Lundi, ce sera la Journée mondiale de l’eau et les Nations Unies ont développé un slogan tout à fait pertinent: "Que nous soyons en amont ou en aval, nous sommes tous dans le même bateau."
Pour lire les statistiques (très inquiétantes) sur la situation de l’eau dans le monde, rendez vous sur le site officiel :
http://www.unwater.org/worldwaterday/index_fr.html
L’organisation Action Contre la Faim a gagné un prix pour ce petit film sur l’eau dans les pays en voie de développement. À la fois beau et désolant.
World Water Day from Action Against Hunger USA on Vimeo.
vendredi 20 mars 2009
jeudi 19 mars 2009
Merci Mme G. d'être aussi inspirante
Lors de mes animations en école, je rencontre parfois des enseignants merveilleusement entreprenants, bouillonnants d’idées et de projets, audacieux dans leur pédagogie, attentifs aux besoins de leurs élèves et respectueux de la personnalité des enfants. Des profs allumés qui allument leurs élèves. J’en ai rencontré une comme ça cette semaine : Mme G.
Voici ce que j’ai pu observer, en trois jours à peine. Et je suis convaincue que ce n’est que la pointe de l’iceberg de son engagement:
- Quand je me suis présentée dans sa classe pour mon animation d’auteure, Mme G. avait écrit au tableau « Bienvenue Mme Poulin ». Petit geste banal? Peut-être. N’empêche que je le vois rarement dans les écoles. Et quelle jolie leçon de courtoisie pour les élèves.
- À mon arrivée dans sa classe, Mme G. a demandé à une élève de faire les présentations et de me décrire quelques-unes des activités de la classe. Touchante, non, cette stratégie délicate pour valoriser les élèves?
- Mme G. a des tonnes de livres dans sa classe, plusieurs achetés avec son budget personnel. Ces livres ne sont pas relégués sur une tablette au fond de la classe, mais étalés un peu partout, sur le bord des tableaux, comme pour rappeler aux enfants : Prend-moi! Ouvre-moi!
- Mme G. s’occupe de l’achat des livres pour la bibliothèque scolaire. Elle se désole d’ailleurs que les nouveaux livres achetés il y a plusieurs mois dorment encore dans des boîtes, faute de ressources humaines pour les cataloguer.
- Une année, Mme G. avait un élève qui ne voulait pas lire. Elle a cherché, cherché, cherché une solution. Finalement, elle lui a donné de vieilles copies du magazine Chasse et pêche et après, le gamin ne voulait plus s’arrêter de lire. "S’agit de trouver ce qui les intéresse », m’a-t-elle dit, modeste.
- Mme G. s’est organisée pour que tous les élèves de sa classe aient une carte pour emprunter des livres à la bibliothèque municipale.
- Mme G. a installé dans sa classe une multitude de plantes vertes et une lumière tamisée, qu’elle allume en début et en fin de journée, pour permettre aux élèves de se détendre et de se recueillir.
- Mme G. amènera sa classe au Jardin botanique de Montréal ce printemps (pas à la Ronde!!!! Dieu merci, j’en peux plus de toutes ces classes qui vont à la Ronde pour couronner leur fin d’année scolaire…)
- Mme G. a donné son adresse de courriel à ses élèves et certains lui écrivent.
- Mme G. a organisé pour sa classe une sortie au Festival des films de l’Outaouais. Elle ne les a pas amenés voir le plus récent film de Disney, mais un documentaire sur des adultes trisomiques qui font l’ascension du Macchu Pichu au Pérou.
- Mme G. a monté un projet de cartes postales, invitant parents et amis à expédier à sa classe des cartes du monde entier. Elle en a recueilli plusieurs centaines, offrant ainsi à ses élèves une façon excitante de passer de belles et riches heures le nez plongé dans l’atlas ou sur une carte du monde.
Il y a des personnes qui nous donnent envie d’être meilleurs, de travailler plus fort, de se donner davantage. Mme G. est une de celles-là. Ses élèves sont sans doute trop jeunes pour bien se rendre compte de leur chance d’avoir une enseignante aussi inspirante. Mais je parie qu’ils ne l’oublieront pas de sitôt, leur Mme G.
Voici ce que j’ai pu observer, en trois jours à peine. Et je suis convaincue que ce n’est que la pointe de l’iceberg de son engagement:
- Quand je me suis présentée dans sa classe pour mon animation d’auteure, Mme G. avait écrit au tableau « Bienvenue Mme Poulin ». Petit geste banal? Peut-être. N’empêche que je le vois rarement dans les écoles. Et quelle jolie leçon de courtoisie pour les élèves.
