jeudi 24 décembre 2009

Joyeux Noël!!!



À vous tous et toutes, un très Joyeux, radieux, harmonieux Noël!

Avec deux petits clins d’œil rétros, ci-dessus et ci-dessous (pour le clip, faut mettre le son...)

mercredi 23 décembre 2009

Glissade ininterrompue



Quand on est critique littéraire, lire un livre, c’est comme se lancer dans une glissade sans cesse interrompue. Dès qu’on prend de l’élan, dès qu’on se laisse emporter par l’histoire, il faut aussitôt s’arrêter pour noter une idée. Il faut sans cesse casser le flot de sa lecture pour écrire une impression ou une opinion.

Mais là, depuis quelques jours, je suis une chroniqueuse en vacances. Et oh, délectation, je glisse avec fluidité dans mes lectures sans AUCUNE interruption ou suspension pour cause de critique. J’ai l’impression de faire l’école buissonnière.

Oh, la délicieuse détente de lire sans tenir un crayon à la main, sans me sentir obligée de coller un post-it par-ci ou par là, pour marquer les passages faibles ou probants. Pas besoin de me demander constamment: est-ce que c’est bon, un peu, beaucoup ou pas du tout? Est-ce que j’aime un peu, beaucoup, pas du tout? Et si j’aime, pourquoi? Et si je n’aime pas, pourquoi?

Pas besoin de me triturer les méninges sur comment je vais dire de façon diplomate et constructive que ce livre est faible. Pas besoin de chercher des façons originales de dire, de façon convaincue et convaincante, que ce livre est un incontournable. Pas besoin de chercher des images ferventes et ardentes pour donner aux auditeurs de Radio-Canada le goût de courir acheter ce bouquin.

Mon Noël à moi est déjà commencé depuis quelques jours. Depuis que je peux lire en m’amusant, en m’égarant dans les mots, sans regarder en arrière ou en avant. Je suis complètement, entièrement, totalement immergée dans l’histoire. C’est l’évasion totale et je jubile.

En prévision de ce moment, j’avais accumulé une pile de livres. Et le plus excitant, c’est que je vais pouvoir lire deux nouveautés de mes auteures fétiches. Je suis déjà plongée dans le roman de l’une et je sais que je trouverai sous l’arbre de Noël le tout nouveau bouquin de l’autre. J’en profiterai aussi pour lire ce livre d’un ami. Et j’oserai même lire ce titre, malgré la peur d’être déçue après entendu le concert unanime de louanges dithyrambiques.

Sur ce, je m’en vais me lancer dans une belle et longue glissade (ininterrompue) de lecture. Et en ce tourbillon du temps des Fêtes, je vous souhaite de belles et longues plages de temps pour lire.

lundi 21 décembre 2009

La pandémie de l'indécence


Dessin: Ahmed Mesli.

C’est à reculons que je suis allée me faire vacciner contre la H1N1. J’y croyais à moitié. Je n’ai pas aimé le prêchi-prêcha, les exhortations répétées et enfoncées à coup de marteau médiatique. Je n’ai pas aimé qu’on culpabilise les gens… « C’est une responsabilité sociale… Se faire vacciner, c’est être une bonne citoyenne…»

Mais bon, parce que je crois en la responsabilité sociale, parce que je voulais protéger mes enfants de ce virus imprévisible, je suis allée prendre ma piqûre en amenant la famille au grand complet.

Trois semaines plus tard, je suis baba devant le silence subséquent. Cette fameuse et dangereuse pandémie semble s’être volatilisée comme neige au soleil.

Mon malaise a doublé après avoir lu les propos de ce médecin français, Marc Gentilini, spécialiste des maladies infectieuses et ancien président de la Croix-Rouge française. Voici ses principaux constats sur la H1N1:
- L'OMS a surestimé cette épidémie, qui n’a pas eu la gravité apocalyptique annoncée.
- Cette opération a été une arnaque économique, un achat incontrôlé de vaccins sous le prétexte du « principe de précaution ».
- Et le docteur Gentilini de déclarer: « Le poids qu'on attribue à la grippe H1N1 est indécent par rapport à l'ensemble de la situation sanitaire dans le monde. C'est une pandémie de l'indécence. Quand je regarde la situation de la planète, j'ai honte de voir tout ce qui a été entrepris pour éviter cette grippe dont on ne sait que peu de chose. »
- L’argent investi pour la grippe en France aurait suffit à boucler le budget de la FAO pour nourrir le un milliard d'affamés annuels.

Un. Milliard. De gens qui ont faim dans le monde.

dimanche 20 décembre 2009

Du rouge à lèvre en ski


Je suis allée ce samedi faire ma première randonnée de l’année en ski de fond, dans le parc de la Gatineau. Elle était beaucoup plus longue que prévue, mais il arrive parfois qu’on sous-estime la difficulté du parcours et qu’on surestime sa forme physique…

Donc, je suis au kilomètre 11 avec ma cadette. Il nous reste encore 4 kilomètres à parcourir avant d’arriver au stationnement, avant de pouvoir reposer nos jambes épuisées, nos bras douloureux et vérifier la grosseur de nos ampoules aux pieds. Ma fille de 12 ans est d’humeur massacrante à cause de cette randonnée de ski qui dure depuis deux heures et demi et qui lui a été imposée par ses parents cruels.

Nous croisons une skieuse, qui arrive en sens inverse. Elle est très élégante dans son manteau gris, ses pantalons noirs moulants et luisants, qui me rappellent une peau de phoque. La skieuse nous fait un immense sourire. Je remarque aussitôt ses lèvres (impossible de ne pas les remarquer!!!) d’un aveuglant rouge vin.

Je me tourne vers ma fille
- T’as vu ses lèvres?
- Ouan… grogne-t-elle.

Je laisse passer quelques minutes, au cours desquelles je suis traversée par une inspiration fulgurante. Pour dérider ma fille, je lui annonce que j’ai un poème à lui réciter.
- Tu veux l’entendre?
- …
Ignorant son silence éloquent et n’écoutant que mon courage de mère déterminée à égayer son enfant éplorée, je lui récite :

La skieuse était parfaitement parée
Pour la forêt.
Contre la neige ivoire
Son rouge à lèvre couleur sang
Tranchait.
Elle voulait se faire belle
Au cas où elle aurait rencontré...
Un ours.

Aucune réaction chez ma fille. En fait, une petite réaction. Elle me regarde en plissant le nez avec un air de suprême condescendance, l’air de dire, ma mère est complètement cinglée. Et moi, pauvre innocente, j’ai fait l’erreur de lui demander :
- Pis, qu’est-ce que t’en penses?
- Je pensais que les poèmes, fallait que ça rime, a-t-elle bougonné.

On a fait le reste du trajet en silence.