jeudi 10 septembre 2009

Et pourquoi pas un livre pot de fleur?


On se sert des livres à toutes les sauces.
Pour redresser une table bancale.
Pour chasser la solitude.
Pour habiller un salon.
Pour séduire l’Autre.
Pour presser des fleurs.
Pour charmer un enfant.
Pour se fuir soi-même.
Pour se retrouver.
Pour trôner aux chiottes.
Pour apprendre l’alphabet.
Pour s’endormir.
Pour mieux supporter la plage.
Pour comprendre le monde.
Pour s’évader du monde.
Et pourquoi pas comme pot de fleurs?

Pour savoir comment fabriquer cette jolie oeuvre d'art, voyez ici.

mardi 8 septembre 2009

"Ne pas prendre les enfants pour des imbéciles"


Le numéro d’automne de la revue Lurelu est maintenant en kiosque. J’y ai publié un article sur la littérature engagée. Cette littérature que j’aime par-dessous tout. Celle qui ouvre les horizons des jeunes et les éveille aux valeurs sociales.

Angèle Delaunois, femme et créatrice engagée, en donne une belle définition: «La littérature engagée, c'est de ne pas avoir peur d'aborder des sujets difficiles, de ne pas prendre des enfants pour des imbéciles même s'ils sont petits, de les préparer à ce qui les attends dans la vie. Le but de la littérature engagée, c'est de faire comprendre les différences aux jeunes, afin qu’il y ait moins de barrières, moins de préjugés”, affirme l’auteure de La Clé.

Michel Noël se considère engagé, à la fois dans sa vie personnelle et dans son écriture, où il aborde les questions amérindiennes. « Le roman est un outil absolument extraordinaire pour une littérature engagée: tu fais passer les choses en douce, tu peux frapper, choquer. Je ne dénonce pas ouvertement, j'explique les choses et c'est le lecteur qui prend conscience », explique l’auteur de Hush Hush, récipiendaire du prix St-Exupéry.


L’Europe a une longue tradition de littérature jeunesse engagée, qui remonte au « Oliver Twist » de Charles Dickens et aux Misérables de Victor Hugo. Et au Québec? De l’avis d’Angèle Delaunois, ce type de littérature est encore peu développée chez nous.

“Cette littérature est embryonnaire, car beaucoup d'auteurs vont vers le « politically correct » et certains éditeurs sont frileux. » Pour l’éditrice d’Isatis, il faut du courage pour oser publier de la littérature qui « dérange », car la réception n’est pas toujours facile.

Quant à Camille Bouchard, il trouve important de pouvoir sensibiliser les jeunes à une problématique, car celui lui donne l'impression d’être utile comme auteur. Et il ne doute nullement de l’influence que peut avoir sur les jeunes une littérature jeunesse engagée. «À partir du moment où tu renseignes avec ton livre, tu changes la personne. À partir du moment où tu fais des meilleurs adultes, tu viens d’améliorer la planète. D’ailleurs je dis souvent aux enseignants, je fais le même métier que vous. J’aide à bâtir le monde de demain, un monde meilleur », affirme l’auteur de Derrière le mur.

Pour lire le reste de l’article, je vous invite à vous procurer Lurelu, qui présente aussi d'autres reportages sur le milieu littéraire ainsi que plusieurs centaines de critiques des nouvelles parutions en littérature jeunesse.

Et tandis qu’on parle de la seule revue québécoise entièrement consacrée à la littérature jeunesse, je vous incite à courir lire un billet désopilant de Robert Soulières sur le site de Lurelu. Le billet s’intitule Mais que font-ils avec tous ces signets? L’auteur/éditeur réfléchit sur la question des incontournables signets, distribués (ou jetés par les fenêtres?) par milliers aux jeunes durant les salons du livre.

Il faut lire sa transcription d’un dialogue complètement cocasse entre un jeune effronté qui demande à un auteur jeunesse de lui autographier un signet. On rit haut et fort et on rit jaune aussi, parce que la situation décrite par Soulières est criante de vérité. C’est ici et pour trouver son texte, il faut descendre à la date du 13 juillet.

lundi 7 septembre 2009

Le réconfort et le fardeau des choses



Chaque fois que je vais rendre visite à mes parents, je passe devant un parc industriel où l’on vend des véhicules récréatifs, ces mastodontes motorisés dont certains sont de véritables maisons sur roues.

Bien sûr qu’ils sont gros, bien sûr qu’ils puent la consommation ostentatoire, bien sûr qu’ils sont catastrophiques sur le plan environnemental. N’empêche. Chaque fois que je les vois, ces énormes campeurs, j’ai ce rêve fou qui fait de l’écume dans mon esprit.

Je rêve de vendre tout, mais vraiment TOUT. La maison et tout ce qu’elle contient.Me défaire de tous mes biens, me délester de tout mon bric-à-brac (même les livres). Me débarrasser de toutes ces choses qui m’encombrent pour m’acheter un de ces motorisés. Ce n’est pas tellement que j’ai le goût de la bougeotte, mais plutôt que je sens, que je SAIS, que mes possessions m’accaparent. M’alourdissent.

Je m’imagine très bien, vivant une vie ascétique dans mon campeur. Une vie réduite à son essence même: se nourrir, dormir, lire et écrire… Je m’imagine le fabuleux sentiment de liberté qu’on doit ressentir à ne rien posséder. On doit se sentir si léger, si aérien…

Je suis loin d’être une consommatrice (autour de moi, on n’arrête pas de s’étonner que je n’ai ni le câble ni le téléphone cellulaire) mais pour moi, c’est encore trop…Depuis longtemps, les sirènes de la simplicité volontaire m’attirent avec leurs chants envoûtants. Mais si j’ai de fortes inclinations anti-consommation et anti-conformiste, il me manque le culot d’aller jusqu’au bout. Car ça prend de la force morale, de l’audace tenace pour aller à contre-courant de l’ACHETER et de l’AVOIR, si forts dans notre société d’aujourd’hui.

Récemment, nous avons reçu à souper un couple avec de jeunes enfants. Pour amuser la fillette de deux ans, mes filles ont sorti leurs anciennes bébelles: robe de princesse, sacoche brodée, singe et renard en peluche, maracas, etc. Empêtrée dans sa robe de princesse, la fillette se promenait partout, les bras chargés de ces jouets. Devait arriver ce qui arriva. Elle est tombée dans l’escalier menant à notre salle de jeu. Heureusement, elle a eu plus de peur que de mal. Entre deux sanglots, elle hoquetait : sacoche, singe, renard, maracas… Ce n’est qu’une fois qu’elle a eu les bras chargés de toutes ses bébelles qu’elle a cessé de pleurer.

Et ça m’a frappée. Alors que les objets me sont un fardeau, ils étaient pour elle un réconfort. Et elle n’a que deux ans! Est-ce qu’on nait avec ce désir inné de posséder des choses? Est-ce l’âge qui fait que nos possessions (acquises au prix de mois et d’années de travail…) se transforment en un fardeau?