueuler sa mère
Ce qu’il faut faire pour bien engueuler sa mère…
Quand ta mère te raccroche au nez…
Mon père est nul, ma mère encore plus

Titres qui mettaient l’accent sur les tourments de Thomas
Comment perdre ses amis et ne pas trouver sa mère…
Heureux comme un chat qui se noie 
Le bonheur n’est pas au coin de la rue…
Quand ta bouche a oublié comment sourire…

Finalement, mon éditrice (merci Sylvie!) m'a proposé cette idée : J’avais tout prévu sauf ça. J’ai peaufiné et le titre final a enfin été adopté : J’avais tout prévu sauf les bélugas. Toute une saga!

Leçon d’écriture 9 : Avoir un bon titre est crucial, primordial, fondamental! Dresse des listes, consulte, test. Assure-toi que ton titre se lit comme un irrésistible hameçon pour accrocher tes futurs lecteurs.

mercredi 18 septembre 2019

Leçon d’écriture 8 - Ne pas avoir peur de la poubelle


10 leçons d’écriture (une par jour)
ou
La folle histoire de l’enfantement d’un roman


Décembre 2018
Je dois déposer le manuscrit de mon roman chez Bayard dans quelques semaines. Tandis que je vogue sur les mers houleuses de la réécriture finale, je garde ma poubelle (la vraie et la virtuelle) tout près de moi.

Au fil de mes nombreuses relectures, je remets tout en question. Tout. À commencer par l’intrigue. Y a-t-il des trous dans mon histoire? Le suspense est-il assez soutenu? Est-ce que mon personnage se transforme entre le début et la fin? Tiens, j’en profite pour rajouter une anecdote comique sur les ricochets. Ça rendra Thomas plus sympathique. Je m’attarde longuement sur les dialogues. Parfois, les personnages parlent en bébé et d’autres fois, ils parlent trop littéraire. Révise Andrée, révise.

Le rythme de l’histoire me semble varié, assez rapide. Sauf pour le chapitre 12 qui a des longueurs, trop de descriptions et pas assez d’action. Le plus douloureux, c’est de couper dans les passages sur les bélugas, parce que toute l’info me semble fascinante et importante. Mais je dois avouer que ces deux gros mottons de facture documentaire freinent la fluidité du récit. Bistouri Andrée, bistouri. 



Côté style, je traque les clichés avec un œil d’aigle. Oh! En voici un! Poubelle Andrée, poubelle. Je voudrais davantage d’images fortes, plus de poésie dans ma prose, mais il est minuit moins une et je n’ai plus beaucoup d’énergie pour chercher les figures de style. Moi qui ne jure que par les phrases limpides et fluides, voilà que je tombe sur plusieurs passages raboteux. Retouche Andrée, retouche.

Pour la finale maintenant. 10 fois, 20 fois je la reprends. J’hésite entre divers dénouements parce que je souhaite une conclusion percutante, satisfaisante, pas kétaine et bourrée d’émotions. Réécris Andrée, réécris.

Quand j’en ai ras le bol des révisions, je me répète cette phrase de Roald Dahl : « Au moment où j’approche de la fin d’une histoire, la première partie aura été relue et modifiée et corrigée au moins 150 fois. Je me méfie et de la facilité et de la rapidité. Bien écrire, c’est essentiellement réécrire. Je suis certain de cela. » affirmait l’auteur de Mathilda.

Après de nombreuses réécritures, le cœur battant, j’expédie le manuscrit à mon petit cercle de critiques-lecteurs : 2 classes de 6e année avec des profs très dynamiques, le GREMM pour le volet béluga, ma sœur, ma belle-sœur et une amie auteure. C’est la première fois que mon histoire sera lue. Tout ce beau monde me fait des commentaires, suggestions, critiques, ce qui me relance dans une nouvelle ronde de révisions. Mais la fin du marathon approche et je redouble d’énergie. Je ne sens plus l’essoufflement, mais plutôt l’enivrant parfum de la ligne d’arrivée, le moment où j’écrirai enfin le mot FIN.

