
Moi qui n’ai lu que très sporadiquement et sans grande conviction quelques Astérix ou quelques Tintin par-ci, par-là, je n’aurais jamais cru qu’on pouvait trouver autant d’émotion, autant de force et autant de délicatesse dans une bande dessinée. Je les ai pourtant trouvées en abondance ces qualités dans le récent opus de
Michel Rabagliati, dont je suis devenue une « fan » finie. Après avoir dévoré Paul à Québec, je m’en vais courir à la bibliothèque pour lire les cinq volumes précédents de cette série maintes fois primées.
Ce n’est pas pour rien qu’
on a dit de lui : « Rabagliati est au 9e art ce que Jutra est à notre cinéma national. »
Moi qui ai grandi dans une grosse famille tricotée serrée, je me suis retrouvée d’innombrables fois dans le portrait de la famille élargie de Paul, qui resserre les rangs et se serrent les coudes devant la maladie, l’agonie et la mort du patriarche. Un deuil que Michel Rabagliati raconte avec une infinie tendresse.
Sans blague, on passe du rire aux larmes à travers ces pages.
Le rire: Les trois sœurs veillent leur père mourant. Épuisées, fragiles, les émotions à fleur de peau, elles vont dehors fumer un joint. Sous l’effet de ces substances illicites, elles se mettent à parler du fonctionnement de leurs intestins... Et les voilà qui se tordent de rire sur leur banc. Et on rit avec elles. Car on a tous vécu ça, des crises-de-fou-rire–soulagement sur un sujet complètement absurde.
Les larmes: Cette scène où la petite fille de Paul lui demande où il ira grand-papa une fois qu’il sera mort. Le père tente une explication… suivi d’un moment de silence, aussi énorme qu’une montagne. Bouleversant de vérité.
Michel Rabagliati sera l’invité d’honneur bande dessinée au Salon du livre de l’Outaouais, du 25 au 28 février 2010. Pour les gens de l’Outaouais, c’est le moment idéal de se procurer une copie de
Paul à Québec, un incontournable.
J’ai parlé de ce roman samedi dernier à ma chronique aux Divines Tentations, qu’on peut écouter
ici.
Bruny Surin le lion tranquille, biographie de l'athlète. Libre Expression.
Dans cette biographie rédigée avec l’appui du journaliste Saïd Khalil, Bruny Surin analyse ce qu’il faut pour être un champion: « le travail acharné à l’entraînement, le sens des sacrifices, du dépassement, une volonté farouche. » Tiens, ça ressemble beaucoup à ce qu’il faut pour être écrivain.
Bruny Surin et Saïd Khalil seront tous deux invités d’honneur thématiques au Salon du livre de l’Outaouais.
Slam poésie du Québec, sous la direction de Pierre Cadieu. Vents d’Ouest
L’éditeur nous présente cet ouvrage comme la première anthologie québécoise. On peut y lire les œuvres d’une cinquantaine de poètes de diverses régions du Québec. Pour ceux qui ne connaissent pas le slam, l’analogie vient du baseball, où l’on « slam the ball »… Dans cette poésie de l’oralité, quand on slame son poème, on le scande, on l’offre avec émotion.
Il y aura un spectacle de Slam vendredi le 26 février au Salon du livre de l’Outaouais. Le poète et slameur Pierre Cadieu sera l’invité d’honneur, littérature de l’Outaouais au SLO.