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Quand on est critique littéraire, lire un livre, c’est comme se lancer dans une glissade sans cesse interrompue. Dès qu’on prend de l’élan, dès qu’on se laisse emporter par l’histoire, il faut aussitôt s’arrêter pour noter une idée. Il faut sans cesse casser le flot de sa lecture pour écrire une impression ou une opinion.
Mais là, depuis quelques jours, je suis une chroniqueuse en vacances. Et oh, délectation, je glisse avec fluidité dans mes lectures sans AUCUNE interruption ou suspension pour cause de critique. J’ai l’impression de faire l’école buissonnière.
Oh, la délicieuse détente de lire sans tenir un crayon à la main, sans me sentir obligée de coller un
post-it par-ci ou par là, pour marquer les passages faibles ou probants. Pas besoin de me demander constamment: est-ce que c’est bon, un peu, beaucoup ou pas du tout? Est-ce que j’aime un peu, beaucoup, pas du tout? Et si j’aime, pourquoi? Et si je n’aime pas, pourquoi?
Pas besoin de me triturer les méninges sur comment je vais dire de façon diplomate et constructive que ce livre est faible. Pas besoin de chercher des façons originales de dire, de façon convaincue et convaincante, que ce livre est un incontournable. Pas besoin de chercher des images ferventes et ardentes pour donner aux auditeurs de
Radio-Canada le goût de courir acheter ce bouquin.
Mon Noël à moi est déjà commencé depuis quelques jours. Depuis que je peux lire en m’amusant, en m’égarant dans les mots, sans regarder en arrière ou en avant. Je suis complètement, entièrement, totalement immergée dans l’histoire. C’est l’évasion totale et je jubile.
En prévision de ce moment, j’avais accumulé une pile de livres. Et le plus excitant, c’est que je vais pouvoir lire deux nouveautés de mes auteures fétiches. Je suis déjà plongée dans le
roman de l’
une et je sais que je trouverai sous l’arbre de Noël le tout nouveau
bouquin de l’autre. J’en profiterai aussi pour lire ce
livre d’un ami. Et j’oserai même lire ce
titre, malgré la peur d’être déçue après entendu le concert unanime de louanges dithyrambiques.
Sur ce, je m’en vais me lancer dans une belle et longue glissade (ininterrompue) de lecture. Et en ce tourbillon du temps des Fêtes, je vous souhaite de belles et longues plages de temps pour lire.