Leçon d’écriture 8 : Fais lire ton texte par un ami et demande-lui, non pas des compliments, mais des critiques constructives. N’aie pas peur de la poubelle. C’est ton alliée, ton amie. Dès que tu vois un mot de trop, une phrase emberlificotée, un paragraphe qui ne tient pas la route, coupe! Coupe! Arrache la mauvaise herbe de ton récit : c’est la meilleure façon de le fortifier. Tes lecteurs te diront merci.

mardi 17 septembre 2019

Leçon d’écriture 7 - Gérer les montagnes russes de la motivation



10 leçons d’écriture (une par jour)
ou
La folle histoire de l’enfantement d’un roman


Septembre 2018
J’ai 150 pages de manuscrit qui s’empilent sur ma table, mais il reste encore de gros trous dans l’intrigue et la finale est boiteuse. Mon texte regorge de répétitions, de clichés et de dialogues ronflants. Ma réécriture traîne de la patte et l’essoufflement m’accable.

Parfois, après une phrase bien tournée ou une image un tantinet originale, je jubile et m’exclame : il va être bon ce roman, il va être bon! Mais pour chaque petit moment d’excitation, j’ai 52 moments de doutes écrasants. L’histoire de Thomas, de sa mère fuyante et des bélugas en voie de disparition, qui me semblait si excitante au départ, me semble maintenant aussi excitante qu’un bilan financier.

Verte de jalousie
Le matin, je me lève à reculons pour m’installer à contrecœur devant mon écran. Une amie auteure me raconte qu’elle écrit pendant des heures et qu’elle en oublie de manger. Je verdis de jalousie. Moi, je vogue entre les jours où l’écriture coule comme de la mélasse en hiver et les jours où je suis convaincue d’être en panne pour toujours.

J’ai envie de me transformer en patate de sofa et de me perdre dans Netflix pour des heures et des heures, en mangeant des Joe Louis et des chips au ketchup. J’ai envie de tout sauf d’écrire. 


Everest inatteignable
Assise à mon clavier, j’arrive mal à faire taire cette voix irritante qui répète le même refrain : pas capable, pas capable… pas capable. Même avec mes coquilles sur les oreilles, je n’arrive pas à me donner un coup de pied dans l’arrière-train. Ma motivation vacille, mon humeur oscille entre le j’en-peux-plus et le je-ne-veux-plus. Terminer ce manuscrit me semble un Everest totalement inatteignable.

Le cliché de l’écrivain dont la main court sur le papier tandis que de jolies phrases jaillissent de sa plume en un bouquet coloré, eh bien, cette image est le plus gros des mensonges. Écrire un roman, c’est rarement romantique, méthodique ou harmonieux. Non, le processus créatif se déroule dans la confusion et le cafouillis, avec moult bafouillements, reculades et frustrations.

Leçon d’écriture 7 : Pour un écrivain, la persévérance compte autant que le talent d’écriture. Ah non, que tu me réponds. Pas encore le mot persévérance, ressassé, usé, utilisé à toutes les sauces et dans tous les sermons. Désolée, mais la persévérance est ici aussi indispensable qu’incontournable. Trouver 1001 excuses pour ne pas écrire? Très facile. Trouver 1001 trucs pour préserver son élan et son désir d’écrire? Pas facile. Si tu veux écrire, il te faut apprendre à gérer les montagnes russes de la motivation.

lundi 16 septembre 2019

Leçon d’écriture 6 - Faire confiance au lecteur




10 leçons d’écriture (une par jour)
ou
La folle histoire de l’enfantement d’un roman


Juin 2018
Peut-être que dans une vie antérieure, j’ai été maîtresse d’école? J’ai en moi ce réflexe agaçant de vouloir expliquer, enseigner, donner des leçons (ce n’est pas un hasard ces 10 leçons d’écriture…)! Mais un auteur qui se prend pour un professeur signe son arrêt de mort.

Malgré une cinquantaine de livres publiés, j’ai encore un déplorable tic d’écriture : la fâcheuse tendance à tout expliquer. Pourtant, c’est la toute première règle enseignée dans un cours d’écriture : « Show, don’t tell ». Montrer plutôt qu’expliquer.

