vendredi 27 novembre 2009
Un encan qui régale les regards
Page couverture du programme de l’encan, signée par l’incontournable Philippe Béha.
Il n’y a pas d’amour fou entre les banques et moi, mais je dois toutefois avouer qu’il y en a une qui suscite mon admiration. Et je nomme le Groupe Financier Banque Toronto Dominion, qui contribue beaucoup-énormément-généreusement à un domaine qui me tient à cœur : la littérature jeunesse. Ce groupe donne plus de 10$ millions par année pour promouvoir la lecture chez les jeunes.
D’abord, il y a la Semaine canadienne du livre jeunesse, commanditée par le Groupe Financier Banque TD, qui permet à 35 000 enfants de célébrer chaque novembre le livre, grâce à des tonnes d’activités toutes aussi irrésistibles que variées. Grâce à cette initiative, j’ai eu le plaisir d’aller faire un tour à Winnipeg et de découvrir ce qu’était un œil de bouc.
Autre grande fête de lecture, qui a lieu durant l’été : le Club de lecture d’été TD, mis en place dans 2000 bibliothèques à travers le Canada. À en juger par les statistiques de l’an dernier, ce Club de lecture donne des résultats pas piqués des vers : plus de 250 000 enfants inscrits officiellement au programme et plus d’un demi million participnt aux diverses activités organisées dans les bibliothèques. Et les sous pour organiser tout ça viennent… devinez de qui?
S’il y une récompense à laquelle moult auteurs et illustrateurs rêvent à toutes les nuits, c’est bien le fameux Prix de littérature canadienne pour l’enfance et la jeunesse, assorti d’une bourse de 25 000$. Ça aussi c’est le Groupe Financier Banque TD.
Et c’est pas tout! Le Groupe Financier Banque TD fait aussi imprimer chaque année 500 000 copies d’un album offert en cadeau à tous les enfants de première année au Canada. C’est un demi-million de livres ça m’sieurs/dames!!!
Cette semaine, j’ai été une observatrice (et non pas une participante, mon portefeuille ne me le permettant pas…) enthousiaste d’un autre événement très chic et très réussi, commandité celui-là aussi par le Groupe Financier Banque TD.
Dans le cadre enchanteur du grand Hall du Musée des Beaux Arts du Canada, on servait mardi soir de minuscules pâtés chinois dans des verres à martini. On servait aussi du vin blanc et du vin rouge à volonté à des dames en décolletés plongeants et à des messieurs aux cheveux gominés.
Tout ce beau monde était venu admirer les illustrations gracieusement offertes par une cinquantaine d’illustrateurs canadiens, pour un encan d’œuvres d’art au profit du Centre canadien du livre jeunesse. Il y en avait pour tous les goûts et tous les genres : pastel, huile, acrylique, aquarelle, pâte à modeler, etc.
Si j’avais plus de blé, j’en aurais acheté au moins la moitié. Et les gens ont été généreux. Les enchères montaient vite et haut pour grand nombre d’illustrations. Le prix le plus élevé payé pour une illustration était de 3 500$, celle-ci haut, de Wallace Edwards pour son album publié chez Kids Can Press. Moi je suis repartie les mains vides mais l’imaginaire repu.
Pour vous régaler les yeux, pour vous envoler dans d’étranges et fabuleuses contrées, pour voir la diversité fabuleuse de talents chez les illustrateurs de chez nous, d’un océan à l’autre, jetez un coup d’œil ici.
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Littérature jeunesse à l'honneur
mardi 24 novembre 2009
L’art perdu de la patience
S’il y a une qualité que j’admire en grand, c’est la patience. Peut-être parce que je l’ai en si petite quantité. Je m’exaspère vite. Dans une autre vie, j’ai dû avoir un lien de parenté avec Antigone, celle qui voulait tout, tout de suite.
Avec une fabuleuse économie de mots, ce petit film de Constantin Pilavios illustre en images cette indéniable maxime de Musset: «L’homme sans patience, c’est comme une lampe sans huile.»
