jeudi 19 septembre 2019

Leçon d’écriture 9 – Sur la puissance et l’importance du titre



10 leçons d’écriture
ou
La folle histoire de l’enfantement d’un roman

Le titre d’un livre, c’est l’hameçon, l’appât, l’irrésistible leurre…Un bon ou mauvais titre peut faire en sorte que ça passe ou ça casse. Avant de publier La plus grosse poutine du monde, je n’avais pas réalisé à quel point le titre était important… et puissant.  De la cinquantaine de livres que j’ai publiés, ce titre est assurément mon plus fort. Je n’ai qu’à dire le titre et sans même avoir vu le livre, petits et grands, jeunes et vieux sont intrigués. Vu la popularité du premier titre, je savais ce que ce serait difficile de trouver un titre aussi accrocheur que la suite…

Au début, mon manuscrit s’intitulait platement Poutine 2. Puis, un beau matin, je me suis réveillée avec un titre en tête : Une suite sans frite. J’aimais la sonorité et l’étrangeté de ce titre. Pendant plus d’un an, j’ai travaillé avec ce titre et l’ai même annoncé à l’équipe de Bayard. Mais quelques semaines avant la publication, j’ai pensé que le mot « suite » dans le titre allait nuire, car tous les acheteurs qui n’avaient pas lu le premier roman n’achèteraient pas celui-ci. Alors que l’histoire des bélugas peut très bien être lue sans avoir lu La plus grosse poutine du monde.  
J’ai donc retroussé mes manches, j’ai remue-méningé et concocté une liste de titres. Puis j’ai testé des idées. Finalement, après de nombreux échanges avec mon éditrice, on a convenu du titre suivant : Trois bélugas, deux babouins et une poutine. Mais la saga n’était pas terminée, l’équipe des ventes de Bayard jugeant ce titre trop long et trop enfantin. Retour à la case zéro. Deuxième remue-méninge. Deuxième liste de titres qui ressemblait à ceci :

Avec le mot poutine dans le titre 
La poutine ne guérit pas tout  
La plus petite poutine du monde
La poutine ne console pas de tout
La poutine n’est pas une aspirine
La poutine n’est pas une vitamine

Avec le mot « du monde » dans le titre, pour faire écho à La plus grosse poutine du monde
L’idée la plus stupide du monde
Le gars le plus triste du monde
Le gars le plus grognon du monde
Le gars le plus seul au monde
Le gars le plus malheureux du monde

Avec le mot béluga dans le titre 
Tout le monde aime les bélugas sauf moi 
Ma mère, les bélugas et moi 

Titres portant sur la relation de Thomas avec sa mère
Ma mère dit qu’elle n’a pas d’enfant 
Recette pour engueuler sa mère
Ce qu’il faut faire pour bien engueuler sa mère…
Quand ta mère te raccroche au nez…
Mon père est nul, ma mère encore plus

Titres qui mettaient l’accent sur les tourments de Thomas
Comment perdre ses amis et ne pas trouver sa mère…
Heureux comme un chat qui se noie 
Le bonheur n’est pas au coin de la rue…
Quand ta bouche a oublié comment sourire…

Finalement, mon éditrice (merci Sylvie!) m'a proposé cette idée : J’avais tout prévu sauf ça. J’ai peaufiné et le titre final a enfin été adopté : J’avais tout prévu sauf les bélugas. Toute une saga!

Leçon d’écriture 9 : Avoir un bon titre est crucial, primordial, fondamental! Dresse des listes, consulte, test. Assure-toi que ton titre se lit comme un irrésistible hameçon pour accrocher tes futurs lecteurs.

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