vendredi 3 décembre 2010
Pourquoi écrivez-vous? En un mot.
Pourquoi écrivez-vous? En un mot.Telle était la consigne donnée à des auteurs et journalistes américains inscrits à un groupe d’échange virtuel.
Un groupe dont l’acronyme UPOD signifie: «Under Promise, Over Deliver». J’aime bien cette stratégie assez rusée merci. Promettre moins et surprendre en offrant plus.
Donc voici les réponses des écrivains et journalistes. En un mot.Certaines s’avèrent prévisibles. Plusieurs s’avèrent étonnantes.
Pourquoi écrivez-vous?
Espoir
Communauté
Vengeance
Égo
Joie
Liberté
Argent
Thérapie
Célébrité
Libération
Narcissime
Psychose
Parce que
Survie
Contribuer
Passion
Curiosité
Compulsion
Découverte
Épanouissement
Obligation
Démangeaison
Amour
Et vous? Pourquoi écrivez-vous? En un mot?
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Écriture
mercredi 1 décembre 2010
Ce qu’il faut pour terminer un manuscrit en beauté…
Pour quelle raison un petit garçon voudrait-il faire pleurer son papa?
Oui, dites-moi, pour quelle raison?
Je me suis creusé les méninges pendant plusieurs semaines pour la trouver cette raison.
Mais commençons par le début.
Je croyais avoir terminé mon nouvel album, le troisième de la trilogie. Cette histoire devait succéder aux deux précédentes : Mon papa ne pue pas et Mon papa n’écoute pas.
Je croyais avoir rédigé la fin de cette histoire, mais ça c’était avant de la faire lire à une amie auteure. Une excellente lectrice, doublée d’une critique impitoyable. Comme je les aime.
Et ma lectrice me dit : il manque un élément important dans ton texte. On ne comprend pas la motivation du garçon. Pourquoi veut-il absolument faire pleurer son père?
Et j’ai cherché.
Cherché.
Cherché.
Pourquoi le garçon veut-il faire pleurer son père?
Parce qu’il est curieux?
Pas convaincant.
Pour le consoler?
Pas convaincant.
Pour voir si son papa a des émotions?
Pas convaincant non plus.
Comme je ne trouvais pas, j’ai fourré le manuscrit dans un tiroir et je l’ai laissé s’empoussiérer.
Puis, au Salon du livre de Montréal, j’ai placoté de cette embûche avec l’énergique adjointe à l’édition chez Isatis. En plus d’être une passionnée de littérature jeunesse, d’avoir l’esprit vif et la curiosité aiguisée, la dame Rhéa a étudié en psychologie. Elle l’avait le bagage pour me débloquer mon blocage. Elle me lance comme ça, tout bonnement: « Le garçon veut que son papa pleure, car il veut pouvoir lui-même pleurer sans se faire dire: « Un homme, ça ne pleure pas. »
Tope là! Heureusement que Rhéa est là!
Après avoir colmaté cette grosse brèche dans mon intrigue et renforcé ainsi le profil psychologique de mon héros, j’ai balancé de nouveau mon manuscrit dans l’arène de mes amies-critiques. L’une d’entre elles m’a suggéré une rigolote idée pour éviter de pleurer en épluchant des oignons. La deuxième m’a souligné en rouge les passages kétaines. La troisième m’a fermement rappelé à l’ordre quand je sombrais dans la « psycho-pop ».
Non mais qu’est-ce que je ferais sans mes lectrices??? On dit qu’il faut un village pour élever un enfant. Je dis aussi qu’il faut un cercle de lectrices/critiques pour terminer un manuscrit en beauté.
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Écriture
dimanche 28 novembre 2010
Du plaisir de faire plaisir... à sa maman
Ma mère est rendue à ce bel âge où elle ne désire plus de choses. Plus de bébelles. Plus de matériel. Et comme elle n’est ni gourmet, ni gourmande, il faut que je me creuse les méninges pour trouver quoi lui offrir.
Quand j’ai terminé récemment la lecture de Rosa Candida, j’ai eu une intuition, comme un mini éclair: ma mère va aimer ce roman. Ma mère, la jardinière ardente, va aimer comment on parle des fleurs dans cette histoire toute en douceur. Alors je lui ai apporté le livre, dont j’avais parlé dans ma chronique aux Divines Tentations, à Radio-Canada.
Traduit de l'islandais, ce roman de Audur Ava Olafsdottir (non, ne me demandez pas comment on prononce le nom de l’auteure!) raconte les apprentissages d’un jeune homme qui quitte son Islande natale pour se rendre dans un pays jamais nommé. Il s’exile ainsi pour aller restaurer une roseraie célèbre, plantée au milieu d'un monastère. Le héros a promis à sa mère, décédée prématurément dans un accident de voiture, de planter dans cette roseraie la rosa candida, une rose à huit pétales que la maman cultivait dans la serre familiale.
Tout en réalisant son grand projet, le héros découvre l’enchantement de l’amour, les plaisirs de la paternité et les joies de faire la cuisine. À la foi candide et pur, le jeune homme se pose les grandes questions existentielles: comment trouver sa place dans ce monde? Comment donner et recevoir de l’amour? À la fois drôle, poétique et rafraîchissant, ce roman paisible est à classer dans la catégorie des livres qui font du bien.
Pas pour rien que le livre était finaliste au Prix Fémina et qu’il se retrouve maintenant finaliste au Prix des libraires, dans la catégorie «Roman hors Québec».
Lorsque j’ai revu ma mère, quelques semaines plus tard après lui avoir donné le livre, elle m'a dit, d’un ton emballé: «Je l’ai lu! C’est bon! C’est tellement bon!»
À l’excitation dans son ton, à la vigueur de son enthousiasme, j’ai compris qu’elle avait vraiment aimé et qu’elle ne disait pas ça par simple politesse.
Et je jubilais! Et ma petite voix intérieure me répétait, comme un refrain joyeux: «Ma mère a aimé Rosa candida! Ma mère a aimé Rosa Candida!»
Petit bonheur de savoir que ma mère avait admiré et apprécié un livre que moi-même j’avais admiré et apprécié.
Petit bonheur d’avoir eu l’intuition (comme une victoire), qu’elle aimerait ce livre hors de l’ordinaire.
Même quand on a soi-même des cheveux blancs, on veut encore faire plaisir à sa maman…
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