- À mon arrivée dans sa classe, Mme G. a demandé à une élève de faire les présentations et de me décrire quelques-unes des activités de la classe. Touchante, non, cette stratégie délicate pour valoriser les élèves?
- Mme G. a des tonnes de livres dans sa classe, plusieurs achetés avec son budget personnel. Ces livres ne sont pas relégués sur une tablette au fond de la classe, mais étalés un peu partout, sur le bord des tableaux, comme pour rappeler aux enfants : Prend-moi! Ouvre-moi!
- Mme G. s’occupe de l’achat des livres pour la bibliothèque scolaire. Elle se désole d’ailleurs que les nouveaux livres achetés il y a plusieurs mois dorment encore dans des boîtes, faute de ressources humaines pour les cataloguer.
- Une année, Mme G. avait un élève qui ne voulait pas lire. Elle a cherché, cherché, cherché une solution. Finalement, elle lui a donné de vieilles copies du magazine Chasse et pêche et après, le gamin ne voulait plus s’arrêter de lire. "S’agit de trouver ce qui les intéresse », m’a-t-elle dit, modeste.
- Mme G. s’est organisée pour que tous les élèves de sa classe aient une carte pour emprunter des livres à la bibliothèque municipale.
- Mme G. a installé dans sa classe une multitude de plantes vertes et une lumière tamisée, qu’elle allume en début et en fin de journée, pour permettre aux élèves de se détendre et de se recueillir.
- Mme G. amènera sa classe au Jardin botanique de Montréal ce printemps (pas à la Ronde!!!! Dieu merci, j’en peux plus de toutes ces classes qui vont à la Ronde pour couronner leur fin d’année scolaire…)
- Mme G. a donné son adresse de courriel à ses élèves et certains lui écrivent.
- Mme G. a organisé pour sa classe une sortie au Festival des films de l’Outaouais. Elle ne les a pas amenés voir le plus récent film de Disney, mais un documentaire sur des adultes trisomiques qui font l’ascension du Macchu Pichu au Pérou.
- Mme G. a monté un projet de cartes postales, invitant parents et amis à expédier à sa classe des cartes du monde entier. Elle en a recueilli plusieurs centaines, offrant ainsi à ses élèves une façon excitante de passer de belles et riches heures le nez plongé dans l’atlas ou sur une carte du monde.
Il y a des personnes qui nous donnent envie d’être meilleurs, de travailler plus fort, de se donner davantage. Mme G. est une de celles-là. Ses élèves sont sans doute trop jeunes pour bien se rendre compte de leur chance d’avoir une enseignante aussi inspirante. Mais je parie qu’ils ne l’oublieront pas de sitôt, leur Mme G.
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Vive les profs
mercredi 18 mars 2009
Livres à venir = bonheurs assurés
« Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j’ai la certitude d’être encore heureux. »
Cette phrase de Jules Renard reflète parfaitement mes convictions. Les livres ne sont pas mon unique raison d’être, mais la perspective des bonnes lectures qui m’attendent, demain, le mois prochain, dans cinq ans… renforce ma joie de vivre.
Pourtant, quand j’ai lu, adolescente, le célèbre Poil de carotte, j’avais trouvé un peu tordue la prose crue et brutalement imagée de Jules Renard. J’avais été troublée par la cruauté de la mère du petit Lepic et les humiliations quotidiennes qu’elle infligeait à son fils. Impossible de ne pas sentir d’empathie pour ce mal-aimé, mais en même temps, je trouvais ce Poil de carotte vaguement repoussant, avec son hygiène dégueulasse et sa façon sadique de massacrer de petits animaux. On est loin ici de l’image idéalisée (pour ne pas dire aseptisée) de l’enfant dans la littérature jeunesse d’aujourd’hui.
Je serais curieuse de savoir si ce classique hors normes peut encore capter l’intérêt des jeunes d’aujourd’hui? Pour ceux qui auraient envie de lire – ou relire – Poil de carotte, le roman est disponible, gratuitement et dans son intégralité sur Wikisource et sur le site du projet Gutenberg.
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Les mots des autres
mardi 17 mars 2009
Caresse spontanée
Je fais des animations cette semaine à l’école Sacré-Cœur d’Angers.
Hier, j’ai commencé ma journée avec deux classes de 1ère année, des enfants aux yeux pétillants et aux sourires à fleur de peau.