Celui qui a démontré le plus clairement cette technique est mort depuis plus de 100 ans. Dans les mots d’Anton Tchekov : « Ne me dites pas que la lune brille. Montrez-moi le reflet de sa lueur sur un verre brisé. »

Quand l’auteur montre au lieu d’expliquer, il laisse le lecteur se faire une image mentale d’une scène, d’une émotion. Le lecteur est ainsi plus actif, peut davantage entrer dans le récit et stimuler son imagination pour arriver à ses propres conclusions.

Voici un exemple tiré de J’avais tout prévu sauf les bélugas. Au début, je suis dans l’explication, avec cette phrase : « Thomas est frustré d’être malheureux. » Après révision, je m’efforce plutôt de montrer, avec cette phrase qui veut dire la même chose : « Est-ce qu’un jour il va finir par faire beau dans ma tête? »

Outre ma tendance à faire trop didactique, j’ai une autre mauvaise habitude : celle de faire la morale. Les jeunes – justement parce qu’ils sont jeunes – entendent sans cesse des adultes leur dire : Ça c’est bien, ça c’est mal, ne fais pas ceci ou cela, etc. Si en plus, les jeunes doivent se taper des sermons d’auteur dans un roman, ils vont vite refermer le bouquin et s’enfuir vers YouTube.

Dans la suite de La plus grosse poutine du monde, Samuel décide de sauter du toit de l’école. Au premier jet, j’ai mis un long discours de la directrice d’école sur le danger d’un tel acte. À la relecture, j’ai coupé, pour laisser les lecteurs tirer leurs propres conclusions.

Leçon d’écriture 6: Un roman, ce n’est pas un manuel de l’apprenti conducteur. Pas besoin de tout expliquer. Fais confiance à ton lecteur. Évite de moraliser. Laisse-lui le plaisir de lire entre les lignes.

dimanche 15 septembre 2019

Leçon d’écriture 5 – Si le lecteur n’aime pas ton personnage, c’est foutu



10 leçons d’écriture  (une par jour)
ou 

La folle histoire de l’enfantement d’un roman

Janvier 2018

Si Harry Potter n’était pas aussi courageux, ingénieux, loyal et tenace, personne n’aurait envie de lire les milliers de pages sur la vie de cet enfant magicien. Oui, les lecteurs veulent admirer le héros d’un roman. Mais si les personnages sont trop parfaits, le récit va en souffrir. Quand je lis un roman, rien ne m’agace plus qu’un personnage beau, bon, intelligent, élégant, qui mange toutes ses carottes et repasse ses bobettes tous les matins. Les personnages parfaits ont un gros défaut : celui d’être trop parfaits.

J’ai donc pris bien soin de donner plusieurs défauts au héros de
J’avais tout prévu sauf les bélugas. Thomas est gourmand, un peu jaloux, parfois colérique et tout à fait incapable de faire des ricochets. Petit à petit, tout se détraque dans la vie de Thomas, ce qui le rend amer et bougon. Son meilleur ami lui dit d’ailleurs qu’il a des chances d’avoir le record Guinness du gars le plus grognon du monde.

En me relisant, le doute m’assaille. Est-ce que j’ai trop forcé sur le côté ronchon de Thomas? Dans mon souci de créer un héros pas parfait, est-ce que je l’ai rendu antipathique au point où mes lecteurs décrocheront?


Pour que le lecteur soit captivé par tes personnages, il ne faut pas qu’ils soient clichés, unidimensionnels ou sans profondeur. Et surtout pas statiques.  Dans mon dictionnaire à moi, statique est synonyme d’ennuyeux. Les personnages doivent donc évoluer, se transformer au fil du récit, à l’extérieur comme à l’intérieur. Au début de mon récit, Thomas est malheureux pour deux, ce qui le rend cynique. Il trouve que les bélugas sont juste de gros poissons blancs avec des bourrelets, une bosse sur le front et un sourire stupide. J’ai posé les jalons pour que le lecteur ait envie de voir Thomas changer d’attitude, aller vers la joie plutôt que la colère. L’espoir de voir le héros résoudre son problème, que ce soit tuer Voldemort ou égorger le Grand Méchant Loup, voilà ce qui nous fait tourner les pages d’un livre.  

