jeudi 17 juin 2010
Leçon d'écriture
«Ne me dis pas que la lune brille : montre-moi le reflet de la lumière sur un morceau de verre brisé.»
Une si courte phrase et nous voilà pourtant devant une leçon d’écriture complète.
Merci Monsieur Tchekhov.
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Les mots des autres
mardi 15 juin 2010
Quelles sont vos peurs?
Louka cent peurs. Sophie Rondeau. Vents d’Ouest. 79 pages.
Qu’est-ce qui vous fait peur? Les araignées? Le sang? La mort? Avoir des poux? Péter en public? Dire à quelqu’un que vous l’aimez? Voilà quelques-unes des peurs (certaines totalement terrifiantes et d’autres résolument rigolotes) répertoriées par Louka dans ce mini-roman irrésistible. Humour, originalité et suspense se côtoient ici, avec une pirouette finale joyeuse et inattendue. Signée Sophie Rondeau, cette histoire désopilante a raflé récemment deux honneurs: le Grand Prix du Livre de la Montérégie ainsi que le White Ravens, la prestigieuse sélection internationale des meilleurs livres jeunesse. Des reconnaissances amplement méritées.
Pour ceux qui cherchent des suggestions de lectures pour jeunes, l’auteur a un tout nouveau blogue très joliment intitulé Le signet des enfants.
J’en ai parlé samedi, aux Divines Tentations de Radio-Canada, ici.
Chapeau Charlotte. Mireille Messier. Illustré par Benoit Laverdière. Éditions de la Bagnole.
Ça ressemble à quoi une charlotte qu’on s’enfonce sur la tête? Et au sommet de l’Himalaya, la chapka protégera-t-elle vos oreilles du froid? Et qui porte un képi à Paris? Pour des réponses à ces questions, ouvrez l’album enchanteur de Mireille Messier, publié par la Bagnole. Grâce à sa mamie Bibi, chapelière de son métier, la jeune Charlotte voyage de part le monde coiffée de couvre-chefs variés. Cet album rime, pétille, enrichit notre vocabulaire et nous fait voyager.
Le secret des diamants. Katia Canciani. Illustré par Geneviève Côté. Bayard
J’ai beaucoup aimé sa Lettre à St-Exupéry, dont j’ai parlé récemment ici. Et voilà que Katia Canciani nous revient avec tout autant de tendresse et de poésie, cette fois adaptées aux petits. Une orpheline malheureuse et un peu sauvage habite seule dans une caverne au bord de la mer. Un jour, une géologue à la recherche de pierres précieuses se retrouve coincée dans la caverne par la marée montante. Elle tentera d’apprivoiser la fillette rebelle en lui parlant des pierres précieuses et des secrets de la Terre. Flirtant avec le fantastique, ce récit est porté par une écriture et une atmosphère envoûtante, renforcée par les illustrations doucement romantiques de Geneviève Côté.
dimanche 13 juin 2010
De la puissance d’un simple message…
De l'envie, il y en a entre auteurs.
Dire le contraire serait faire preuve de naïveté ou de malhonnêteté.
Les écrivains sont humains après tout et peuvent très bien se réjouir du triomphe d’un auteur et en même temps avoir envie de ses succès pour lui-même.
Chaque fois que je lis un bon, un grand livre, je suis secouée par des émotions contradictoires à l’égard de l’auteur. Désir bouillonnant de lui dire merci, merci, merci, pour cet immense plaisir de lecture que vous venez de m’offrir. Et aussi un petit pincement de jalousie : pourquoi je n’écris pas aussi bien que X, aussi bellement que Y?
Depuis des années, je me promets d’écrire à mon auteure jeunesse préférée, pour lui dire à quel point j’aime ses bouquins. Tous. À quel point son œuvre me nourrit, me stimule, m’enchante. Mais je n’ai jamais osé. Par pudeur et par paresse. En me disant, elle est déjà tellement populaire cette dame Murail que ça ne donnerait sans doute pas grand-chose : une lettre de plus ou de moins…
Mais cette semaine, j’ai reçu un message d’une auteure que j’estime beaucoup. Elle m’a écrit un petit mot, simple, enthousiaste et oh combien chaleureux, sur mon récent roman. C’est comme si on m’avait fait une piqûre à l’hélium… je flottais.
Un simple message, qui m’a fait jubiler et a même fait taire (provisoirement) les doutes.
Et je n’en revenais pas de constater la puissance d’un simple message, de voir comment quelques mots d’encouragement peuvent décupler le désir d’écrire.
À mon tour, j’ai écrit un message, simple, enthousiaste et je l’espère, chaleureux.
À la dame Murail.
Et j’ai pesé sur SEND.
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