jeudi 3 décembre 2009

Le syndrome de la page blanche? Foutaise dit-il...



Le syndrome de la page blanche? Foutaise prétend Philip Pullman, qui déclare: «Je n’y crois pas. Les plombiers n’ont pas le syndrome du plombier et les médecins n’ont pas le syndrome du médecin. Pourquoi les écrivains devraient-ils être la seule profession où l’on se donne un mot spécial pour définir la difficulté de travailler et qu'en plus, ils s’attendent à recevoir de la sympathie pour cela?"

Et vlan! Je viens de perdre mon échappatoire pour procrastiner…

mardi 1 décembre 2009

Une histoire de main tendue

Deux fois la même semaine, ce n’est plus un hasard. C’est peut-être un signe. Je le prends comme une exhortation du destin et je vous raconte.

D’abord, il y eu Paul Piché, qui en entrevue au Devoir, déclarait: «Et moi, ça m'émeut, la solidarité! Au boutte! Ça m'émeut au cinéma, dans la musique, dans la vie. Moi, ce qui m'intéresse depuis le début dans la chanson, c'est le geste, de l'individu au collectif. La main tendue.»

Et puis, deux jours plus tard, voilà que je tombe sur une histoire de solidarité. Une histoire qui parle justement de main tendue.

Ça se passe durant les Jeux paralympiques, lors d’une course de 100 mètres. Au signal de départ, les neuf athlètes handicapés se mettent à courir. Un des participants trébuche, s’étale et se met à pleurer. Les autres coureurs s’arrêtent et le consolent. Ils marchent jusqu’à la ligne d’arrivée, ensemble. La foule les applaudit pendant de longues minutes.

J’ai déjà parlé ici de mon admiration sans borne pour ceux qui ont cette élégance de l’âme, cette magnanimité rare de faire passer les autres avant eux-mêmes. Et ce que le petit film ci-dessous nous montre en prime, c’est que la solidarité génère aussi de la joie pure.

dimanche 29 novembre 2009

Pas de calembredaines ni de fariboles ici



Samedi matin, je me sentais un peu comme le Père Noël aux Divines Tentations. J’avais une hotte bourrée de livres pour les jeunes : albums, documentaires, romans, bandes dessinées, romans graphiques… Toutes ces couvertures luisantes et colorées qui vous sautent aux yeux, ces intrigues qui vous harponnent… Vous pouvez écouter ici ça vous chante, mais je reprends ci-dessous quelques bribes aguichantes.

Une grande joie. Texte de Kate DiCamillo. Illustrations de Bagram Ibatoulline. Éditions Scholastic. Texte français d'Hélène Pilotto Couverture rigide 4 à 8 ans 32 pages.

Cette auteure américaine archi-connue a gagné un tas de prix, dont le prestigieux Newberry. On a fait des films avec ses livres : La quête de Despereaux et Winn-Dixie.

Dans cet album tout simple sur l’empathie, elle montre avec peu de mots et grande éloquence comment les enfants ont parfois davantage de compassion que les adultes.Kate DiCamillo donne aussi une formidable leçon d’écriture, en montrant comment simplicité = beauté.



Le monde en chiffres. Élisabeth Combres. Gallimard Jeunesse.

Dans ce documentaire qui a la forme d’un globe terrestre, l’auteure associe un mot, un chiffre et une image pour mieux comprendre notre planète. Elle y aborde l’école, les jeux vidéo, la guerre, le climat, les sports, etc. Comme statistiques, ça ressemble à ceci:
- 3,2 planètes : C'est ce qu'il faudrait si toute l'humanité vivait comme les habitants des pays riches.
- 1 milliard : nombre de personnes connectées à Internet dans le monde, donc 1 humain sur 7.
- 8 femmes chefs de gouvernements sur 192



Pavel. Plus vivant que toutes les pornstars réunies. Texte de Matthieu Simard. La Courte Échelle.
Le premier titre de cette série de 13 livres été finaliste aux prix du GG, catégorie littérature jeunesse. Ce roman aussi punché qu’un martini triple sec, a pour cadre un collège privé et huppé. On y parle d’un ado de 16 ans qui est marginal, sans ami, en amour et intrigué par le nouvel étudiant, un mystérieux Russe nommé Pavel.
Les thèmes ne sont pas nouveaux mais l’écriture est fluide, efficace, souvent coup de poing, avec un narrateur qui manie l’humour noir sans arriver à cacher complètement sa bouleversante vulnérabilité. Pour avoir une idée du ton et de l’originalité du style, y’a qu’à lire les titres des épisodes: Les gens qui pognent, c' est des épais, L'amour m'écœure, J'ai frenché la bouche du diable.

Conçue comme un roman-feuilleton, la série a été publiée en format « comics » et illustrée par un bédéiste. Je n’ai lu que les trois premiers pour ma chronique mais je ne manquerai pas de lire les autres.



Un vaccin pour quoi faire? Texte de Angèle Delaunois. Illustré par François Thisdale. Éditions de l’Isatis. À partir de 4 ans

Voici un sujet d’actualité par les temps qui courent. Il est traité avec intelligence et humour dans ce documentaire à mi-chemin entre l’album et la bande dessinée. Comme dit si bien le professeur Ombilic « (…) en te protégeant par un vaccin, tu protèges également tous ceux qui t'entourent. Cela vaut la peine d'avoir peur durant quelques secondes. »



Zargouille fait le beau. Texte d’Agnès Grimaud et illustrations de Marion Arbona. Éditions Imagine.
Il est gros et pas beau mais tout à fait irrésistible. En plus, il s’appelle Zargouille. Avec un nom comme ça, comment lui résister? Et les deux mamans de Zargouille lui ont même conçu un blogue très chouette. À compter du 1er décembre, la très talentueuse Marion Arbona (qui me confiait au Salon du livre de Montréal qu’elle a illustré pas moins de sept albums cette année!), y offrira un dessin inédit par jour! Comme calendrier de l’Avent, c’est un peu plus original que les chocolats qui goûtent le carton…


Un cadavre au dessert. Robert Soulières. Soulières éditeur.

Après avoir ingurgité le dernier opus de l’inénarrable Robert Soulières, je n’aurai plus jamais peur d’oser planter dans mes écrits des mots que je ne connais pas. Dans cette simili enquête policière (totalement loufoque….) où l’on rigole tout son saoul, l’auteur glisse le mot calembredaine et déclare : «Je ne sais pas trop ce que ce mot veut dire, mais ça fait joli dans la phrase.» Sacré Soulières va, toujours à faire des fariboles…. Pour les esprits à la fois curieux et paresseux, je vous offre en prime un raccourci vers la réponse, ici et ici.