jeudi 16 avril 2009

Escapade et escalade au Salon du livre



Je pars aujourd’hui pour le Salon du livre de Québec, où plus de 900 écrivains sont attendus. 900! Ça fait tellement de mots, tellement de pages, tellement de bouquins, tellement de créateurs, que je me sens déjà submergée avant même d’y avoir mis les pieds. Est-ce trop d’auteurs pour le nombre de lecteurs au rendez-vous? Sans doute. Vais-je m’arrêter d’écrire pour cela? Sans doute pas.

Après quelques années de fréquentations de ces grands rassemblements « littéraires », je sais qu’il me faut aborder cette escapade au Salon du livre de la même façon que j’entreprendrais l’escalade d’une haute montagne. Je dois m’y rendre bien bardée d’optimisme, de patience et d’humilité, prête à accepter que l’aventure pourrait s’avérer exaltante, décevante, stimulante, frustrante ou tout ça à la fois.

mercredi 15 avril 2009

Leur plus grande peur



Le photographe français Yann Arthus-Bertrand est convaincu de l’importance d’aller vers l’Autre. « Car dans tous les combats à venir, pauvreté, environnement, on ne peut plus agir seuls », écrit-il dans la préface du livre Six milliards d’Autres.

Ce projet titanesque a commencé avec un film, puis une exposition de photos, pour devenir ensuite un livre et un site web. Une équipe de six reporters a interviewé 5 000 personnes dans 75 pays, parlant plus de 40 langues différentes. Ça donne un bouquin qui ressemble à une fascinante courtepointe, où des gens de toutes les cultures se confient sur la religion, la mort, le sexe, la famille, la nation, l’argent, etc.

Voici un échantillon illustrant la grande diversité des réponses et la fabuleuse diversité de la nature humaine.

Quelle est votre plus grande peur?
- Zhixi, en Chine: Sa plus grande peur, c’est que son fils se marie avec une femme qu’elle n’aime pas.
- Marthin, en Papouasie, a très peur d’aller en enfer et de rencontrer le diable. Il essaie donc d’être quelqu’un de bien.
- Tava, en Nouvelle-Guinée, habite près d’un volcan, a peur que le volcan se réveille à nouveau.
- Aaron, en Israël, rescapé de l’Holocauste, n’a pas de grande peur. « Pire que ça, ce n’est pas possible », affirme-t-il.
- Robin, de New-York : sa plus grande peur est de mourir avant d’avoir accompli quelque chose de vraiment bénéfique pour le monde.
- Loïc, en France : a très peur de savoir que Dieu existe.
- Sunao, un Japonais de 81 ans qui a survécu à la bombe atomique: «Ce qui me fait le plus peur, ce sont les êtres humains (…) les hommes ont inventé la bombe atomique. »
- Kurfa, mère de famille en Éthiopie : Sa plus grande peur, c’est la faim. Que ses enfants aient faim.

Pour en savoir plus sur ce projet passionnant, jetez un coup d’oeil sur le site web.

lundi 13 avril 2009

Le goût doux-amer de la nostalgie



Quand on voit chanter une légende vivante et qu’elle a 80 ans, dur de résister à l’émotion, qui peut prendre un goût doux-amer.

Jeudi dernier, je suis allée voir Gilles Vigneault à la Maison de la Culture. J’étais époustouflée devant l’énergie, la verve de cet artiste plus grand que nature. Malgré ses huit décennies bien sonnées, Vigneault n’a rien perdu de son charisme.

Quand je l’ai vu faire des steppettes sur scène, des sparages avec ses grands bras, quand je l’ai entendu entonner Jack Monoloy ou Les gens de mon pays, ça m’a ramené à mon enfance, à ces soirées d’été où mes parents m’amenaient voir le grand Gilles chanter en plein air, dans le décor féérique de Camp Fortune.
Ça m’a plongée dans une nostalgie intense, celle du temps qui s'envole trop vite.
À côté de moi, mes parents, à peine plus jeunes que Vigneault, chantaient allègrement ses airs les plus connus.
La nostalgie a parfois un goût doux-amer.

Vigneault m’a fait rire. Vigneault m’a fait monter les larmes.
Vigneault m’a fait sentir vieille.
Vigneault m’a fait sentir jeune.
Vigneault m’a donné envie de prendre les moyens pour vieillir en beauté.