Leçon d’écriture 5:  Évite les personnages parfaits. Ils ne sont pas authentiques et tapent sur les nerfs. Assure-toi qu’entre le début et la fin de ton histoire, ton personnage change. Il peut changer un petit peu, moyennement ou beaucoup, mais il doit évoluer pour que la finale réjouisse ton lecteur et lui fasse pousser un petit soupir de satisfaction. 

samedi 14 septembre 2019

Leçon d’écriture 4 – Tout tourne autour des émotions



10 leçons d’écriture  (une par jour)
ou 
La folle histoire de l’enfantement d’un roman

Décembre 2017
Mon roman ressemble encore à un tas de bouette informe. Malgré le flou et les gribouillis, une chose est très claire : il y aura de l’émotion dans mon histoire. Des tonnes d’émotions! Je veux que mes lecteurs se roulent de rire. Je veux aussi les faire brailler.

Tous les romans qui me sont restés en mémoire, ceux que j’ai relus avec délice, ceux que j’ai admirés et jalousés, tous avaient un élément commun : ils m’ont fait vibrer. Je cherche donc à concocter un marquant mélange de tragique et de comique.

Au fur et à mesure que s’allonge mon manuscrit et s’empilent les chapitres, la même question me hante : comment faire pour que le lecteur s’investisse émotivement dans la détresse de Thomas? Dans les mauvais coups de Samuel? Dans l’idéalisme d’Élie?

J’essaie de varier les émotions, de mettre de l’avant la joie intense (celle qui donne envie d’embrasser les poteaux de téléphone) autant que la peine profonde (celle qui fait brailler à gros sanglots morveux). Parce que dans ce roman, je veux montrer la vie dans ce qu’elle a de drôle-et-pas-drôle.

Pour l’aspect dramatique des émotions, ce ne sera pas difficile. Puisque Thomas fait tout pour revoir sa mère qui fait tout pour l’éviter, le drame est déjà encastré dans l’intrigue. Les moments crève-cœur sont immanquables. Ce que je dois éviter, c’est la surdose d’émotions déchirantes qui ferait glisser le récit dans le pathétique. Le dosage des émotions est aussi important que l’émotion elle-même.

Pour les émotions teintées de rires, c’est ardu pour moi. L’humour a toujours été mon défi, mon Graal. Je dois creuser loin et longtemps dans mes méninges pour trouver quelques graines de comique. Dans La plus grosse poutine du monde, l’humour tournait autour des insultes du youyou du Sénégal. Mais en humour, il faut savoir se renouveler…

Pour le moment, mon manuscrit ne regorge pas de contenu comique. J’ai un jeu de mots sur les bélugas (merci Monsieur Google), une blagounette sur les gâteaux Vachon et quelques dialogues moqueurs entre Thomas et Samuel. Plutôt maigre comme moments rigolos. Mais l’humour sophistiqué, l’humour fin et fort, ça se construit, ça se travaille. Je continue donc à me décarcasser pour chercher vaillamment le cocasse.

Leçon d’écriture 4:  Un roman sans émotion, c’est aussi lamentable qu’un gâteau sans glaçage, qu’un paysage sans horizon. S’il n’y a pas d’émotions dans ton histoire, tu rates ton coup et tu perds ton lecteur.

jeudi 12 septembre 2019

Leçon d’écriture 3 – Laisse courir tes doigts sur le clavier



10 leçons d’écriture
ou
La folle histoire de l’enfantement d’un roman


Novembre 2017

Après plusieurs mois de recherche et de bricolage autour de l’intrigue, je dois faire face à la musique. J’ai complété mon outil de travail principal : un tableau avec toutes les scènes, les thèmes abordés, ainsi que les allées et venues des personnages. C’est la charpente de mon roman. J’ai tout ce qu’il me faut pour commencer la rédaction.

