vendredi 27 février 2009

Syndrome de la page blanche

À cause de Philip Pullman, les écrivains n'ont même plus le droit de se plaindre lorsque la Muse ne se pointe pas au rendez-vous. Voyez ce qu'il dit au sujet du syndrome de la page blanche:

"I don't believe in it. Plumbers don't get plumbers block and doctors don't get doctor's block; why should writers be the only profession that gives a special name to the difficulty of working, and then expect sympathy for it?"

jeudi 26 février 2009

Réflexe mouton des enfants

Je crois que les enfants de cinq ans ont un réflexe mouton fort développé. Suffit qu’il y en ait un qui fasse un virage vers la droite pour que tous les autres lui emboîtent aussitôt le pas. Pour le meilleur et pour le pire. Comme ça m’est arrivé dans une classe de maternelle à l’école Leventoux, à Baie-Comeau.

Je suis en train de débiter mon petit boniment d’auteure lorsqu’une fillette m’interrompt pour s’exclamer:
- T'es belle!
- Hein? Quoi?! que je réponds, pas du tout certaine d'avoir bien compris.
- T'es belle! me répète la gamine, d’un ton poli et patient (en se disant sans doute: pour une auteure, elle ne comprend pas vite…)

Un peu gênée, mais secrètement ravie, je murmure en rougissant… Merci.
Je n’ai pas aussitôt repris le fil de ma présentation qu’un petit garçon m’interrompt de nouveau :
- Ben oui, t'es belle.
Et une deuxième fillette de répéter:
- Moi aussi je te trouve belle.
Et puis les autres moutons ont suivi. Ils étaient tous partis sur le même élan, tous à répéter la même phrase : « T’es belle… t’es belle. »
Je me délecte de cette pluie de compliments inattendus et inespérés, lorsque hélas, trois fois hélas, la maîtresse vient couper court à mon euphorie.
- Les amis, les amis, laissez Mme Poulin faire sa présentation.
Merde. Pourquoi faut-il toujours que les maîtresses nous rappellent à l’ordre?

mardi 24 février 2009

Mabouls, ces écrivains...

"Il est rare de trouver un homme qui se livre trois ans à l'étude, sans avoir en vue un salaire."
C'est l'indémodable Confucius qui a dit ça, dans "Entretiens du Maître avec ses disciples".
Tiens, c’est comme pour l’écriture. On planche, on sue et on angoisse pendant trois ans pour écrire un livre, sans jamais savoir si un éditeur voudra bien le publier et sans savoir si des lecteurs voudront bien le lire. Il faut être un peu maboul pour vouloir faire écrivain...

lundi 23 février 2009

Parlons-en de la pauvreté...


Dans les soirées entre amis, on discute volontiers de politique, de crise économique, de changements climatiques. Mais qui discute de pauvreté? Du nombre de personnes qui meurent de faim à chaque jour? Des millions d’enfants qui n’ont pas accès à l’école. Euh…

Slumdog Millionnaire a gagné hier soir une flopée d’Oscars, dont celui du meilleur film. Malgré un ton bon enfant et une fin guimauve à la Disney, le film a le grand mérite de présenter la pauvreté dans les bidonvilles de Bombay. Mais montrer la pauvreté, dans ce qu’elle a de répugnant et de honteux, ça gêne certaines personnes…
Le succès populaire du film déplait à beaucoup de gens en Inde (de la classe moyenne peut-être?…) qui n’aime pas voir les projecteurs des médias braqués sur la misère et la corruption du pays de Gandhi.

Il faudrait pourtant en avoir dix, vingt, trente par année, des films comme Slumdog Millionnaire. Peut-être qu’à force de montrer la pauvreté, qu’à force d’en parler de la misère, peut-être qu’on finira par s’y attaquer…