La première fois que j’ai visité Paris (il
y a très longtemps), j’y cherchais une écrivaine. Mon idole : Simone de
Beauvoir. Je marchais dans les rues de
Montmartre en rêvant que le hasard soit mon ami et que je tombe sur la grande
Simone au détour d’une rue. J’étais même allée prendre un verre (à un prix exorbitant)
aux Deux Magots, dans l’espoir de l’apercevoir. Je savais bien que mes chances de tomber sur
la Beauvoir étaient à peu près nulles mais ce désir absurde et secret pimentait
mes balades dans la Ville Lumière.
Me voici de nouveau à Paris mais Simone de
Beauvoir est morte depuis longtemps. Me voici de nouveau à Paris, de nouveau à
la recherche d’un écrivain. Une autre de mes idoles. De Moe Willems, j’aime l’humour espiègle, son côté
irrésistible mauvais garnement, son coup de crayon coquin, sa formidable
capacité de ramener une histoire à son essence la plus simple et la plus
dramatique. Et voilà que j’apprends que
le célébrissime Moe, celui-là même qui a fait du banal pigeon une vedette, s’installe dans la capitale de France pour une année. Pour y dessiner les piafs parisiens peut-être? Je me ballade donc dans les rues de Paris, de
nouveau habitée par un désir absurde et secret : tomber sur Moe Willems.