samedi 24 octobre 2009

Je blogue, tu blogues, nous bloguons...



Source:www.blogapart.info

Vous lisez des blogues? (au lieu de corriger les travaux de vos élèves...)
Ou vous écrivez un blogue? au lieu de corriger la enième version de votre manuscrit...)
Ou encore le merveilleux monde de la blogosphère vous fascine?

Si vous êtes dans le coin de l'Outaouais dans les prochains jours, je causerai blogue, à titre d'Écrivaine en résidence à la Bibliothèque publique de Gatineau.

J'y aborderai les thèmes suivants : introduction à la blogosphère, comment démarrer et entretenir son propre blogue, les aventures et les mésaventures d'une blogueuse, l'influence des blogues dans la société, etc....

Où et quand: de 19 h à 20 h 30 le lundi 26 octobre à la verrière de la bibliothèque Lucy-Faris et le mercredi 28 octobre à la salle de conférence de la bibliothèque Bowater. C'est gratuit! Et si vous venez en grand nombre (lire: plus que trois personnes...), j'offre les brownies à l'intermission.

jeudi 22 octobre 2009

Terres froides et MalentenduEs


Dans le cadre de la Semaine des bibliothèques publiques, deux auteures de l’Outaouais ont animé des causeries à la Bibliothèque de Gatineau. À cette occasion, je leur ai demandé ce qui, dans l’écriture, les faisait vibrer.
Claire Boulé, auteure de recueils de nouvelles et de poésie. Lauréate du Prix littéraire Jacques-Poirier 2007.

Pourquoi écrire?
Pour établir et affiner constamment mon rapport au monde, pour mieux l'appréhender et peut-être en conjurer le tumulte avec les mots...Rendre palpables des réalités fuyantes, des beautés furtives.

Ce qui m'inspire?
L'espace principalement. Tout pour moi s'inscrit d'abord dans un lieu. Pour Calendrier des terres froides, je me suis justement inspirée de dessins et de gravures de femmes inuites reproduites sur un calendrier. Chaque fois que je changeais de mois s'offrait à moi une œuvre splendide issue de l'imaginaire boréal. Cela m'a donné le goût de découvrir la beauté de la taïga, à défaut de me rendre dans la toundra.

La littérature me fait vivre de mille vies, tout simplement. Je peux méditer longtemps à partir d'une belle page. Je reprends à mon compte cette phrase célèbre: « Il n'est pas de chagrin qu'une heure de lecture n'ait consolé. »

Extrait de Chute, première partie du recueil Calendrier des terres froides.

Une entaille vermeille
incise désormais la chair du jour

Il fallait pourtant recoudre
empêcher que le blanc n'afflue
refouler le manque
à la lisière du froid

Poursuivre le rêve
une feuille intacte
posée sur la première



Loïse Lavallée, poète, nouvelliste et romancière. Lauréate du Prix littéraire Jacques-Poirier 2008.

Pourquoi écrire?
J’écris depuis que je suis en âge de lire et d’écrire; d’abord mon journal, puis de la poésie. La poésie est d’ailleurs mon premier terreau, et tous les genres que j’aborde sont porteurs d’un certain souffle lyrique. J’aime jouer avec eux, les faire respirer, les rendent porteur de sens et d’émotion. L’écriture est intrinsèque à ma vie. Je ne serais pas qui je suis sans elle.

Ce qui m’inspire?
La vie et ses chemins de traverses ont guidé mon imaginaire et, bien malgré moi, mes livres sont hybrides, c’est-à-dire composites au niveau du genre. Aucun d’eux n’est d’un seul genre littéraire. Quant à mes thèmes, ils touchent aux grands interdits que sont Éros et Thanatos : la sexualité et la mort. La nature et ses cycles sont aussi pour moi source d’inspiration, la terre, les oiseaux, les pierres également. Mon écriture privilégie l’authenticité des liens et la lucidité.

13 malentenduEs, la part manquante des Évangiles découle de mon incompréhension face à la place réservée aux femmes dans une religion qui se veut basée sur l’amour. Les femmes existent en pointillé, se situent à l’arrière-plan, sont des suivantes et des servantes. Dans ce livre, je leur redonne la place qu’elles ont probablement dû occuper; je me fais exégète de la Parole de l’Enseigneur et la redonne aux femmes.

mardi 20 octobre 2009

Une bibliothèque et un jardin


C’est la semaine des bibliothèques publiques au Québec. Il y a tout plein de concours et de prix à gagner.

