mercredi 20 mai 2015

Ne pas avoir peur de dire bravo et merci...




Quand je l’ai vu, dans la salle d’attente de l’aéroport, j’ai fait l’équivalent d’un sursaut mental: oh mon Dieu, c’est Roméo Dallaire!

Roméo Dallaire!
Roméo Dallaire, que je considère comme un héros. À l’instar de milliers de Canadiens d’ailleurs, car le général est 16e sur la liste de CBC The Greatest Canadian.

Je l’ai observé du coin de l’œil, mine de rien, avec toute la fascination et la curiosité que l’on a pour les personnages publics.

Je voulais l’aborder pour lui dire bravo et merci.
Bravo et merci M. Dallaire pour votre courage.

Bravo et merci d’avoir tenté d’arrêter le génocide rwandais en 1994.
Bravo et merci d’avoir posé sur cette tragédie la plus difficile des questions (que bien des gens ne veulent pas entendre) : « Certains humains sont-ils plus humains que d’autres? »
Bravo et merci d’avoir parlé ouvertement de votre dépression et des problèmes psychologiques des vétérans.

Bravo et merci pour votre engagement envers les enfants soldats. Votre livre  Ils se battent comme des soldats, ils meurent comme des enfants figure maintenant sur ma liste de lecture.

Il y a tant d’autres bravos et mercis que j’aurais voulais dire à Roméo Dallaire.
Mais j’ai hésité.
Peur de le déranger.
Peur de ne pas savoir trouver les mots justes.
Peur de lui rappeler de mauvais souvenirs.
Peur d’avoir l’air « groupie »…

J’ai tellement tergiversé que son téléphone cellulaire a sonné et qu’on a annoncé l’embarquement pour mon vol.

Je voulais lui dire mon admiration profonde pour son courage, mais...
J’ai manqué de courage.
Hé bien, il n’est jamais trop tard pour faire amende honorable.
Alors, bravo et merci M. Dallaire.