jeudi 28 juin 2012
lundi 25 juin 2012
La vendeuse qui ne voulait pas vendre
Moi dans une boutique d’aliments naturels :
-
Bonjour Madame, je cherche une
cure de désintoxication.
La vendeuse, qui arbore un teint de pêche
et le gabarit d’un manche à balai, me toise. Sourcils en accent circonflexe
(réprobation certaine), son regard me balaye des pieds à la tête, s’attarde au
niveau de mon arrière-train, de mon ventre… J’essaie de ne pas gigoter sous son œil désapprobateur.
-
Une cure pour quoi?
-
Ben, euh… vous savez, une cure.
Pour me nettoyer euh….le système?
-
Vous nettoyez le système de
quoi?
-
Ben, euh… le sucre, le chocolat,
les cochonneries, que je réponds, avec un sourire que je voudrais complice. Vous
savez, nous les femmes, on a une relation d’amour/haine avec le chocolat...
La vendeuse ne sourit
pas. Elle secoue la tête. A-t-elle vraiment l’air dégoûté ou est-ce que je dramatise?
-
Je sais, je sais, il faut que
je coupe le chocolat, que je confesse, dans un chuchotement de honte.
Mon humble confidence ne fait rien pour l’amadouer.
Du doigt, elle me désigne une étagère remplie de boites de diverses cures.
-
Euh… oui. Mais il y a plusieurs sortes de cures.
Pouvez-vous me les décrire? Me
faire une recommandation?
De nouveau, la
vendeuse lève son sourcil en accent circonflexe. Sa réplique tombe
comme une solide semonce, aussi tranchante
qu’un couteau de boucher:
-
Je n'ai jamais essayé ces cures. Je n'en ai pas besoin, je mange
santé, MOI, madame...
Je suis repartie les mains vides.
Si on donnait un bonus aux vendeuses qui
savent humilier la clientèle, celle-ci aurait assurément une promotion.
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