Pas facile d’écrire drôle. De marier humour et fiction. Et quand je dis humour, je veux dire humour subtil, original, un humour qui fait appel à l’intelligence du lecteur. Pas un humour cliché, grossier ou tarte à la crème.
J’ai découvert récemment une auteure jeunesse qui semble être tombée dans le chaudron de l’humour quand elle était toute petite. Cette auteure s’appelle Agnès Grimaud et elle a créé un personnage désopilant, délirant et tordant. Un personnage assez fort et assez coloré pour peupler pendant longtemps l’imagination des enfants et même des adultes. Mesdames et Messieurs, laissez-moi vous présenter ma nouvelle sorcière préférée : Effroyable Mémère.
Grognonne, bougonne et ronchonne, Effroyable Mémère a un menton en forme de presqu’île et une haleine de marée noire. Pour mieux irriter le bon monde, elle se parfume au boudin de dinosaure. Et elle a pour animal de compagnie un furet cracheur de pets.
Dans cette troisième aventure de la série, dont j’ai parlé récemment à Radio-Canada, Effroyable Mémère se retrouve privée de son séjour de farniente à la plage car elle doit affronter le Sorcier du vent, qui n’arrête pas de déchaîner tempêtes et ouragans. Un peu à reculons, notre grincheuse Mémère se lance donc dans un périple rempli d’aventures dangereuses, de transformations inattendues et de fantaisies loufoques.
L’intrigue roule, pétille et on n’arrête pas de rigoler à la lecture de ce récit bourré de drôleries: humour dans les situations, dans les jeux de mots et même dans les rimes en « otte » concoctées par la truculente sorcière pour ses formules magiques. Tiens, pour vous donner un petit échantillon des cocasseries qui pimentent cette histoire, voyez la recette de crapauds farcis imaginées par Effroyable Mémère. Pour les ingrédients, elle prend des mâles dodus à la peau souple, du gras de dragon, de la moutarde de donjon et des croquettes bios pour furet (à saveur de mulot)…
On est loin ici du mignon, du rose-nanane ou du kétaine. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de tendresse dans cette histoire, où l’on assiste à l’éclosion d’une délicieuse histoire d’amour entre un flamant rose et un ogrelet gobe-moissons (OGM).
L’écriture est élégante et le vocabulaire sophistiqué. Mais que ça fait donc plaisir de lire une auteure jeunesse qui ne sous-estime pas ses lecteurs! En espérant que le vocabulaire raffiné ne fera pas fuir les jeunes lecteurs enclins vers la facilité…
Le style, le ton et l’approche d’Agnès Grimaud me font penser aux livres de Roald Dahl, ce grand auteur britannique qui nous a offert des classiques, mes incontournables étant celui-ci et celui-là.
Pour la rigolade, pour l’imaginaire débridé et surtout pour la belle leçon d’écriture en humour, je vous recommande vivement Effroyable Mémère à la plage. Vous serez effroyablement comblé!
vendredi 7 janvier 2011
mardi 4 janvier 2011
La question à 1 million de dollars
Être ou ne pas être?
Écrire pour le blogue ou pour le roman?
Poster mes élucubrations à l’écran aujourd’hui ou les voir publiées dans un roman dans un an?
Est-ce que les gens qui lisent mon blogue achètent mes livres?
Est-ce que les gens qui lisent mon blogue lisent mes livres?
Blogue ou roman?
Voilà la question.
La question à 1 million de dollars.
Un collègue blogueur, très généreux de son expertise, a offert un beau cadeau aux blogueurs incultes de la techno. Juste avant Noël, le très informé Pierre H. Charron nous a montré comment transformer notre blogue au complet en un beau document PDF, qui intègre même photos et commentaires. Ce bidule, gratuit en plus, s’appelle BlogBooker. Pour voir comment ça fonctionne, allez faire un tour au Hameau des écrits.
Incapable de résister à une offre aussi alléchante, j’ai transformé mon blogue en document PDF.
Ouille.
Triple ouille.
Pour mon blogue au complet, de janvier 2009 à décembre 2010, ça fait un document de 573 pages.
Grosseur du document : 13 490 KB.
Ça fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de mots.
Y’a combien de romans là-dedans?
Et moi qui m’autoflagelle régulièrement de ne pas assez écrire… de la fiction.
Blogue ou roman?
Voilà la question.
La question à 1 million de dollars.
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Écriture
lundi 3 janvier 2011
Sisyphe et moi…
Photo: Fouro.
Le 1er janvier dernier, j’avais pris des résolutions.
Manger moins de chocolat.
Écrire plus.
Résolutions que j’ai plus ou moins tenues.
Au fil de 2010, j’ai eu quelques glorieuses percées et plusieurs douloureuses rechutes.
Nous voici les deux pieds dans la nouvelle année.
Je retrousse mes manches, je serre la mâchoire et je prends de nouveau mes résolutions.
Elles seront assez semblables à celle de l’an dernier.
Tant pis. Pas grave. So what?
Je les prends quand même.
Être têtue est parfois une vertu.
Je crois dur comme fer en la beauté et la nécessité des résolutions.
Personne ne me convaincra du contraire.
Se dire qu’on veut, qu’on PEUT, corriger certaines faiblesses, éliminer certains défauts, repasser quelques mauvais plis, devenir moins cela et davantage ceci, ça donne déjà un petit élan.
D’ailleurs, les behavioristes l'affirment haut et fort: la poursuite d’un objectif rapporte davantage de satisfaction et de bonheur que l’abandon de cet objectif. Et ce qui fait qu’on se sent bien dans sa peau, ce n’est pas tellement d’atteindre un but, mais plutôt le chemin parcouru, les défis relevés pour atteindre ce but.
Un article récent du Globe and Mail faisait brillamment le lien entre les résolutions et Sisyphe, l’un des grands noms de la mythologie grecque. Comme Sisyphe condamné à pousser éternellement son rocher au sommet d’une montagne sans jamais se rendre au sommet, nous sommes condamnés à prendre des résolutions, à les atteindre parfois entièrement, le plus souvent partiellement ou pas du tout. Condamnés à recommencer, se reprendre, revenir à la charge… Mais je ne vois là rien de décourageant. Ça correspond parfaitement à ma vision de la vie : une suite perpétuelle d’efforts pour devenir un meilleur être humain.
Et vous? Vos résolutions?
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