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De l'envie, il y en a entre auteurs.
Dire le contraire serait faire preuve de naïveté ou de malhonnêteté.
Les écrivains sont humains après tout et peuvent très bien se réjouir du triomphe d’un auteur et en même temps avoir envie de ses succès pour lui-même.
Chaque fois que je lis un bon, un grand livre, je suis secouée par des émotions contradictoires à l’égard de l’auteur. Désir bouillonnant de lui dire merci, merci, merci, pour cet immense plaisir de lecture que vous venez de m’offrir. Et aussi un petit pincement de jalousie : pourquoi je n’écris pas aussi bien que X, aussi bellement que Y?
Depuis des années, je me promets d’écrire à mon
auteure jeunesse préférée, pour lui dire à quel point j’aime ses bouquins. Tous. À quel point son œuvre me nourrit, me stimule, m’enchante. Mais je n’ai jamais osé. Par pudeur et par paresse. En me disant, elle est déjà tellement populaire cette dame Murail que ça ne donnerait sans doute pas grand-chose : une lettre de plus ou de moins…
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Mais cette semaine, j’ai reçu un message d’une auteure que j’estime beaucoup. Elle m’a écrit un petit mot, simple, enthousiaste et oh combien chaleureux, sur mon récent
roman. C’est comme si on m’avait fait une piqûre à l’hélium… je flottais.
Un simple message, qui m’a fait jubiler et a même fait taire (provisoirement) les doutes.
Et je n’en revenais pas de constater la puissance d’un simple message, de voir comment quelques mots d’encouragement peuvent décupler le désir d’écrire.
À mon tour, j’ai écrit un message, simple, enthousiaste et je l’espère, chaleureux.
À la dame Murail.
Et j’ai pesé sur
SEND.