Pour le comédien Emmanuel Bilodeau, les bibliothèques « sont silencieuses, comme les églises, parce qu'elles imposent le respect, et respirent un élément sacré: le savoir. »

J’ai reçu dans ma boîte de courriel cette anecdote rigolote d’Odile Girard, préposée au prêt depuis sept ans à la Bibliothèque municipale de Gatineau.

«Un homme plus âgé s’est présenté au comptoir du prêt pour emprunter des volumes. En vérifiant son dossier, je lui ai demandé s’il voulait renouveler le volume qui était toujours à la maison. Il m’a demandé le titre de ce livre. Je lui ai répondu: Améliorer sa mémoire pour les nuls. Il s’est exclamé : "Je l’ai oublié"!

Et pour finir sur une note d'érudition, voici une citation de Cicéron:
«Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut.»

dimanche 18 octobre 2009

Le livre préféré de Stephen Harper...


Mais que lit Stephen Harper? Yann Martel. 264 pages. XYZ éditeur.

J’admire et je salue bien bas le courage de Yann Martel, qui depuis deux ans, ose tancer publiquement le Premier Ministre du Canada pour son manque d’intérêt à l’égard des arts. Cette remontrance, Martel la fait avec humour, élégance, passion et érudition dans son essai Mais que lit Stephen Harper? Et en prime, il nous donne très, mais TRÈS, envie de lire!

Depuis deux ans, l’auteur de L’histoire de Pi envoie à toutes les deux semaines, un livre et une lettre au Premier Ministre du Canada. Ces missives ont été réunies dans un recueil édifiant et diversifié. Martel y présente ses impressions de lectures sur divers romans, essais, poèmes, pièces de théâtres, œuvres classiques et modernes.

Il trace de fascinants recoupements entre la politique et la littérature, soulignant que « toutes les deux peuvent transformer le minerai le moins prometteur en un métal pur. » Il met en parallèles les lectures de Barack Obama, grand consommateur de fiction, de poésie et de philosophie et celles de Stephen Harper, qui a déclaré que son livre préféré était le Livre Guinness des records.

Après plus d’une soixantaine de lettres, Yann Martel n’a toujours pas reçu de réponse de Stephen Harper; que de lamentables accusés de réception du bureau du PM.

Ceux qui aimeraient lire les lettres cultivées et raffinées de Martel sans acheter le bouquin peuvent le faire ici.

Voici les autres livres dont j’ai parlé samedi matin, à l’émission à Radio-Canada. La chronique peut-être écoutée sur la page web de l’émission Les Divines Tentations, ici.


Le mort du chemin des Arsène. Jean Lemieux. 454 pages. Éditions de la Courte Échelle.

Signé Jean Lemieux, ce polar psychologique intelligent, prenant et pas sanglant du tout, offre de mirifiques descriptions des paysages des Iles de la Madeleine. Ça donne envie de sauter sur le traversier en direction de Cap-aux-Meules. J’y ai glané cette très jolie phrase sur le paradoxe de la vie d’artiste:«Les artistes veulent être quelqu’un, mais pour être vraiment quelqu’un, il faut rester soi-même.»




Voyeurs, s’abstenir. François Gravel. Éditions Québec Amérique.
Auteur prolifique, maintes fois primés, François Gravel présente ici un roman hautement original, une sorte d’exercice de style qui est tout à la fois une biographie fictive, un roman dans un roman ainsi qu’une réflexion très fine (et souvent ironique) sur le sexe, le pouvoir, l’argent, et la religion. Lecture déstabilisante mais qui titille la curiosité.




Miam miam fléau. Marsi. 64 pages. Éditions la Pastèque.
À mi-chemin entre la fantaisie et le réalisme, ce premier album de Marsi (contraction de Marc Simard) raconte les péripéties qui surviennent quand le goûteur du Roi s’évade du Royaume… Rien qu’à lire les noms des personnages, on rigole: Petissime Taraboum, Coco Météore, Pouette, Sire Pétuche, Demi-Gueule. Voici donc une bande dessinée gorgée d’humour (aussi bien dans les jeux de mots que dans les dessins) et d’une belle élégance visuelle.