jeudi 14 avril 2011

De quelle couleur est l'Espoir?


J’ai de jolis visiteurs dans ma plate-bande. Si je pouvais donner une couleur à l’Espoir, je choisirais ce jaune-là.

Les jours où ma motivation se déguise en fantôme…



Il y a des jours où ma motivation se déguise en fantôme.
Des jours où l’apathie me tire vers le bas.
Des jours où ma seule question et ma seule réponse sont : kossadonne?

Ces jours-là, je re-regarde ces images de mon héros à une jambe.
Et je me dis : toi, Andrée, t’as tes deux pieds et tes deux jambes.
Donne-toi un coup de pied au derrière et grouille tes fesses.

mardi 12 avril 2011

Parfois, les enfants me font peur…


Bébé 81, survivant du tsunami de 2004 en Asie du Sud-Est.

Dans la même journée, dans la même école primaire, trois épisodes qui m’ont chamboulée.

1.
Mon animation dans la classe est commencée depuis 30 minutes. J’ai parlé d’inspiration, d’écriture, de révisions, de publication, tout ça avec une foule d’anecdotes reliées à mes livres. Puis, je prends un de mes albums et je montre la page couverture aux élèves, pour leur expliquer le travail d’un illustrateur. Un élève, assis dans une des premières rangées, examine la couverture, lève la main et demande: « C’est qui Andrée Poulin? »

2.
Par le biais d’une présentation Power Point, je présente aux élèves une série d’images qui portent sur Les Impatiences de Ping. Devant une des photos, celle d’une Chinoise âgée, un garçon s’exclame : « Une Chinoise, yark! »

3.
Je raconte aux élèves comment je me suis inspirée d’une histoire vraie pour écrire Une maman pour Kadhir. C’est l’histoire d’un bébé de trois mois qui a miraculeusement survécu au tsunami de 2004 en Asie. Le poupon a été trouvé dans les débris et amené à l’hôpital, où on l’a surnommé « Bébé 81 ». Dans les jours qui suivirent, neuf couples ont affirmé que ce bébé était le leur.

Le problème de l’identité des parents a été résolu par un test d’ADN, mais ça, je ne le dis pas tout de suite aux élèves. Je leur demande plutôt : « Comment va-t-on faire pour savoir qui, des neufs couples, sont véritablement les parents du bébé? » Un garçon lève la main et me lance, avec un sourire moqueur: «On coupe le bébé en neuf et on donne un morceau à chacun des neuf parents. »

Parfois, les enfants me font peur.

dimanche 10 avril 2011

Moi aussi j'aime beaucoup le mot borborygme


J’ai déjà raconté ici mon excitation quand je rencontre des élèves qui ont lu le plus drôle de mes romans et qui se souviennent d’un mot pas drôle du tout : kwashiorkor.

Si je trouve parfois un peu « frileux » (lire timide, pas audacieux…) le milieu de la littérature jeunesse au Québec, il y a cependant une auteure/éditrice que j’admire justement pour son audace à écrire et publier des livres hors normes, des livres qui dérangent. Imaginez, elle ose même écrire sur les pets et les rots. Récemment, cette chère Angèle m’écrivait ce petit mot:

"J'étais en tournée tout récemment au Manitoba et toute une classe de gamins de 8 ans m'a accueillie avec le mot borborygme qu'ils ne connaissaient pas et qu'ils avaient particulièrement apprécié... Qui dit que les enfants ne sont pas sensibles à la musique des mots ? Un imbécile sûrement!"