J’écris un ou deux chapitres. Je me relis. Ouille! Comme c’est endormant! Banal et beige! Le côté terne de mon manuscrit me frappe comme une claque au visage. C’est d’autant plus décourageant que je sais que les attentes sont élevées pour la suite de Laplus grosse poutine du monde. J’ai peur – très très peur! – de décevoir. Me voilà donc encore plus critique devant chaque paragraphe que je réussis à pondre.


Pourtant, je connais bien la technique du premier jet. Certains auteurs anglophones appellent ça le « vomit draft. » Traduit crûment, ça veut dire le brouillon que tu vomis. À l’étape de la première ébauche, ce n’est pas le moment de corriger la structure, le style, les images, le rythme. Il faut plutôt coucher rapidement sur papier une première version complète de l’histoire. Après, plus tard, ce monceau de mots pourra être relu et retravaillé beaucoup-souvent-longtemps. Comme dit Jean-Philippe Arrou-Vignod, les écrivains ont un grand avantage sur les artistes de scène : ils ont « droit au lendemain. Le droit aux ratures ». 

Tandis que je transpire sang et eau à accoucher de cette première version, j’essaie de garder un certain équilibre : laisser mon imagination s’épivarder, tout en ne m’éloignant pas à des kilomètres de l’intrigue tracée. J’ouvre le robinet des rêveries. Je laisse couler librement les idées. Surtout, surtout, je concentre pour faire taire cette petite voix intérieure, agaçante, celle qui blâme et condamne, celle qui chuchote cruellement : « Ce que tu as écrit est ennuyant, endormant, assommant… » J’essaie d’écrire les yeux fermés pour mieux inviter les images mentales. J’évite d’analyser. Je me retiens à trois mains pour ne pas relire.

Leçon d’écriture 3 : Pour ton premier brouillon, pas de relecture ni de ratures, surtout pas d’autocritique. Laisse galoper ton imagination. Laisse courir tes doigts sur le clavier. 

Leçon d’écriture 2 – La recherche n’est pas une béquille



10 leçons d’écriture

ou

La folle histoire de l’enfantement d’un roman 

Octobre 2017

Troisième mois d’écriture. J’ai avancé cahin-caha dans le tricotage de mon intrigue, mais j’ai surtout passé beaucoup de temps à surfer sur la Toile pour faire ma recherche. En tant qu’ex-journaliste, j’ai l’habitude de la recherche. J’adore fouiller, explorer, découvrir, comparer. Pour ce roman, le gros de ma cueillette d’informations se fait sur le Web. Je passe des heures à naviguer d’un site à l’autre, à me transformer en éponge pour mieux imbiber diverses infos sur les ricochets, l’ocytocine, les colibris et les kayaktivistes. Tout ça va servir à engraisser mon intrigue, à la rendre aussi colorée que palpitante.

Évidemment, je lis tout ce que je trouve sur les bélugas. Je mène aussi quelques entrevues qui s’avèrent précieuses. Robert Michaud, directeur du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), me donne un conseil archi utile : éviter « l'anthropomorphisme gnangnan » pour parler des bélugas. Pour mes questions sur Cacouna et la pouponnière des bélugas, j’ai le bonheur de tomber sur Yvan Roy, un photographe-journaliste qui offre des réponses minutieuses et nuancées. Grâce à lui, j’engrange une foule de petits détails précieux car comme disait ce cher Da Vinci, « les détails font la perfection ».



Contrairement à la création, la recherche ne suscite aucun tiraillement douloureux. Juste le pur plaisir d’apprendre. Je m’en sers donc allègrement comme excuse pour procrastiner et repousser à demain (ou après-après-demain…) le moment d’écrire.

Oui, oui, la recherche est amusante et stimulante, mais un danger guette l’écrivain zélé : en faire trop. Trop de recherche, c’est comme pas assez. Au moment d’écrire le récit, il faudra sélectionner, synthétiser ou élaguer toute l’information recueillie. Dans mon cas, j’ai accumulé tellement d’infos que je pourrais presque écrire une encyclopédie sur les bélugas. Sauf que Bayard ne m’a pas demandé un documentaire mais un roman pour la collection Zèbre. Roman = fiction. Alors Andrée, cesse de vagabonder sur le Web et passe aux choses sérieuses. Attache-toi à ton siège et commence vraiment à l’écrire ton roman.

