vendredi 9 septembre 2011
Être content de soi-même...
« C’était le seul être que je connaissais qui était content d’être exactement ce qu’il était. »
La chambre de l’évêque. Lynden MacIntyre. Libre Expression.
Je voudrais bien le rencontrer ce quelqu’un content d’être comme il est.
Je voudrais bien chausser les souliers de ce quelqu’un content d’être comme il est.
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lundi 5 septembre 2011
Le temps tortionnaire…
J’y pense depuis des années et il faudra bien un jour que j’accepte cette vérité : le temps est un tortionnaire. Constant dans son inconstance, cruel dans ses fluctuations.
Selon mon expérience, le temps modifie constamment son rythme, exprès pour contrer mes désirs.
Bourreau invisible, il ralentit quand je veux qu’il accélère.
Et lambine quand je voudrais qu’il galope.
Quand j’attendais un bébé sans être enceinte, j’étais convaincue que le temps me persécutait. Chaque semaine, après l’appel téléphonique fatidique, je pestais contre le temps. Les nerfs en compote, j’écoutais le message enregistré que j’avais désiré et appréhendé pendant sept jours: «Cette semaine, nous avons reçus cinq propositions d’adoption de la Chine. Il y a maintenant une attente de XX mois pour les dossiers envoyés en Chine à XX date.»
Plus que l’agacement devant la bureaucratie chinoise ou les frustrations devant les méandres de l’adoption internationale, c’est le temps qui me faisait rager.
Son écoulement si lent, qui rendait l’attente si douloureuse.
Quelque part, sur un continent lointain, « notre » bébé nous attendait et je ne pouvais rien faire pour botter le cul du temps qui prenait tout son temps.
Seize ans plus tard, le temps se joue encore de moi.
Seize ans plus tard, j’observe ma fille et je suis ahurie.
Impossible qu’elle ait déjà seize ans!!!
Le temps, ce salaud, a filé ventre à terre à travers ces années d’or : poupon, petite enfance, premiers envols et maintenant l’adolescence, déjà presque terminée. Hier encore, elle avait la couche au fesse et aujourd’hui, la voilà qu’elle enseigne à nager aux bambins qui ont encore la couche aux fesses.
Petit pincement de panique à l’idée que bientôt, sans doute, trop tôt, trop vite, elle partira.
Où se trouve-t-il, ce foutu temps, que je l’agrippe par la peau du cou?
Que je lui crie: Arrête canaille! Ralentis! Décélère!
Mais je sais qu’il ne m’écoutera pas
Ce temps tortionnaire.
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