jeudi 19 avril 2012
Du plaisir de lire un livre au complet, sur place, sans le payer!
Suites et séquelles du Salon du livre de Québec
La mère et la fille (environ 9 ou 10 ans) s’arrêtent au stand de Scholastic, devant la table de François Gravel, qui a devant lui son album La ligue Mikado.
- Ma fille adore le hockey, dit la mère. Mais c’est une grande lectrice et elle lirait votre livre très vite.
Traduction de cette phrase (ou enfin, mon interprétation) : votre livre intéresserait sûrement ma fille mais je ne l’achèterai pas car je n’en aurais pas pour mon argent…
François Gravel se penche alors vers la fillette, lui tend l’album et dit sur le ton de la confidence :
- Tu peux aller là, un peu plus loin (pointant le fond du stand) et lire mon livre. Après tu viendras me dire ce que tu en penses.
La fille s'est éloignée de quelques pas pour lire l’album, la face arrondie par un sourire exultant.
Moi, en témoin silencieuse de cette petite scène, je souriais autant que l'enfant.
Rien de plus vivifiant que de voir la générosité manifestée de façon aussi spontanée.
Ravie aussi de voir cette joyeuse complicité entre l’écrivain et l’enfant, où le plaisir de partager une histoire passe avant les considérations de vente.
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Littérature jeunesse à l'honneur
mardi 17 avril 2012
Suites et séquelles du Salon du livre
Quand l’enfant s’illumine
Ai eu la joie de voir plusieurs fois au cours du Salon, ce phénomène fabuleux et mystérieux : voir un enfant s’illuminer devant un livre.
Mme Jacqueline
En la voyant s’avancer vers mon stand, j’ai su tout de suite que c’était elle. Mme Jacqueline. Exactement comme je l’avais imaginée (on lui donnerait 20 ans de moins que ses 88 ans…) Je lui ai demandé si je pouvais l’embrasser. Elle m’a serrée très fort dans ses bras. Elle m’avait apporté un poème sur le pissenlit, « king of village flowers »!
Non mais vraiment, le métier d’auteur a tout de même de ces retombées incroyables, qui nous offrent sur un plateau doré (avec un peu d’aide du roi Internet) des rencontres inattendues et inoubliables…
Vendeurs de voitures
J’ai écouté plusieurs auteurs faire courageusement leur petit boniment de vente (donc présenter leurs livres) à des visiteurs parfois distraits, parfois distants, parfois gênés, parfois récalcitrants… Pas pu m’empêcher de trouver un peu absurde que nous, qui faisons dans la littérature (avec le grand L…) sommes parfois rendus à parler comme des vendeurs de voitures.
Taquineries et empathie
Vendredi soir : souper avec deux amies auteures. Au menu, rigolades, taquineries (on m’a accusée d’être scato… je n’y comprends rien de rien???) mais surtout, solidarité, encouragement, empathie, du genre lâche-pas-t’es-capable-t’es-bonne-l’inspiration-va-revenir-tu-vas-le-finir-ce-manuscrit….
Gravlax et tapenade
Samedi soir : oublié pendant toute une soirée le monde cruel de l’édition en dégustant du gravlax de saumon et de la tapenade, en buvant beaucoup de vin blanc avec de vieux amis. On a parlé avec intensité et légèreté des choses vraies, des émotions profondes, de sujets peu abordés… Malgré leurs égratignures et leur « poques », les vieilles amitiés sont encore les plus goûteuses.
Les deux camps
J’ai parlé au Salon à des auteurs des deux camps : celui des angoissés et celui des détendus. D’un côté, les auteurs inquiets de la santé du livre, des bouleversements dans le monde de l’édition. De l’autre côté, (en plus petit nombre) des auteurs sereins, confiants en la puissance du livre et convaincus de leur bonheur d’écrire. Moi qui suis plutôt dans le camp des angoissés, je voudrais bien avoir la recette pour passer dans le camp des sereins.
Toujours la blague en bouche
Un qui me fascine et m’émerveille, c’est cet auteur/éditeur, qui en a vu des vertes et des pas mûres, qui a connu de vifs succès et des creux de vague, qui en arrache un peu en ce moment je crois, mais que je n’entends jamais se plaindre. Sacré Soulières, toujours avec une blague en bouche et un sourire dans la voix. Un modèle quoi.
Vendeuse de voitures
Vers la fin du Salon, quand la fatigue s’installe et qu’on frôle la surdose de foule, me suis écoutée présenter mes livres à des visiteurs qui ralentissaient devant mon stand. Me suis dit que je ne ferais jamais une bonne vendeuse de voitures.
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