jeudi 11 novembre 2010

Sentinelles de la mort


C’est que voyez-vous, la « bouteille » jaune avait l’air d’un jouet et brillait comme de l’or au soleil. Et quand on est un petit Ahmad curieux, champion de l’équipe de foot du village, on ramasse la «bouteille» jaune. Et quand la «bouteille» explose, arrachant le pied et la jambe du garçon, on comprend que le petit Ahmad ne jouera plus jamais au soccer.

Dans une histoire d’une simplicité admirable et d’une grande puissance, Angèle Delaunois raconte les ravages causées par ces «sentinelles de la mort»: les bombes à sous-munitions.
Largué par un avion ou tiré par l’artillerie, la bombe à sous-munitions (cluster bomb) est une sorte de conteneur qui s’ouvre et disperse des sous-munitions (de petites bombes). Le drame, c’est que de 5 à 30% des sous-munitions n’explosent pas à l’impact.
Imaginez la suite.
Imaginez les milliers de petits Ahmad jetés dans la ronde infernale de l’amputation/réhabilitation.

Par un mélange saisissant de photos, de dessins, d’aquarelles et de collages, l’illustratrice de La petite bouteille jaune, Christine Delezenne, réussit à suggérer l’horreur sans toutefois être trop explicite.

Angèle Delaunois étant une écrivaine formidablement engagée, une partie des droits d’auteur sera versée à Handicap International, qui lutte pour la suppression des bombes à sous-munitions, travaille au déminage dans les pays touchés et apporte du soutien aux milliers de civils touchés.

Je parlerai samedi matin de cet album publié aux éditions de l'Isatis, à l’émission les Divines Tentations de Radio-Canada.

Y’a pas que le Jour du Souvenir pour se rappeler que la guerre, c’est une sale affaire. On peut protester contre les « sentinelles de la mort », en cliquant/signant ici.

mardi 9 novembre 2010

Pour aller plus loin, il faut y mettre les moyens $$$$


Son message était plaintif et poli, insistant un peu, mais pas trop. Elle était bien consciente, l’enseignante, de ce qu’elle me demandait… Et je l’ai trouvé courageuse de le demander.

De plus, c’était la deuxième année de suite que cette enseignante de la région de Montréal m’envoyait le même courriel. La deuxième année de suite qu’elle lisait la description de mon atelier dans le programme du Congrès annuel de l’Association québécoise des enseignants du primaire (AQEP), qu’elle voulait y aller et qu’on lui disait non. Pas d’argent.

Voici ce que cette enseignante m’a écrit: « Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, mais je vous ai déjà écrit concernant votre atelier « Jeux et activités pour donner la piqûre de la lecture à vos élèves.» J'ose encore une fois vous refaire la même demande. En fait, j'aurais aimé assisté au congrès de l'AQEP, mais mon école ne veut pas payer une partie des frais et je ne peux pas absorber tout. J'ai aussi demandé à ce que vous veniez dans mon école, mais on me dit que cela n'est pas le besoin de tous les enseignants... Bref, je sais que vous êtes débordée, mais je me suis dit que si je ne tentais pas à nouveau, je ne le saurais pas. Je pourrais vous téléphoner et on pourrait parler quelques minutes au sujet d'une ou de deux activités amusantes pour animer un livre. Mais si cela n'est toujours pas possible pour vous, je comprendrais. »
Et l’enseignante de conclure, très humblement : « Je ne veux pas être « tannante» et vous déranger encore, mais simplement savoir si vous êtes plus disponible. »

Quoi dire? Quoi répondre? J’ai beaucoup d’admiration pour l’engagement de cette enseignante, pour son désir de se perfectionner, mais je ne peux quand même pas lui présenter des extraits de mon atelier au téléphone. Je lui ai donc platement suggéré d’aller dans la section « Vive les profs » de mon blogue, où elle trouverait des idées d’animation de lecture. Je sais, je sais, c’est un pis-aller. Mais bon.

La semaine dernière, après avoir donné mon atelier au congrès de l’AQEP, j’ai parlé du courriel de cette enseignante à une conseillère pédagogique. Devant mon indignation à l’effet qu’on ne facilite pas toujours le perfectionnement professionnel pour les enseignants qui en expriment le désir, la conseillère pédagogique m’a répondu sur un ton aussi diplomate que laconique : « C’est une question de priorités vous savez… »

Ironiquement, le thème du congrès de cette année était « Vivre ma profession, pour aller plus loin ». Si on ne donne pas aux enseignants les moyens pour aller plus loin, si on n’investit pas dans leur ressourcement, ils sont condamnés à faire du sur-place… Et après, on ira se plaindre du taux de décrochage chez les jeunes…

dimanche 7 novembre 2010

Une fille de 12 ans n’est pas une femme…



Quelle inventivité dans ce dessin animé!
Suffit de quelques coups de crayon, d’un trait qui s’étire ou qui rapetisse pour que l’on passe de l’espoir au désespoir.
J’aime la façon dont le mot éducation éloigne la fillette des griffes noires du proxénète…
Dire qu’il suffit de quelques années de plus (qu’on la marie à 18 ans plutôt qu’à 12 ans…) pour faire une énorme différence...

Pour un portrait encore plus global et voir d'autres fabuleuses vidéos, cliquez ici.