Leçon d’écriture 2 : Si tu veux fertiliser ton histoire avec de l’information factuelle, amuse-toi (et enrichis-toi) à faire de la recherche avant de commencer à écrire. Cette recherche pourrait même faire jaillir de nouvelles idées qui alimenteront ton intrigue. L’important, c’est de ne pas prendre la recherche comme une béquille pour éviter d’écrire. Tu éviteras aussi d’utiliser l’information glanée pour du remplissage dans ton récit.


mercredi 11 septembre 2019

Leçon d’écriture 1 - Une idée n’est pas une intrigue




10 leçons d’écriture  (une par jour)

ou 

La folle histoire de l’enfantement d’un roman 


Leçon d’écriture 1 - Une idée n’est pas une intrigue

Juin 2017
Depuis plusieurs années, des classes m’écrivent pour me demander une suite à
La plus grosse poutine du monde. Hein? Quoi? Mais, mais, mais…jamais je n’ai eu l’intention d’écrire une suite! Oui d’accord, mon roman se termine sur une fin ouverte.  Parce que je voulais laisser au lecteur le plaisir de s’imaginer les retrouvailles entre Thomas et sa mère... Mais bon, j’ai vite constaté que la plupart des jeunes (et même les moins jeunes!) n’aiment pas les fins ouvertes. Ils veulent qu’on leur mette les points sur les i et les barres sur les t. Dans le cas de mon roman, les élèves voulaient savoir s’il y aurait des éclairs ou des câlins lorsque Thomas allait revoir sa mère après 10 ans d’absence…

Je déteste relire mes livres. J’y trouve toujours des tonnes de défauts ce qui me donne une folle envie de les réécrire. Toutefois, avant de commencer à écrire la suite de La plus grosse poutine du monde, je me suis pincé le nez et me suis forcée à relire le roman pour me remettre dans la peau des personnages.

Cinq ans après la parution du livre, me voilà enfin prête à replonger dans l’univers de Thomas le taciturne, Samuel le farceur et Élie au-grand-cœur. Je dis prête mais en fait, je ne le suis pas une miette. La seule chose que je sais, c’est que ce roman parlera de bélugas. La lente disparition de cesbaleines blanches dans le Saint-Laurent me fascine depuis longtemps. Si les bélugas forment l’embryon d’une idée, c’est loin d’être une intrigue, encore moins un récit.

Tu veux une intrigue solide? Il te faut un bon conflit. Pour le moment, je n’ai qu’un squelette de conflit, qui tourne autour d’une chicane entre Thomas et son copain Samuel. Mais ça, c’est du niveau de la sous-intrigue. Même chose pour l’histoire d’amour entre Élie et Thomas… Le principal conflit de ce récit devrait être la quête de Thomas pour retrouver sa mère. Mais où? Quand? Comment? Quel sera l’incontournable élément déclencheur? Je ne peux plus parler de poutine ou me servir une deuxième fois du record Guinness. Et les bélugas dans tout ça? Comment vais-je arrimer cet enjeu environnemental au quotidien de mes personnages?

Tous ces points d’interrogation tourbillonnent dans ma tête. Je jette des idées sur papier, mais tout me semble flou. Terne. J’avance à tâtons ou je tourne en rond. Certains auteurs sautent sans filet et entament leur roman en se disant qu’ils iront là où les personnages les mènent. Moi je suis plus du genre mémère que kamikaze. Je ne saute pas sans parachute. Non, je ne commencerai pas à écrire ce roman sans d’abord savoir comment l’histoire se termine.

L’échafaudage de mon intrigue progresse à pas de tortue. Je passe un temps fou à construire-déconstruire les blocs de mon récit, à chercher l’agencement le plus puissant. Pour bâtir une histoire captivante, il ne suffit pas d’enfiler les actions comme les perles d’un collier. Je dois organiser mes scènes pour créer une tension dramatique et générer cet ingrédient indispensable au plaisir de lecture : le suspense.

