Ces jours-ci, bien des écrivains ronchonnent (à
commencer par moi…) Au récent Salon du
livre de Montréal, j’ai entendu les doléances habituelles. Inutile de les répéter, tout le monde les
connait. Trop de ceci, pas assez de cela…
Au-dessus du concert de récriminations (auquel je contribue) j’ai entendu une voix
positive. Joyeuse. Une autre tonalité
dans le concert des jérémiades.
Une voix qui m’a ramené sur le sentier de la gratitude.
C’est la voix de l'écrivain François Gravel.
Une voix qui m’a ramené sur le sentier de la gratitude.
C’est la voix de l'écrivain François Gravel.
Laissez-moi vous expliquer la théorie de François, pour
qui le monde du livre ressemble à une pyramide.
À la base de cette pyramide, vous trouvez tous ceux qui rêvent d'écrire. Qui disent vouloir écrire. Qui écriront un jour, quand ils auront plus de temps, que le petit dernier entrera en maternelle, qu’ils auront rénové leur maison ou quand ils prendront leur retraite… Ils sont légion ces rêveurs.
À la base de cette pyramide, vous trouvez tous ceux qui rêvent d'écrire. Qui disent vouloir écrire. Qui écriront un jour, quand ils auront plus de temps, que le petit dernier entrera en maternelle, qu’ils auront rénové leur maison ou quand ils prendront leur retraite… Ils sont légion ces rêveurs.
Maintenant, montez un peu dans la pyramide et vous
trouvez ceux qui commencent à écrire. Mais
qui ne finissent jamais. Ceux qui entament moult manuscrits puis les
abandonnent en cours de route, laissant leurs histoires à demi-achevées
s’empoussiérer dans leurs tiroirs ou qui prendre de la place sur leur disque
dur…
Continuez à grimper dans la pyramide, qui se fait
de plus en plus étroite. À cette hauteur, vous trouvez ceux qui réussissent à
terminer un manuscrit, mais ne réussissent jamais à le publier.
Ces milliers et milliers « d’écrivains en devenir » qui ont eu
la discipline et la détermination d’aller jusqu’au bout, mais qui se butent aux
refus des maisons d’édition. Pour ceux-là, j’ai une profonde empathie.
Vous êtes presque arrivés au sommet de la
pyramide, là où se trouvent 95 % des
écrivains. Ceux qui ont publié. Parfois
beaucoup, parfois peu. Ceux qui ont publié et ont des lecteurs. Parfois
beaucoup, parfois peu. Ceux qui gagnent
quelques prix, ont parfois un best-seller, sont connus de certains libraires et
ont le plaisir (le soulagement) de voir des lecteurs (parfois beaucoup, parfois
peu) se présenter à leur table dans les salons du livre…
Au sommet de la pyramide, à l’apex tant convoité, se trouvent les auteurs vedettes. Ceux qui
vivent de leur plume. Ceux qui ont des admirateurs. Ceux qui ont des files d’attentes de lecteurs
devant leur table dans les salons du livre.
La pointe de la pyramide est pointue… il y a peu de place dans ces
hauteurs. Les écrivains vedettes sont
donc peu nombreux.
J’ai médité sur cette pyramide imaginée par
François. J’ai ressassé et ruminé l’image.
Puis je me suis dit : arrête de
ronchonner ma vieille, t’es pas au sommet de la pyramide, mais t’es pas à la
base non plus. Et comme dit si bien l'auteur des Klonk, mieux vaut essayer (avec l'accent sur le verbe essayer) de ne pas se comparer...
Et puis, il fait meilleur d'arpenter les sentiers
de la gratitude que de traîner dans les allées des lamentations.
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