dimanche 20 décembre 2009
Du rouge à lèvre en ski
Je suis allée ce samedi faire ma première randonnée de l’année en ski de fond, dans le parc de la Gatineau. Elle était beaucoup plus longue que prévue, mais il arrive parfois qu’on sous-estime la difficulté du parcours et qu’on surestime sa forme physique…
Donc, je suis au kilomètre 11 avec ma cadette. Il nous reste encore 4 kilomètres à parcourir avant d’arriver au stationnement, avant de pouvoir reposer nos jambes épuisées, nos bras douloureux et vérifier la grosseur de nos ampoules aux pieds. Ma fille de 12 ans est d’humeur massacrante à cause de cette randonnée de ski qui dure depuis deux heures et demi et qui lui a été imposée par ses parents cruels.
Nous croisons une skieuse, qui arrive en sens inverse. Elle est très élégante dans son manteau gris, ses pantalons noirs moulants et luisants, qui me rappellent une peau de phoque. La skieuse nous fait un immense sourire. Je remarque aussitôt ses lèvres (impossible de ne pas les remarquer!!!) d’un aveuglant rouge vin.
Je me tourne vers ma fille
- T’as vu ses lèvres?
- Ouan… grogne-t-elle.
Je laisse passer quelques minutes, au cours desquelles je suis traversée par une inspiration fulgurante. Pour dérider ma fille, je lui annonce que j’ai un poème à lui réciter.
- Tu veux l’entendre?
- …
Ignorant son silence éloquent et n’écoutant que mon courage de mère déterminée à égayer son enfant éplorée, je lui récite :
La skieuse était parfaitement parée
Pour la forêt.
Contre la neige ivoire
Son rouge à lèvre couleur sang
Tranchait.
Elle voulait se faire belle
Au cas où elle aurait rencontré...
Un ours.
Aucune réaction chez ma fille. En fait, une petite réaction. Elle me regarde en plissant le nez avec un air de suprême condescendance, l’air de dire, ma mère est complètement cinglée. Et moi, pauvre innocente, j’ai fait l’erreur de lui demander :
- Pis, qu’est-ce que t’en penses?
- Je pensais que les poèmes, fallait que ça rime, a-t-elle bougonné.
On a fait le reste du trajet en silence.
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C'est ça la vie
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Ah! les parents, les ados et pré-ado ont bien hâte d'être adulte et de pouvoir aller où bon leur semble!!!
RépondreEffacerMais moi j'ai adoré votre histoire, poème compris.
Claude,
RépondreEffacerOui, vous avez bien raison... notre pré-ado voudrait aller où elle veut, quand elle veut, comme elle veut. Notre grand défi quotidien est de savoir quand la laisser filer à toute allure et quand la ralentir un peu...
Andrée
J'adore la réplique de ta fille!
RépondreEffacerAh ma vlimeuse!
RépondreEffacerTu prends la part de la jeune plutôt que celle de la vieille...
A.
Je les aime bien tes poèmes moi. Ça rime avec l'amour d'une maman pour sa fille.
RépondreEffacerVenise,
RépondreEffacerAh! Double jeu de mots! C'est l'approche de Noël qui vous donne un si vif sens de la répartie.
Merci pour votre commentaire si poétique, que je vais faire lire à ma fille...
Andrée
maman quand même ont a parlées un peu non ?
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