Je pars. Sans enfants. Sans ordinateur. (Ouille…. Je débranche mais j’ai peur d’être en manque…)
Je pars. Avec mon chum. Mon maillot. Et une pile de livres.
Je pars. Je m’envole. Je m’en vais voir ce que Fidel Castro a fait (ou n’a pas fait) pour ses camarades. Je m’en vais siroter des « Cuba libres ». Je m’en vais laisser mes traces dans le sable chaud.
Au premier coup d’œil, j’étais enthousiaste. Cool! que je me suis exclamée, comme ma fille cadette qui utilise ce mot 200 fois par jour. Un livre sac-à-main! Puis j’ai jeté un deuxième coup d’œil. Puis j’y ai pensé… Et mon enthousiasme a chuté.
Non, vraiment. Je ne voudrais pas qu’on transforme un des mes romans en sac-à-main. Qu’on l’ampute. Qu’on le charcute. Qu’on l’éviscère. Qu’on se débarrasse de ses mots pour n’en garder que la page couverture…
Dans la hiérarchie des œuvres d’art, pourquoi les livres se retrouvent-ils au bas de l’échelle? Est-ce qu’on penserait à transformer un tableau de Picasso en parapluie? À convertir une sculpture de Rodin en porte-manteau?
Dans le vidéo sur comment fabriquer un livre-sacoche, le bricoleur coupe allègrement les pages, sans hésitation, sans réticence, sans une pensée pour l’auteur qui a sué pendant des mois pour écrire ces mots.
Le Web (où on trouve vraiment de tout) offre des instructions sur comment fabriquer un livre sacoche.
Même Wiki s’en mêle. Et dans le texte qui accompagne ici les photos, on écrit : « Vous pouvez conserver les pages du livres, même si ce n’est rien en particulier (even if it’s nothing in particular) pour d’autres projets de bricolage. » Ouille! J’ai mal à mes mots!