Ici, le personnage si patient du père me fait chavirer.
J’aime son émerveillement sans cesse renouvelé devant le pépiement du moineau.
J’aime comment il veut à chaque fois pouvoir nommer cette musique.
J’aime sa patience devant l’impatience de son fils.
J’aime la façon dont il le fait taire, d’un geste apaisant de la main.
J’aime sa placidité inébranlable en face la colère de l’autre.
J’aime qu’il ressorte son journal intime comme on brandit un trophée.
J’aime le voir offrir à son garçon cette belle leçon sur l’art perdu de la patience.
Avec une fabuleuse économie de mots, ce petit film de Constantin Pilavios illustre en images cette indéniable maxime de Musset: «L’homme sans patience, c’est comme une lampe sans huile.»
Ici, le personnage si patient du père me fait chavirer.
J’aime son émerveillement sans cesse renouvelé devant le pépiement du moineau.
J’aime comment il veut à chaque fois pouvoir nommer cette musique.
J’aime sa patience devant l’impatience de son fils.
J’aime la façon dont il le fait taire, d’un geste apaisant de la main.
J’aime sa placidité inébranlable en face la colère de l’autre.
J’aime qu’il ressorte son journal intime comme on brandit un trophée.
J’aime le voir offrir à son garçon cette belle leçon sur l’art perdu de la patience.
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Une image vaut mille mots
lundi 23 novembre 2009
Hourra pour les agapes d’auteures
Le Salon du livre de Montréal me sape mon énergie. Il y a la chaleur, l’air vicié qui assèche la bouche aussi sûrement que l’harmattan. Il y a la foule trop dense qui me donne une sensation d’étouffement. Il y a ces milliers de lecteurs indécis qui cherchent la perle rare mais ne la trouvent pas à ton stand. Et surtout, surtout, il y a cet accablant amoncellement de livres. Ces centaines de milliers de bouquins qui s’étalent à perte de vue et qui ont sur mon désir d’écrire l’effet d’un rouleau compresseur sur une framboise…
Heureusement qu’il y a les auteurs. Et cette année, on s’est retrouvées entre écrivaines, le temps d’une soirée bien arrosée, bourrée de camaraderie et de folichonneries.
Nous étions onze. Pas un mâle autour de la table. Ce qui a d’ailleurs fait l’objet de moult blagues sur l’Homme manquant. Le seul mec qui avait eu le courage d’annoncer sa présence a fini par se dégonfler (je l’entends déjà protester, ce cher Pirate) et nous poser un lapin.
Nous étions onze, de différents âges, de diverses provenances, de tous styles vestimentaires et littéraires.
Il y avait celle qui a tout organisé.
Celle qui a dessiné sur la nappe de papier.
Celle qui ne parlait pas beaucoup mais laissait tomber des perles de sagesse.
Celle qui a un humour inimitable.
Celle qui ressemble aux belles dans les tableaux de Modigliani.
Celle qui avait la réplique rapide et l’ironie sûre au jeu du cadavre exquis.
Celle qui aime les hommes aux beaux yeux fatigués.
Celle qui a imaginé le craquant Zargouille.
Celle qui dessine très joliment les hiboux.
Celle qui ne maîtrise pas son passé simple...
Celle qui a traversé l'Atlantique pour venir frayer au Salon.
Nous avons bouffé trop de frites froides.
Nous avons amplement rigolé.
Nous avons coquinement potiné.
Nous avons badiné avec le serveur, un beau Franco-Ontarien d’Alexandria.
Nous avons joué au cadavre exquis.
Nous avons comparé nos blessures d’égo récoltées dans les tranchées des animations scolaires.
Nous avons échangé nos livres.
Nous avons fait le plein de rire pour des semaines à venir.
Nous nous sommes nourries de cette gaieté et cette complicité qui circulaient autour de notre table.
Toute l’énergie que le Salon m’avait siphonnée, ces agapes d’auteures me l’ont redonnée.
Merci chères collègues.
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