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Le weekend, il y avait foule au Salon du livre de Montréal... | | | | |
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Plus d’une décennie maintenant que je « fais » les salons du livre et à
chaque fois, c’est le même tourbillon. Rafales de rencontres, avalanche
d’informations, kyrielle de conversations
entamées-et-hélas-trop-souvent-interrompues, maelstrom d’émotions,
étonnements et rigolades, etc.
Voici quelques impressions/émotions, en vrac, de mon passage haut en couleur à la 38e édition du Salon du livre de Montréal:
Admiration
Jasé avec plusieurs enseignantes (et un enseignant aussi) durant mes
séances de signature. Elles ont mon admiration la plus vive, ces profs
très organisées, avec liste d’auteurs à voir et de livres à acheter.
J’en ai même rencontré une formidable, Cathy, qui avait apporté sa
valise à roulettes pour y mettre tous ses achats. Plusieurs de ces
enseignantes achètent des livres pour leur classe avec leurs fonds
personnels. Oui, oui, elles puisent dans leur propre porte-monnaie pour
alimenter les lectures de leurs élèves. Z’avez entendu ça Messieurs
Blais et Couillard?
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Luxueuse dédicace d'Enzo |
Joie
L'une de mes plus jolies joies du Salon : aller quêter une dédicace du jeune artiste
Enzo, qui illustrera mon prochain album chez Québec Amérique. Je connais une petite Camomille qui sera enchantée de se faire lire
Le chat et le gondolier. Elle ne le sait pas encore, mais je vais peut-être lui piquer sa dédicace illustrée...
Admiration (2)
Deuxième déclaration d’admiration. Encore une
fois pour les enseignants. Qui m’épatent par leur engagement. Au Salon, j’ai
rencontré Amélie Ponton, une enseignante qui s'est précipitée au Salon après les bulletins/rencontres avec parents, pour faire du bénévolat au
stand des 400 coups. J’ai prolongé l’heure de l’apéro avec l’infatigable
Brigitte Moreau qui s’active pour une bibliothèque scolaire du 21e siècle,
une vision qu'elle présente dans cette courte vidéo. J'ai été impressionnée par l'énergie de Louisanne Lethiecq, maman d'un tout jeune bébé mais qui trouve du temps pour alimenter et soutenir le site
J'enseigne avec la littérature jeunesse. J’ai jasé avec Rachel Deroy-Ringuette, grande idéaliste qui finance et collabore un documentaire sur
l’île d’Anticosti.
J’ai profité de la générosité d’Élaine Turgeon, prof à l’UQAM qui a
commenté mon manuscrit en chantier alors qu’elle a tous les travaux de
ses étudiants à corriger… Et enfin, j’ai placoté avec l’énergique et
énergisant François Bourdon, initiateur du fabuleux projet
Écouter lire le monde (ELM). Tous et toutes méritent notre plus haute admiration. Z’avez entendu ça Messieurs Blais et Couillard?
Honte
Une fameuse gaffe, faite par moi, samedi matin, au stand de Québec Amérique. Une dame m’approche avec une bouteille d’eau pour m’offrir à boire. Je la remercie et pour faire la conversation, comme ça, je lui demande :
- Faites-vous partie du personnel embauché pour le Salon?
Et la dame de me répondre, petit sourire en coin, qu’elle est Caroline Fortin, la
directrice générale de Québec Amérique.
L’art de se mettre les pieds dans les plats.
Gratitude
Les salons du livre sont durs pour la bourse et l’ego de nombreux auteurs. Samedi, une amie écrivaine me racontait son indignation d’être obligée de payer pour le vestiaire au Salon du livre de Montréal, alors qu’elle a pourtant offert au Salon une animation sur scène (gratuitement) et plusieurs heures de signature chez ses deux éditeurs. Une autre auteure déplorait que son éditeur refuse de rembourser ses frais de stationnement. Pourtant… pourtant, il suffirait d’un petit geste, parfois même symbolique, pour que les auteurs sentent qu’à défaut d’être rémunérés, ils sont au moins appréciés. Tiens, comme le fait si délicatement l'équipe de
Comme des géants. Vendredi, en fin de journée, au stand l’éditrice a sorti une bouteille de cidre (froid en plus!). Et après ma séance de signature, elle m'a offert un sac cadeau (des livres!!!) Voilà pourtant une jeune maison d’édition qui ne roule pas sur l’or. Petits gestes d’appréciation bien appréciés. Petits gestes d’appréciation vont loin…
Honte (2)
Ma deuxième gaffe du Salon. Gilda Routy, directrice chez Bayard, se présente au stand où je signais en compagne d'une dame bien habillée, bien coiffée, bien maquillée. Gilda me présente en disant : Voici Andrée Poulin, qui a gagné le prix TD l’an dernier, avec un roman publié chez Bayard. Et moi, pour faire la conversation, comme ça, je lui demande :
-Est-ce que vous êtes avec l’équipe de la banque TD?
Et Gilda de me répondre :
- Madame est la Ministre de la Culture
Pour cacher ma honte et excuser mon ignorance, j’ai bafouillé un mensonge en disant que j’habitais en Ontario (ce qui est presque vrai…)
Et la ministre Hélène David de me répondre, avec un sourire magnanime : Ce n’est pas grave…
Attendrissement
Vu, dans tous les coins et recoins du Salon, des parents en train de lire à leurs enfants.
Nostalgie
Vu, dans tous les coins et recoins du Salon, des parents en train de lire à leurs enfants. Petite piqûre de nostalgie… Il me manque, ce doux moment juste avant le dodo, où je m’installais dans le lit avec mes filles pour leur lire une histoire…
Soulagement
À certains moments du Salon, dans certaines allées, la foule était tellement dense qu’il fallait jouer du coude. Plus de 100 000 visiteurs, attirés dans ce grand hall par le plaisir de lire. Oui, ça va mal dans l’industrie du livre, oui, ce marasme pèse aux auteurs et éditeurs, mais non, le livre n’est pas mort. Loin de là!