À midi, je suis passée à la cafétéria de l’école et trois enfants de 1ère année sont accourus pour m’embrasser. Ils n’ont pas demandé la permission, ils n’ont pas dit peut-on? Ils n’ont même pas regardé ce que j’avais dans les mains. Ils ont mis leurs deux bras autour de ma taille, se serrant et en se collant contre moi. Moi, tenant mon bol de soupe aux choux dans un bol de styromousse, je ne pensais qu’à une seule chose : ne pas leur échapper ma soupe chaude sur la tête. En plus, je ne savais trop où poser ma main libre, un peu gênée par cette marque impulsive d’affection.
Plus tard, j’ai repensé à ces enfants qui ont spontanément exprimé leur plaisir de me voir, à cette caresse si naturelle, si décontractée. Aucune inhibition n’est encore venue ralentir leurs élans. Ils n’ont pas encore l’âge des refoulements. Je les envie. Et je m’ennuie ardemment de mes sept ans.
Hier, j’ai commencé ma journée avec deux classes de 1ère année, des enfants aux yeux pétillants et aux sourires à fleur de peau.
À midi, je suis passée à la cafétéria de l’école et trois enfants de 1ère année sont accourus pour m’embrasser. Ils n’ont pas demandé la permission, ils n’ont pas dit peut-on? Ils n’ont même pas regardé ce que j’avais dans les mains. Ils ont mis leurs deux bras autour de ma taille, se serrant et en se collant contre moi. Moi, tenant mon bol de soupe aux choux dans un bol de styromousse, je ne pensais qu’à une seule chose : ne pas leur échapper ma soupe chaude sur la tête. En plus, je ne savais trop où poser ma main libre, un peu gênée par cette marque impulsive d’affection.
Plus tard, j’ai repensé à ces enfants qui ont spontanément exprimé leur plaisir de me voir, à cette caresse si naturelle, si décontractée. Aucune inhibition n’est encore venue ralentir leurs élans. Ils n’ont pas encore l’âge des refoulements. Je les envie. Et je m’ennuie ardemment de mes sept ans.
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Dans les écoles
dimanche 15 mars 2009
Oh, boy!
Voici un de mes livres coups de cœur. Que dis-je, coup de foudre. Je l’ai lu au moins deux fois. Peut-être trois. Sinon quatre.
Je mets quiconque au défi de commencer ce roman et d’oser me dire ensuite qu’il ne l’a pas terminé. Ou qu’il ne l’a pas aimé.
Mettons les points sur les i : Marie-Aude Murail est une de mes auteures jeunesse fétiches. J’ai tout lu d’elle. Et Oh,boy! est mon préféré.
Publié en 2000, ce roman a remporté un succès légèrement... fracassant. Traduit dans plus de 10 langues et récompensé par plus de 30 prix en France et à l'étranger, Oh, boy ! est aujourd'hui étudié dans les écoles secondaires au pays de Molière.
Voici les grandes lignes de l’intrigue, juste assez pour vous intriguer. L’histoire s’ouvre sur un drame : le suicide de la mère des trois enfants Morlevent: Venise, Morgane et Siméon, qui ont 5, 8 et 14 ans. Comme le père a disparu, les voilà donc orphelins. Leur demi-frère et leur demi-sœur,Bart et Josyane, deux adultes avec des personnalités aux antipodes, vont rivaliser pour obtenir la garde des trois enfants. Josyane est médecin, bourgeoise, très bon-chic-bon-genre et plutôt superficielle. Quant à Bart, un homosexuel, irresponsable et égocentrique, il ne semble pas, à prime abord, le tuteur idéal…
Voilà un roman riche – ambitieux aussi – au niveau des thématiques: deuil de l’enfant qui a perdu un parent, difficulté de l’homosexuel confronté à la discrimination, douleur d’une femme confrontée à son infertilité, angoisse d’un adolescent aux prises avec la leucémie…
Présenté ainsi, ça peut sembler mélo, mais ce ne l’est pas un iota. Car avec ses désopilants dialogues et ses abondants jeux de mots, Marie-Aude Murail fait montre d'un formidable sens de l’humour. En plus, elle mène rondement son intrigue : pas de temps mort, du suspense tant qu’on en veut. Avec ça, de l’intensité, de l’émotion, beaucoup d’émotions. L’auteure nous offre des moments d’une tendresse indicible, mais toujours avec pudeur et retenue. Jamais on ne tombe ici dans les mignonneries ou la guimauve.
Bon. En ai-je assez dit? L’ai-je assez vanté ce roman? Si vous n’avez pas lu Oh, boy!, courez-y. Ça manque à votre culture. Ça manque à votre bonheur de lecteur.
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Coups de foudre livresques
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