Leçon d’écriture 1 : Tu as trouvé une idée originale et accrocheuse. Bravo pour ce bon début. Mais souviens-toi, une idée n’est pas une intrigue.

vendredi 6 septembre 2019

Qui va bercer Zoé? L'album est finaliste à deux prix littéraires

C'est un doublé pour Qui va bercer Zoé? 
Mon album est finaliste au Prix TD de littérature jeunesse et AUSSI au Prix Harry Black


Mille mercis à Mathieu Lampron d'avoir illustré avec autant de délicatesse la lente transformation d'un pépé éploré qui découvre que les câlins font du bien.
Pour voir les noms des finalistes, cliquer sur ce lien qui vous mènera au site du Centre du livre jeunesse canadien. 

mercredi 4 septembre 2019

J'avais tout prévu sauf les bélugas


Les bélugas, les chicanes de gars, la puissance des câlins et les pitreries de babouins... Je parle de tout ça (et de bien d’autres faits fascinants) dans mon nouveau roman J’avais tout prévu sauf les bélugas

J’ai tricoté un récit bourré de rebondissements, avec du drame, quelques larmes et de beaux morceaux d’humour.


Ce roman est la suite (très demandée) de mon roman La plus grosse poutine du monde.  Attention, je dis « suite » parce qu’on y retrouve les mêmes personnages. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir lu le premier récit pour savourer celui-ci. Publié chez Bayard, le roman sort aujourd'hui en librairie.

lundi 1 juillet 2019

Un mois sans plastique, c'est faisable, souhaitable...

Sculpture de plastique réalisée par Greenpeace aux Philippines
Chaque année, l’humanité produit plus de 300 millions de tonnes de plastique. Moins de 10% de tout ce plastique est recyclé. Le reste de cette masse non biodégradable prend la route du dépotoir ou va polluer les rivières et océans. Selon les chercheurs, en 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. 

C’est aujourd’hui que commence le Défi Juillet sans plastique. Démarrée il y a 8 ans, cette initiative est suivie par 120 millions de personnes dans 177 pays.




Juillet sans plastique, ça veut dire ne pas consommer de plastique à usage unique pendant un mois. Oui, oui, c’est possible.

Pour s’inscrire, c’est très simple, il suffit de cliquer sur le site web de Plastic Free July.Y’a aussi sur ce site tout plein de trucs et conseils pratiques pour changer nos habitudes de consommation du plastique.

mercredi 26 juin 2019

Quand les petits de maternelle se mobilisent et manifestent... y'a de l'espoir!


La planète brûle, mais gardons espoir, les petits de maternelle se mobilisent! Récemment, les élèves de maternelle de la classe de Mme Céline, à l’école Fernand-Séguin de Montréal ont lu Manchots au chaud, publié aux éditions de l'Isatis.


Sensibilisés à la pollution dans l’océan, les élèves ont créé des manchots avec de la laine récupérée et des berlingots de lait tirés du recyclage. Chacun y allait de son imagination, sans modèle. 


Au même moment, les élèves ont appris que des grands du secondaire organisaient une manifestation pour l’environnement. Ces enfants, âgés de 5 ou 6 ans, ont donc créé des pancartes avec divers slogans :
Arrêtez la pollution!
Arrêtez de couper des arbres!
Arrêtez de jeter des déchets dans l’eau!



Brandissant leurs pancartes, les 14 petits ont fait le tour de chaque classe de l’école. Ces élèves de maternelle ont ensuite marché jusqu’à l’écocentre de leur quartier, toujours en exhibant leurs pancartes. Certains automobilistes ont klaxonné leur approbation et quelques passants ont pris le temps de féliciter les enfants.


À l’écocentre, les élèves ont reçu des bravos pour leur engagement, en plus de deux bacs de compost pour leur classe. 

Dans les mots de l’enseignante, Mme Céline : « Par cette activité, nous avons travaillé toutes les compétences de la maternelle : mener à terme un projet, trier, classer, écrire et diffuser des messages significatifs en écriture spontanée. Les enfants se sont entraidés, ont interagi de façon harmonieuse avec les autres et ont affirmé leur personnalité. Ils ont écrit, découpé, marché et joué. Ils étaient fiers d’eux. »