vendredi 6 février 2009

Si un cheval sourit, c'est mauvais signe



Certains auteurs sont des géants méconnus. Chris Donner est un de ceux là. Enfin, il est connu. En France surtout. Peu au Québec, il me semble.

Je viens de relire, pour la enième fois, son roman Le Cheval qui sourit. Publié en 1993, ce petit livre n’a pas pris une ride.

L’histoire se passe dans un petit village de France, où tout le monde est déprimé, à cause du chômage et de la pauvreté. L’enseignant de l’école primaire décide de lancer un projet fou pour donner de l’élan et des sourires à ses élèves. Les enfants grattent tous les fonds de tiroir et réussissent à trouver assez d’argent pour acheter un vieux cheval nommé Bir-Hakeim. Ce cheval a ceci de très particulier : il sourit. Ça plait beaucoup aux enfants. Mais les pauvres ne savent pas que quand un cheval sourit, c’est qu’il est à l’agonie! Hé oui, le propriétaire du haras leur a vendu un cheval gravement malade.

Le prof fait venir le vétérinaire, qui constate aussitôt que Bir-Hakeim est mourant. Devant les émotions des enfants, qui le transpercent comme « une corne de licorne », le vétérinaire (aussi généreux que le prof…) décide de tenter le tout pour le tout. Il ouvre le ventre de Bir-Hakeim, sort tous les intestins, les rapièce soigneusement et recoud le cheval. C’est à la fois sanglant, macabre et bouleversant. Même si le livre est destiné aux jeunes, Chris Donner n’a pas peur de dire le sang et l’odeur de la mort. C’est dur et beau à la fois. Heureusement, la fin de ce récit sans concession baigne de lumière et de joie. J’en chavire encore.

Le cheval qui sourit. Chris Donner. École des loisirs.

jeudi 5 février 2009

Donner des ailes aux enfants

Les oiseaux ont des ailes, les enfants ont des livres" dit Alain Serres, auteur jeunesse français.

Voilà pourquoi je veux écrire pour les enfants. Pour le plaisir de les voir s’envoler.

mercredi 4 février 2009

Belle leçon d’humilité

Le président Obama a avoué en entrevue hier, sur toutes les grandes chaînes de télévision américaines, qu’il s’était trompé (pour la nomination d'un sénateur à un poste important alors que ce dernier avait des problèmes avec le fisc).

"I think I screwed up," Obama said in a wide-ranging interview with CNN's Anderson Cooper.And I take responsibility for it and we're going to make sure we fix it so it doesn't happen again."

Le président des États-Unis qui avoue s’être trompé.
On n’aura jamais vu ça sous le règne de Bush.
On ne verra jamais ça sous le règne de Harper.
Le président des États-Unis qui avoue son erreur.
Quelle séduisante candeur!
Quelle belle leçon d’humilité!
Pour tous.

lundi 2 février 2009

Écrire pour changer le monde

Dans son roman Continental Drift (1985), l'écrivain américain Russell Banks écrit: "Go my book and help destroy the world as it is."
Quel fabuleux credo pour un auteur.

dimanche 1 février 2009

Ces jeunes qui méprisent la lecture...

La semaine dernière, j’ai fais trois jours d’animation sur le métier d’auteure dans une école des Laurentides. Un élève de quatrième année, un petit bout de garçon tout maigrichon, m’a raconté l’histoire suivante: un « grand » lui a donné des pichenottes parce qu’il lisait son roman dans l’autobus scolaire. Ce même « grand » l’a traité de « fif ».
Révoltant ? Absolument.
Décourageant. Tout autant.
Combien de jeunes pensent que la lecture, c’est pour les « fif » ?
Combien de jeunes utilisent encore ce mot « fif », si dégradant ?
Combien de « grands » terrorisent les petits dans les autobus scolaires ?