jeudi 11 mars 2010

Des dollars défroissés


Ma marraine Thérèse fait la meilleure galette au chocolat au MONDE. Et je n’exagère pas une miette. Je vendrais mon âme (et mes droits d’auteure, même si ce ne sont que des miettes…) pour manger de sa galette chaque semaine.

Cette semaine, j’ai reçu – non pas de la galette au chocolat - mais une carte de ma marraine, qui a 78 ans.
Une jolie carte (avec en vedette mon oiseau préféré) écrite à la main et envoyée par la poste!
Le message à l’intérieur avait été rédigé d’une main minutieuse (avec une règle au-dessous des phrases, pour faire plus beau).
Ça m’a émue.
Je reçois si peu de carte par la poste maintenant.
Encore moins des cartes écrites à la main.
Quand j’ai appelé pour la remercier, ma marraine m’a confié qu’elle avait même fait un brouillon.
Ça m’a doublement émue.

Dans cette carte, ma marraine a écrit :
« Il est vraiment déplorable que les enfants et mêmes les grandes personnes ne lisent plus. J’ai été obligée de me débarrasser de mes livres que personne ne voulaient. C’est la Sally Ann qui en a profité, même que j’y avais caché des un dollar et des deux dollars pour les défroisser. »

Ce sont les filles de Thérèse qui ont envoyé ses livres à la St-Vincent-de-Paul (que ma tante franco-ontarienne appelle la Sally Ann…) sans lui donner le temps d’en retirer son argent (ah… ces coquines cousines…)


Comme ma marraine, ça me décourage de constater que tant de gens ne lisent plus.
Comme ma marraine, ça m’a découragé de constater, l’été dernier, que personne ne voulait de mes livres…

Mais j’ai souri en m’imaginant la réaction des gens qui ouvriront ces livres achetés pour 25 sous à la St-Vincent-de-Paul et trouveront ces vieux billets de un et de deux dollars. Des billets plus froissés du tout…

mercredi 10 mars 2010

Revenons aux poupées de chiffons...



Source: Mother Jones.
Pour voir les détails, cliquez ici.

Même quand nos filles avaient l’âge de jouer à la Barbie, nous boycottions Barbie.
Décolleté trop plongeant.
Lolos trop gros.
Talons trop hauts.
Jupe trop mini.
Comme poupée, je trouvais ça totalement incongru pour une fillette de 4 ans...

Quand j’apprends ce qu’il en coûte, en termes environnementaux, pour emballer une Barbie, je rêve de voir se créer un vaste mouvement pour boycotter la poupée de Mattel.

Pour emballer une Barbie, on gaspille:
-550 pouces carrés de plastique
-435 pouces carrés de carton (extérieur de la boîte)
-385 pouces carrés de carton (intérieur de la boîte)
-45 pouces de fil de métal
-30 morceaux de ruban adhésif
-5 élastiques

Tout ça pour emballer une simple poupée de plastique! On ne parle quand même pas de porcelaine de Limoges!

Quand on sait que deux poupées Barbie sont vendues à chaque seconde dans le monde, imaginez l’Everest de déchets au bout d’une année!

C’est nos arrières grands-mères qui avaient raison… en fabriquant leurs poupées de chiffons.

mardi 9 mars 2010

Un poker à Lascaux


Pendant 13 ans, quatre Montréalaises économisent chaque cenne libre, qu’elles conservent soigneusement dans un gros cochon rose.
Treize années d’attente et d’épargne avant d’avoir les moyens de s'envoler vers la France pour voir ce site dont elles rêvent depuis si longtemps : la grotte de Lascaux.
Le jour où les quatre femmes s’y rendent enfin, elles se butent à une porte close: le site est fermé au public.
Et c’est le drame.
Pour connaître la suite de ce récit inclassable, il faut lire Un poker à Lascaux, de Normand de Bellefeuille.

Ce 30e ouvrage de l’auteur est souvent hilarant, souvent poétique, parfois nostalgique et parfois carrément tragique.
Avec élégance et originalité, Normand de Bellefeuille tisse à même l’intrigue le fil conducteur du roman, cette fameuse grotte de Lascaux qui revient à plusieurs reprises: dans les cartes de poker, la nuit dans l’obscurité terrifiante d’un sous-sol, par la bouche d’une enseignante du primaire d’emblée adorée, dans le visage d’une aïeule mourante…

J’ai parlé de ce roman samedi dernier à ma chronique aux Divines Tentations, qu’on peut écouter ici.

dimanche 7 mars 2010

Pas de quoi célébrer



(Photo: femme de la province du Yunnan en Chine, été 2009)

Le 8 mars, on célèbre la Journée de la femme.
Si on regarde le portrait global de la situation des femmes, y’a pas quoi de célébrer.
Vraiment pas de quoi.

Pauvreté
Sur le milliard de personnes les plus pauvres de la planète, 70% sont des filles et des femmes.

Éducation
Les filles et les femmes constituent 2/3 de la population analphabète du monde entier.

Violence

On parle ici d’une pandémie mondiale : 70% des femmes sont victimes d’une forme de violence familiale domestique. Un problème universel qui touche les femmes dans toutes les régions et tous les pays.

Mortalité maternelle

Chaque année, plus de 500 000 femmes et jeunes filles (surtout dans les pays en développement) meurent des suites de complications en cours de grossesse, à la naissance ou après un accouchement. Des complications qu’on pourrait largement prévenir et traiter.

Travail
Les femmes travaillent un plus grand nombre d’heures que les hommes, autant dans les emplois rémunérés que dans le travail non rémunéré. Souvent maintenues dans des emplois précaires et faiblement rémunérés, elles sont plus vulnérables en période de crise économique et financière.

Accès à la terre
Les femmes font pousser de 60 à 80% de la nourriture sur le globe, mais ne sont propriétaires que de 2% des terres. Moins de 10% des crédits financiers du monde sont accordés à des femmes.

15 ans après la Conférence mondiale sur les femmes de Beijing, cette grande messe où les gouvernements avaient fait moult promesses, la bataille pour "les mêmes droits et les mêmes chances" est loin d’être gagnée.
Et toutes ces jeunes femmes qui disent qu’elles ne sont pas féministes.
Parce qu’elles « n’ont pas besoin de l’être »…
Ça me scie.